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Conservation: les zones marines un tout à protéger

18 octobre 2017, 00:15

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Conservation: les zones marines un tout à protéger

La protection de l’environnement marin ne doit pas se limiter uniquement aux lagons. Reef Conservation a permis, samedi dernier, aux curieux de voir vers quelles autres zones marines on doit étendre la protection et pourquoi.

La chapelle de Roches-Noirees a accueilli la journée portes ouvertes de l’organisation non gouvernementale (ONG) Reef Conservation samedi. De 10 heures à 15 h 30 les curieux ont pu découvrir le travail de l’ONG et prendre conscience de l’importance de protéger nos côtes comme un tout. Cela afin de bien mettre l’accent sur les liens qui relient les différentes zones biologiques et écologiques du littoral. En fin de journée, les bénévoles et les personnes présentes ont pu mettre la main à la pâte en participant au nettoyage de la mangrove de Roches-Noires (photo en haut). 

Cette journée a aussi permis de mettre en exergue les Zones marines volontaires de conservation (ZMVC) de Reef Conservation. Deux ont été créées dans le nord du pays, notamment à Roches-Noires depuis 2010 couvrant environ huit hectares, et une autre à Anse-la-Raie/Cap-Malheureux depuis 2013 qui, elle, couvre environ 50 hectares. Ces ZMVC sont des aires de protection volontaire où Reef Conservation travaille avec les habitants pour leur protection.

Frédérique Perpetu

«C’est un projet communautaire et volontaire il n’y a rien de légal qui protège une zone. Nous travaillons juste avec la population et on délimite un espace où les gens ne marchent pas sur les coraux, limitent la pêche, par exemple», explique Frédérique Perpetu chargée de communication à Reef Conservation. «En protégeant une zone, nous voulons voir quels sont les effets positifs sur le lagon dans la zone et à l’extérieur.» 

Le travail ne veut pas se limiter uniquement à une zone du lagon. Avec les ZMVC, depuis janvier de cette année, ce ne sont pas que les récifs coralliens qui sont protégés mais plusieurs parties de la zone côtière qui sont liées. Les mangroves et les herbiers en tête de liste car l’équilibre de ces écosystèmes est un tout. Les visiteurs à la journée portes ouvertes ont pu découvrir cet équilibre qui lie les écosystèmes au fur et à mesure de leur passage aux différents stands installés dans la cour de la chapelle de Roches-Noires. Les visiteurs ont pu se rendre compte de l’importance des mangroves, des herbiers pour le littoral et, bien sûr, de celui des récifs coralliens. 

Sameer Kaudeer

«Notre objectif est de faire le plus possible de l’éducation à tous les niveaux de façon à ce que tous comprennent que l’environnement marin fait partie d’une globalité et qu’il ne faut pas seulement protéger une seule partie de la mer», explique Sameer Kaudeer responsable pédagogique. 

«Il ne faut pas baisser les bras» 

«Nous avons développé des outils comme les posters et les matériaux pédagogiques pour les professeurs pour que la population comprenne et souvent les enfants et les populations sont très ouverts à cette compréhension. La chose à faire maintenant est de faire comprendre qu’il ne faut pas baisser les bras pour leur protection.» 

Roche-Noires possède une mangrove qui doit être protégée et que les bénévoles de la journée. L’exemple des mangroves est parlant pour l’équilibre entre les zones du littoral. Ces derniers jouent le rôle de filtre, forçant des alluvions à se déposer sur le fond, ce qui maintient l’eau assez claire pour la pousse des coraux. 

Les récifs coralliens et les mangroves, de plus, permettent à la côte de ne pas être emportée par le ressac. Les mangroves sont souvent très présentes là où l’eau est saumâtre. Les racines étant aériennes et les mangliers très proches elles offrent un endroit de prédilection à plusieurs espèces de poissons et de mollusques, pour s’y nourrir, et surtout se reproduire.

Sarcanthemum

Endémique de Rodrigues 
Nom commun : à défaut de nom anglais, français, et créole, on se réfère souvent à cette plante comme le «sarcanthemum». 
Classification : quasi menacée 

Le Sarcanthemum coronopus est un arbuste bas de 1-1,5 m de haut. C’est une plante résistante aux embruns. Les feuilles de cette plante sont alternées, charnues, très coriaces, collantes, linéaires, lancéolées, dentelées aux bords près de la pointe et mesurant 5-8 cm de long. 

L’inflorescence consiste de petites têtes de fleurs jaunes, densément groupées en petites grappes. Cette espèce semble fleurir et fructifier presque toute l’année. Elle produit aussi de nombreux petits fruits secs ou akènes. 

Plusieurs récits décrivent l’évolution de la plante au fil des décennies. En 1879, elle était considérée «très rare sur l’île» et se trouvait à un seul endroit, près du rivage à l’embouchure de la Rivière Poursuite. En 1949, elle était considérée comme ‘rare’ dans les plaines coralliennes du sud-ouest de l’ile. En 1977, l’arbuste a été vu en train de pousser sur les îlots autour de l’ile Rodrigues où il était encore assez commun. 

En 1980, il a été recensé sur les îles Gombrani et Pintades. Dans les années 1980, on ne connaissait que trois populations du Sarcanthemum coronopus, une grande population très localisée d’environ deux cents individus près de Caverne Patate sur la Plaine Corail et deux plus petites d’une cinquantaine de plantes sur les îlots Gombrani et Pintades. Quelques arbustes ont également été observés sur le terrain en face de l’île Pintades et une plante sur l’île Paille-en-queue. 

Des boutures de Sarcanthemum coronopus prises en 1982 avaient été envoyées au Conservatoire botanique national de Brest (France) où une vingtaine d’individus furent cultivés. De nombreuses jeunes plantes furent aussi produites à Royal Botanic Gardens, Kew (Royaume-Uni), à partir de semences collectées en 1993. 

De nos jours le Sarcanthemum coronopus peut être vu sur certains des ilots calcarénitiques, sur des poches de terre sablonneuse et à Plaine Corail. 

Le Sarcanthemum coronopus est souvent associé à Myoporum mauritianum, une autre espèce rare résistante aux sels. Le Sarcanthemum coronopus est clairement adapté à la croissance dans un environnement où il est constamment exposé aux embruns et sur la calcarénite. Cette espèce peut également pousser sur un substrat basaltique en culture. Le Sarcanthemum coronopus est propagé dans les pépinières de Rodrigues pour les besoins de la conservation. Elle est réintroduite dans les réserves d’Anse Quitor. Elle a aussi une valeur ornementale. 

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