C’est la première grève des pilotes de MK en 50 ans d’existence. Quel est votre sentiment ?

S’il s’avère que c’est une grève concertée, il faut le faire selon les règles. Mais j’ai beaucoup d’interrogations. Par exemple, qu’est devenue la rencontre que les pilotes avaient demandée au Chief Executive Officer (CEO) de MK ? À Maurice, les CEOs et les chefs de cabinet n’ont pas le temps de recevoir les ti dimounn. Les CEOs, comme les politiciens, sont des béni-oui- oui. Ils obéissent.

Est-ce que le CEO a refusé de rencontrer les pilotes. Pourquoi ? Si cela avait été des gens bien placés, aurait-il refusé de les recevoir ?

La réaction des pilotes était-elle prévisible ?

Toute action est prévisible. Les pilotes doivent réaliser ce qu’ils ont fait. S’il y a un problème, il faut déclarer  litige et ne pas se concerter comme cela car ce n’est pas bien pour l’image du pays.

Est-ce que quelqu’un à l’intérieur de MK est derrière cette situation ? Il y a une personne très influente, qui, contre vents et marées, est toujours à MK et une autre a été recrutée en bonne et due forme. Y a-t-il une guerre interne avec cette personne influente qui n’est même pas le numéro un de MK ? Je pense qu’il faut instituer une enquête interne.

Dans leur lettre, les pilotes ont dit que c’est une rupture d’engagement par rapport au recrutement qui a fait déborder le vase…

Il faut déclarer litige ou aller vers les instances appropriées. Si les pilotes sont sous pression, il y a des procédures à suivre. Quand on va vers les instances comme la commission de conciliation et médiation, la direction est obligée de donner son point de vue. Si les pilotes ne sont pas satisfaits, ils n’ont qu’à référer le cas à l'Employment RelationsTribunal.

Dans sa conférence de presse, Somas Appavou, le CEO de MK, parle d’actions concertées. Pensez-vous que la douzaine de pilotes ont été influencés ?

C’est clair qu’il y a eu des actions concertées. Mais il faut savoir ce qui se passe dans les coulisses de la compagnie d’aviation nationale. Quelqu’un a-t-il agi dans l’ombre pour discréditer le CEO ?

Cette situation peut-elle se reproduire à l’avenir ?

Il ne faut pas que cela se reproduise. Il faut suivre les règlements. En aviation, «pa kapav éna sa model-la».