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Allemagne: le Bayern rappelle encore le «papy-pompier» Heynckes

6 octobre 2017, 20:20

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Allemagne: le Bayern rappelle encore le «papy-pompier» Heynckes

Jupp Heynckes, l’entraîneur du «triplé» historique du Bayern Munich en 2013, a accepté de sortir de sa retraite à 72 ans pour voler une nouvelle fois au secours du club de son coeur, en déconfiture après un mauvais début de saison et le limogeage de Carlo Ancelotti.

Dès lundi matin, pour ceux qui ne sont pas en sélection, dans la semaine pour les autres, les joueurs retrouveront ce vieux monsieur aux cheveux blancs en brosse sur le terrain d’entraînement. Beaucoup, parmi les cadres emblématiques du club, ne seront pas surpris.

C’est avec lui que les Neuer (actuellement blessé), Boateng, Müller, Alaba, Javi Martinez, Ribéry ou Robben ont remporté en 2013 le championnat, la coupe et la Ligue des champions, signant le premier et à ce jour le seul triplé d’une équipe allemande de football.

Cet homme à l’aura de magicien, qui coulait une retraite paisible dans sa maison de campagne du Bas-Rhin allemand, a hésité quelques jours avant d’accepter la mission. Il est entendu que son contrat s’arrêtera au 30 juin, mais ce temps sera précieux aux patrons du club pour chercher un entraîneur solide et intéressé par un projet à long terme.

Le Français Willy Sagnol, ex-adjoint d’Ancelotti nommé entraîneur par intérim, n’aura donc officié sur le banc que pour un seul match, le nul 2-2 à Berlin dimanche dernier en championnat. Le communiqué annonçant la nomination d’Heynckes ne mentionne même pas son nom.

C’est un service d’ami

«Ce n’est pas un comeback, c’est un service d’ami», a précisé Heynckes, très proche du président Uli Hoeness, avec qui il a été champion du monde comme joueur en 1974: «Je ne serais revenu pour aucune autre équipe au monde, mais le Bayern est pour moi une affaire de coeur. Mon équipe d’entraîneurs et moi-même allons tout mettre en oeuvre pour que l’équipe offre de nouveau rapidement aux supporters un football conquérant».

C’est là, en effet, que le vieux sage est attendu. Le Bayern, champion d’Allemagne en titre, reste sur trois matches sans victoire. Après sept journées de Bundesliga, il pointe déjà à 5 points du leader Dortmund. Et, plus grave sans doute pour les dirigeants, il semble en perte de vitesse en Europe après sa déroute 3-0 au Parc des Princes contre le PSG en Ligue des champions.

La faute à Ancelotti ou à un effectif vieillissant insuffisamment renouvelé par les dirigeants? Difficile à dire, mais c’est en tous cas l’Italien qui a fait les frais de la claque parisienne. Depuis longtemps certains joueurs cadres lui reprochaient des entraînements trop faciles et une gestion peu cohérente de la rotation.

Le PSG, ce gros test

Cinq d’entre eux, dont Ribéry et Robben, se sont révoltés contre lui après Paris et ont poussé Uli Hoeness et son alter ego Karl-Heinz Rummenigge, le président du directoire du club, à l’évincer.

Jupp Heynckes, décrit comme «un maître en matière de gestion humaine et de tactique» par le directeur sportif Hasan Salihamidzic, devra mettre à profit immédiatement ces qualités, à la fois pour rendre son lustre au jeu du Bayern et pour ramener l’harmonie dans un vestiaire en ébullition.

A moyen terme, les objectifs affichés restent toujours un cinquième titre consécutif en Bundesliga, et une victoire en Ligue des champions.

Pour son premier retour comme «pompier» au Bayern en 2009 (il y avait entraîné précédemment de 1987 à 1991, puis reviendra encore en 2011-2013) Heynckes n’avait eu que le temps de quelques ajustements.

Cette fois, il dispose de neuf mois. Mais le premier test de sa capacité à refaire du Bayern une machine de guerre est déjà programmé: le 5 décembre, il n’aura pas le droit à l’erreur en recevant le PSG en match retour de phase de poule de Ligue des champions.