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Le Sud : nouveau pôle de développement foncier

28 septembre 2017, 01:45

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Le Sud : nouveau pôle de développement foncier

Construction d’hôtels, nouvelles routes, smart city, projet de Property Development Scheme (PDS) ou encore de morcellements… Le Sud est décidément l’une des régions du pays qui excite la convoitise des grandes entreprises qui sont déjà implantées ou de promoteurs en quête de nouveaux territoires à développer. Avec le projet Mon Trésor Smart City du groupe Omnicane ou encore celui de village intégré à Pointe-d’Esny, développé par la Compagnie de Beau Vallon Ltée, la partie sud-sud-est de Maurice, connue pour son cachet naturel et historique, est appelée à connaître de profondes transformations. Zoom sur ces gros projets qui vont transformer le sud du pays.

Omnincane capitalise sur le cachet du Sud

Située à la périphérie de l’aéroport, à Plaisance, Mon Trésor Smart City devrait sans doute être le pôle de développement foncier le plus important du sud de Maurice. Comprenant à la fois une partie dédiée au port franc et un quartier d’affaires avec le Business Gateway qui sont déjà en construction, la direction d’Omnicane a présenté la partie résidentielle de son projet le 18 août dernier.

Au coût de Rs 6 milliards, le quartier résidentiel de Mon-Trésor comportera un total de 409 unités, parmi des town houses, appartements et villas destinés à la fois à la clientèle locale et internationale à des prix variant entre Rs 4,9 millions et Rs 35 millions. À savoir que la smart city du groupe Omnicane comprend également un établissement hôtelier déjà en opération, en l’occurrence le Holiday Inn.

Lors de la présentation du projet le 18 août, Joël Bruneau, Head of Property du groupe Omnicane, expliquait que le pôle immobilier de Mon Trésor Smart City s’articulera autour de la mobilité, la connectivité et l’accessibilité, le tout autour d’espaces verts. La préservation du cachet naturel de cette partie de l’île est d’ailleurs un point sur lequel Omnicane met beaucoup l’accent, tout comme la direction du groupe Beau-Vallon (voir plus bas).

L’ensemble du projet de Mon-Trésor est d’ailleurs certifié BREEAM Communities (Building Research Establishment Environmental Assessment Method). Celle-ci est une norme internationale qui garantit les efforts et les engagements du promoteur pour que le projet soit respectueux de l’environnement, notamment avec une planification urbaine axée sur la durabilité.

Le pôle résidentiel, qui est actuellement en pleine phase de commercialisation, tournera autour d’un parc et sera doté de voies pié- tonnes et de pistes cyclables avec un accès à la plage de La Cambuse. La construction devrait démarrer en juillet 2018, explique Joël Brunneau. Pour le groupe Omnicane, il s’agit aussi de revaloriser ses terres autrefois entièrement dédiées à la culture de la canne, un segment agricole qui connaît actuellement de profonds chamboulements avec l’arrêt des quotas sur le marché européen. Une tendance observée également chez d’autres promoteurs de smart city comme Médine ou Terra.

Mon Trésor Smart City sera également doté d’un centre de pro- duction cinématographique appelé Mon Trésor Studios.

La Compagnie de Beau Vallon cherche à revaloriser ses terres

Une partie des 4 900 hectares de terrains appartenant à la Compagnie de Beau Vallon Ltée dans le sud-est de l’île.

Avec 4 900 hectares de terrains s’étendant de Beau-Vallon jusqu’à Pointe-d’Esny, La Compagnie de Beau Vallon Ltée (CBVL) a de quoi voir son avenir en grand. Le groupe a d’ailleurs entrepris une diversification de ses activités depuis ces dernières années, sortant d’un pôle d’activités majoritairement agricoles (NdlR 3 400 hectares de ses terres sont consacrés à la culture de la canne) pour se tourner vers le secteur hôtelier, les services corporatifs et, surtout, le foncier. CBVL a amorcé la première partie de sa diversification foncière avec la construction et la commercialisation du morcellement Ruisseau Tranquille sur ses terres de Riche-en-Eau.

Un autre projet d’envergure de- vrait bientôt voir le jour, cette fois à Pointe-d’Esny. Il s’agit d’un projet de type PDS sur 168 arpents estimé à Rs 8 milliards. La présentation a été faite à la chasse du groupe au Chemin français, le 20 septembre. Le Group Property Manager de CBVL, Christophe Curé, a fait ressortir que ce projet de village intégré comprendra des appartements, des duplex, des maisons et des terrains à construire destinés à la fois aux Mauriciens et aux étrangers.

Tout comme Omnicane, l’objectif de CBVL est aussi de préserver le cachet naturel si caractéristique du Sud, explique-t-il. Les constructions s’articuleront à cet effet autour des étangs naturels qui seront préservés et entretenus ainsi que des espaces verts. Trente hectares du projet seront dédiés aux espaces verts. Le village intégré sera également doté d’un centre sportif, d’une école maternelle et primaire, des espaces commerciaux, de restaurants ou encore d’aménagements nautiques, entre autres. La commercialisation devrait commencer entre fin 2017 et début 2018.

Parlant de la stratégie de diversification du groupe notamment sur le foncier, Thierry Merven, le CEO de CBVL, place cela dans un contexte de transition que connaît actuellement le secteur de la canne, un secteur qui ne cesse de se contracter depuis ces dernières années, souligne-t-il. «Avec nos terres qui s’étendent de Pointe d’Esny, jusqu’au Chemin Français en passant ,par Bois Sec, nous avons une diversité de climats et de paysages que nous pouvons développer. Ce qui permettra dans la foulée de compenser les baisses de revenus de la culture sous canne», explique-t-il. Et d’ajouter que les projets immobiliers que développe le groupe répondent également à une demande accrue pour «ce cadre de vie en campagne» empreint d’une «authenticité préservée» et qui bénéficie à la fois des facilités aux alentours, d’autant plus que plusieurs parties de l’île sont déjà saturées, explique-t-il. La stratégie du groupe est donc de tirer parti de ces atouts.

Comment se positionne le projet de Pointe-d’Esny par rapport aux smart cities, dont celle développée par Omnicane ? «Nous nous positionnons en complémentarité avec les smart cities», avance Thierry Merven. Du reste, CBVL souhaite également créer plus de synergie entre ses projets du littoral et ceux de l’intérieur des terres. Le groupe possède actuellement quatre hôtels, dont trois sur le littoral et un à l’intérieur (NdlR, Les Lodges d’Andrea). Par ailleurs, CBVL a également un projet de réaménagement de ses terres à Riche-en-Eau et à Beau-Vallon à travers d’autres projets fonciers.

Kamalsar Gajadur: «Pour un développement qui bénéficie aussi aux habitants»

<p>Le président du conseil de district de Savanne, Kamalsar Gajadur, a une opinion mitigée concernant les développements fonciers qui poussent comme des champignons après la pluie dans le sud du pays. S&rsquo;il soutient que le développement d&rsquo;infrastructures et immobilier demeure important pour cette partie du pays, il déplore toutefois ce qu&rsquo;il qualifie de développement à <em>&laquo;deux vitesses&raquo;</em> avec des projets immobiliers de luxe d&rsquo;un côté et des habitants qui vivent toujours dans des conditions déplorables de l&rsquo;autre.<em> &laquo;Tous ces projets de développement doivent pouvoir bénéficier aux habitants, que ce soit en termes d&rsquo;infrastructures, de business ou d&rsquo;emplois&raquo;</em>, soutient-il. En ce qui concerne les Smart Cities, le président du conseil de district pense qu&rsquo;ils sont a priori prometteurs pour le développement de Maurice mais il faudra voir comment les choses se passent dans la pratique. Fait-il confiance aux promoteurs lorsqu&rsquo;ils disent vouloir préserver le cachet naturel dans leurs projets ? <em>&laquo;Je reste sceptique par rapport à cela. Rappelons-nous que le but de toute entreprise est de maximiser ses profits. De plus, qu&rsquo;ils le veuillent ou non, le fait d&rsquo;entamer des constructions altérera inévitablement l&rsquo;environnement autour de leurs projets&raquo;</em>, avance Kamalsar Gajadur.</p>


Autres projets d’envergure

Le Chaland Resort Hotel
Projet hôtelier développé par le groupe Currimjee à La Cambuse, au coût de Rs 2,7 milliards. (Ici le plan)

Anbalaba

Projet IRS développé par la société française BouiguesDéveloppement, à Baie-du-Cap dans le sud-ouest, au coût de 80 millions d’euros.