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Bruxelles salue le discours «rafraîchissant» de Macron sur l’UE

27 septembre 2017, 03:30

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Bruxelles salue le discours «rafraîchissant» de Macron sur l’UE

Le discours du président français Emmanuel Macron mardi pour relancer l’Union européenne a été largement approuvé par Bruxelles, qui relève cependant qu’une partie de ses propositions converge avec des idées déjà avancées par la Commission.

«Merci pour votre soutien au travail des institutions» européennes, a résumé dans un tweet le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, saluant le «discours très européen» de son «ami Emmanuel Macron».

«Rafraîchissant», a renchéri l’un de ses vice-président, le Finlandais Jyrki Katainen.

Le chef de cabinet de M. Juncker, l’influent Martin Selmayr, a lui aussi applaudi les mots du président français, qu’il a commenté en direct par une rafale de tweets.

«Rarement l’Europe a vu une telle convergence de vue entre un président français et un président de la Commission», s’est-il félicité. «Quelques nuances, oui. Mais aussi de fortes convergences.»

«Les idées d’Emmanuel Macron pour renforcer la zone euro», déjà connues depuis plusieurs mois, seront «discutées lors du sommet sur l’euro en décembre», avec «les propositions» de M. Juncker, a également rappelé son directeur de cabinet allemand.

Les positions des deux hommes divergent sur la question d’un Parlement et d’un budget spécifique de la zone euro, auxquels le Luxembourgeois est opposé.

Le chef de la Commission semble de manière plus générale se distancer de la perspective d’une Europe à «plusieurs vitesses» autour d’un «socle renforcé», telle que prônée par M. Macron.

«Ce dont nous avons besoin désormais, c’est une feuille de route pour avancer à 27», a-t-il insisté dans l’un des trois tweets rédigés lors du discours du président français.

Dans le sillage de leur président, plusieurs commissaires européens se sont également félicités sur Twitter des prises de position pro-européennes de M. Macron, tout en remarquant que certaines d’entre elles --comme la PAC-- rejoignaient des projets déjà en cours.

Relance de la TTF

C’est le cas, par exemple, du commissaire aux Migrations, Dimitris Avramopoulos, qui a souligné le «soutien bienvenu» d’Emmanuel Macron à l’idée d’une «Agence européenne de l’asile», dans les tuyaux européens depuis plus d’un an.

C’est le cas également de son homologue à la Recherche et l’Innovation, Carlos Moedas, à propos de l’Agence de l’innovation proposée par le président français: l’exécutif européen planche en effet sur la création d’un Conseil européen de l’innovation qui ouvrirait selon lui «la voie» à un tel organisme.

Sur le plan fiscal, les propositions françaises visant à harmoniser la taxation des multinationales dans l’UE s’inscrivent dans la droite ligne d’un projet relancé en 2016 par la Commission.

Mais l’idée de commencer à harmoniser le taux d’imposition sur les sociétés lui-même, en définissant une fourchette, paraît plus novatrice, même si ce sujet très sensible risque de se heurter aux réticences des Etats membres.

«L’harmonisation fiscale doit être notre horizon commun», a réagi le Commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, louant par ailleurs «la volonté de relancer les débats sur la taxe sur les transactions financières (TTF) au niveau européen».

La création d’une telle taxe, discutée depuis plusieurs années dans le cadre d’une coopération renforcée entre une dizaine d’Etats membres, dont la France, patinait depuis plusieurs mois.

Une partie des déclarations de M. Macron sur l’Europe de la Défense entérinent également des projets déjà en cours, mais d’autres sont nouvelles: par exemple, la mise en place d’un budget de la défense commun ou d’une «doctrine commune» destinée à faciliter des missions militaires de l’UE et à lui assurer pleinement une «autonomie stratégique».

Enfin, en proposant des listes transnationales pour les prochaines élections législatives européenne grâce au quota des députés britanniques partants, M. Macron ne fait que reprendre une idée que des eurodéputés avaient eux-mêmes mis en avant.