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Services financiers: Maurice amorce son entrée dans le secteur de la Fintech

22 septembre 2017, 00:58

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Services financiers: Maurice amorce son entrée dans le secteur de la Fintech

Permettre au secteur des services financiers d’amorcer un nouveau tournant de son développement. Pour cela, les différents acteurs de ce domaine se sont réunis, le mercredi 20 septembre, à l’hôtel Le Méridien, à Pointe-aux-Piments, lors d’un atelier de travail organisé conjointement par le Board of Investment (BoI) et la Financial Services Promotion Agency (FSPA). À terme, cela permettra à ce secteur de déployer la technologie, et ses innovations, pour améliorer les activités financières (la Fintech).

Il s’agit ainsi, à travers le développement de la Fintech, de repousser le plus loin possible les limites de l’infrastructure des services conventionnels actuels. Cette initiative intervient quelques semaines après que le ministère des Services financiers a lancé les opérations pour doter le pays d’un schéma directeur (Blueprint). Cette feuille de route, pilotée par le consultant James Shipton, devrait faciliter l’adaptation du secteur mauricien des services financiers aux nouvelles conditions découlant des réformes préconisées par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Lors de son intervention mercredi, Sudhir Sesungkur, ministre des Services financiers, a donné des indications claires et nettes par rapport à l’objectif du gouvernement dans sa quête de créer une filière consacrée à la technologie financière. «La diversification des activités actuelles du secteur des services financiers mauriciens avec l’innovation technologique, pour en faire une référence de la région dans le domaine, constitue la prochaine étape que ce secteur doit amorcer. Nous faisons de notre mieux pour créer l’environnement devant nous permettre à revendiquer notre part de gâteau d’une industrie dont le chiffre d’affaires se montre en milliards de dollars.»

Sudhir Sesungkur a insisté sur le fait que l’établissement d’une filière axée essentiellement sur l’innovation technologique est une suite logique de l’évolution de l’économie mauricienne. Le pays a déjà complété les cycles de son développement dans le domaine des services, selon le ministre.

La mission visant à réaliser ce nouveau plan de développement pour le secteur financier a été prise en charge par le BoI, organisme chargé d’attirer les investissements directs étrangers dans le pays. La mission du BoI consiste également à mettre en place les bases pour la création d’une Regional Fintech Association.

C’est une mesure qui a été évoquée dans le dernier discours du Budget. Cette association agira comme un laboratoire de réflexion devant conseiller le gouvernement sur les différents moyens indispensables pour que le pays instaure une nouvelle filière économique qui s’articulera autour de la technologie financière.

Innovation technologique

Dans son discours du Budget, Pravind Jugnauth, Premier ministre et ministre des Finances, a recommandé que cette association établisse des liens avec des institutions internationales compétentes dans le domaine de la technologie financière, telles Innovate France London et Fintech Circle. L’ambition affichée par le gouvernement ne se limite pas seulement à doter l’île d’une filière consacrée à la technologie financière. Elle consiste aussi à faire de sorte que Maurice devienne un centre de service en technologie financière pour l’Afrique.

Le Budget a préconisé plusieurs mesures qui devraient permettre l’émergence de toute une panoplie d’activités dans le domaine de l’innovation technologique, même si le pays ne dispose pas encore d’un organisme régulateur pour ce nouveau secteur d’activités. L’une de ces mesures concerne l’octroi de licence, le Sandbox Licensing, à un opérateur engagé dans le secteur de l’innovation technologique, quitte à constituer au fur et à mesure les éléments devant permettre d’établir les règlementations spécifiques à ce nouveau secteur d’activités économiques.

Qu’à cela ne tienne, contrairement aux autres filières économiques, Maurice n’a pas tardé à prendre le train de la Fintech en marche, même si tout n’est pas prêt à 100 %. L’élément qui a déclenché cette posture a été la présence mauricienne à une conférence sur la Fintech tenue à Singapour, en 2016.

Emballé par les perspectives de développement associées au secteur de la technologie financière, le gouvernement n’a pas hésité à octroyer le statut de représentant honoraire du BoI à James Duchenne, un jeune Mauricien qui évolue au cœur même de l’innovation technologique aux États-Unis. Il a été repéré par Kee Chong Li Kwong Wing, président du conseil d’administration de SBM Holdings, deuxième groupe financier du pays.

D’ailleurs, c’est grâce à l’intervention de James Duchenne qu’un investisseur américain prospecte déjà le pays en vue d’installer un service financier où la monnaie d’échange sera le bitcoin, une crypto-monnaie. Son but consiste à trouver une banque mauricienne qui serait d’accord pour créer une plateforme d’échange qui s’articulera autour du bitcoin.