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Syrie: 39 civils tués dans des raids aériens dans la province de Deir Ezzor

15 septembre 2017, 03:20

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Syrie: 39 civils tués dans des raids aériens dans la province de Deir Ezzor

Au moins 39 civils ont été tués jeudi dans des frappes aériennes de la Russie et de la coalition internationale antijihadistes dans la province syrienne de Deir Ezzor, où le groupe Etat islamique (EI) fait face à deux offensives.

Ces raids, qui ont tué sept enfants, ont visé plusieurs localités de l’est de cette province, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Des dizaines de civils ont trouvé la mort dans des circonstances similaires ces derniers jours dans cette province frontalière de l’Irak et riche en pétrole.

Jeudi, le bilan le plus lourd a été causé par des raids imputés à l’aviation russe à Mayadine, avec 13 civils tués, d’après l’OSDH.

Cette ville a récemment accueilli une partie des jihadistes de l’EI évacués de la frontière libano-syrienne avec leur famille après un accord négocié avec le Hezbollah.

Le mouvement chiite libanais est un allié du régime syrien dans la guerre complexe qui déchire la Syrie depuis 2011 et a fait plus de 330.000 morts.

La province de Deir Ezzor est actuellement le théâtre de deux offensives anti-EI distinctes.

Les forces du régime soutenues par la Russie concentrent leurs opérations sur la capitale provinciale de Deir Ezzor, qu’ils contrôlent maintenant à 65%, alors que les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance de combattants arabes et kurdes appuyée par la coalition internationale dirigée par Washington, sont engagées à l’est de l’Euphrate.

Les forces du régime ont réussi à reprendre le contrôle de la vaste banlieue d’Al-Boughaliya, au nord de Deir Ezzor, sur la rive ouest de l’Euphrate, a indiqué jeudi à l’AFP le directeur de l’OSDH Rami Abdel Rahmane.

L’armée syrienne tente d’encercler les jihadistes dans la capitale provinciale et de les acculer contre l’Euphrate. Elle doit pour cela prendre le contrôle du village de Jafra, au sud de la ville, niché entre le fleuve et un aéroport militaire qu’elle contrôle.

'Phase finale'

La perte de la province de Deir Ezzor porterait un coup très dur au groupe jihadiste qui a vu ses territoires se réduire comme peau de chagrin tant en Syrie qu’en Irak voisin.

Si les forces progouvernementales sont aujourd’hui capables de se concentrer contre l’EI, c’est grâce à l’instauration de plusieurs «zones de désescalade» qui leur ont permis de bénéficier d’un peu de répit face aux rebelles antirégime.

Le principe de ces «zones de désescalade» avait été adopté en mai à Astana, capitale du Kazakhstan, entre la Russie et l’Iran, alliés du régime, et la Turquie, soutien des rebelles,

Sur le terrain, les combats ont considérablement baissé en intensité dans la plupart de ces quatre zones -établies dans les régions d’Idleb (nord-ouest), de Homs (centre), de la Ghouta orientale, près de Damas, et dans le sud-, qui font toutefois encore l’objet de négociations à Astana.

Réunis une nouvelle fois mercredi dans la capitale du Kazakhstan, des émissaires du régime et des rebelles étaient proches d’un accord au sujet de ces zones, selon l’envoyé spécial du Kremlin pour la Syrie.

Parallèlement à leur récent engagement dans la province de Deir Ezzor, les FDS mènent depuis plusieurs mois une offensive distincte à Raqa (nord), «capitale» de facto l’EI en Syrie, dont elles contrôlent désormais plus des deux tiers.

«La bataille de Raqa entre dans sa phase finale», a prévenu jeudi le directeur de l’OSDH. «La fin des combats sera dictée par la coalition internationale, l’aviation étant le facteur principal et déterminant» des progrès au sol.