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Harry Booluck: «C’est le rôle de la presse de dénoncer les dérives»

9 septembre 2017, 14:25

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Harry Booluck: «C’est le rôle de la presse de dénoncer les dérives»

L’ancien Deputy Speaker Harry Booluck profite de sa retraite pour s’adonner à la lecture de livres, son passe-temps favori, ainsi que des articles qui sont publiés dans la presse. Il estime que le journalisme d’investigation peut aider à combattre la fraude et la corruption.

Dans son salon, les livres sont partout. «Comme j’ai du temps libre, j’en profite pour m’adonner à la lecture et j’écris», déclare l’ancien parlementaire en désignant une pile de livres sur une table. Parmi, on retrouve le livre-enquête The Panama Papers: Breaking the Story of How the Rich and Powerful Hide Their Money, un pavé des journalistes allemands Bastian Obermayer et Frederik Obermaier. Harry Booluck nous indique aussi In the Footsteps of Mr. Kurtz, de la journaliste Michela Wrong du Financial Times et The looting machine de Tom Burgis.

Il y a aussi une nouvelle édition de Treasure Islands: Tax Havens and the Men who Stole the World, du journaliste d’investigation Nicholas Shaxson. L’auteur y traite des pratiques dans certains centres financiers. Harry Booluck estime que les journalistes d’investigation peuvent prévenir des dangers des pratiques corruptives dans des centres financiers. «C’est le rôle de la presse d’enquêter sur les pratiques corruptives et de dénoncer les dérives. Son action est salutaire sur ce plan», dit-il.

Détenteur d’une licence en économie de l’Université de Londres, Harry Booluck est d’avis que le secteur offshore, vecteur de progrès, expose toutefois le pays à des risques de fraude et de blanchiment d’argent. D’où l’importance d’une vigilance de la part des parties prenantes.

Députés respectueux

L’ancien maire de Quatre-Bornes est entré en politique par conviction. Au début des années 70, l’habitant de Palma rentre au pays après des études à Londres. En 1974, il prend de l’emploi comme enseignant au collège Eden à Rose-Hill. Surviennent les élections de 1976, Harry Booluck se porte volontaire et fait campagne dans la circonscription no14 (Savanne-Rivière-Noire) pour les candidats du Parti travailliste (PTr).

Par la suite, il se fera élire conseiller municipal de la ville de Quatre-Bornes et devient maire en 1977. Il est candidat aux élections générales de juin 1982 et se fait battre. En 1987, le sourire revient, Harry Booluck est élu en tête de liste. Le député de Savanne-Rivière Noire est alors désigné Deputy Speaker.

Quels souvenirs garde-t-il de son passage à la vice-présidence de l’Assemblée législative ? «L’ambiance à l’époque était toute autre. Il n’y avait pas autant d’hostilité qu’aujourd’hui», répond Harry Booluck. «Les députés étaient respectueux du décorum et ceux qui présidaient avaient de l’expérience», ajoute l’ancien parlementaire. Il estime que c’est une erreur de confier la présidence des débats à un novice en politique.

Harry Booluck se rappelle de cet événement insolite en 1989, lorsqu’il assurait la présidence de l’Assemblée nationale. Le député Raj Virahsawmy, avait parlé en faveur d’une proposition de loi pour ensuite s’opposer à la proposition au moment du vote. L’ancien Deputy Speaker trouve que cela illustre combien des situations imprévisibles peuvent survenir à l’Assemblée nationale. Selon lui, le président de séance doit faire preuve de tact pour maîtriser la situation.

Son parcours

  • 1974 – Se joint au collège Eden après ses études à Londres
  • 1976 – Est activiste du PTr dans la circonscription n°14
  • 1977 – Maire de Quatre-Bornes.
  • 1982 – Candidat battu au n°14 et élu président du PTr
  • 1987 – Elu dans la circonscription n°14 et devient Deputy Speaker
  • 1990 – Démissionne comme Deputy Speaker.
  • 1996-2000 et de 2006-2010 – Directeur de la Central Water Authority.