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Aux Bahamas, certains refusent de céder à Irma

8 septembre 2017, 11:32

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Aux Bahamas, certains refusent de céder à Irma

«Il arrivera ce qui doit arriver»: Theodore Major a bien entendu les appels à évacuer Inagua, mais l’homme a décidé de ne pas quitter l’île la plus au sud de l’archipel des Bahamas, prochaine victime annoncée de l’ouragan dévastateur Irma.

«Je vais courir le risque. C’est juste que je ne veux pas quitter ma maison», assure ce plongeur professionnel, qui a pourtant fait partir sa femme et sa fille vers Nassau, 600 km plus au nord.

«Je vais me réfugier dans la maison de mon frère car la mienne est en bois. Il m’a dit de fermer tous les volets et de venir dans la sienne, qui est en pierre», ajoute-t-il, alors qu’au dessus d’Inagua, le ciel s’assombrit d’heure en heure et que les rafales de vent deviennent de plus en plus fortes.

La petite île, située à moins de 150 km au nord-est de Cuba, est en plein dans la trajectoire d’Irma qui a déjà ravagé plusieurs îles des Caraïbes et fait au moins cinq morts, selon le bilan provisoire des gouvernements concernés. La Croix-Rouge a de son côté recensé dix morts ainsi que 1,2 millions de personnes affectées.

Sur ordre du Premier ministre des Bahamas Hubert Minnis, près d’un millier d’habitants des îles d’Inagua, Mayaguana, Crooked Island, Acklins, Long Cay et Ragged Island ont été évacués mercredi vers la capitale, Nassau. Ils ont été rassemblés dans plusieurs centres d’accueil installés sur l’île principale de New Providence.

«Ne prenez pas de risques inconsidérés pour vous et vos proches», a supplié M. Minnis, alors qu’Irma devait frapper de plein fouet les îles du sud des Bahamas ce jeudi.

«Ne soyez pas fous en tentant de braver cette tempête monstre. Vous paierez peut-être de votre vie le fait de ne pas partir», a-t-il mis en garde.

Mais sur place, tout le monde ne l’entend visiblement pas de cette oreille. «Evacuer et aller à Nassau, cela ne veut rien dire. Ce qui peut arriver à Nassau peut aussi arriver à Inagua», répond Teodore, un habitant qui admet pourtant avoir peur «comme tout le monde» de mourir.

Tyrell, 22 ans, a décidé de rester avec son père même s’il aurait préféré être évacué. «J’ai peur, mais si quelque chose doit arriver, cela arrivera», explique-t-il.

A l’inverse, d’autres habitants de l’île se sont résolus à quitter Inagua. Iva Nixon, 79 ans, se sent désormais en sécurité à New Providence avec son fils. «Je me sens bien, dit-elle. A cet instant, on ne devrait pas s’inquiéter pour les choses matérielles. On devrait penser à sauver nos vies».