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D’Israël à Barkly: le clown redessine le sourire

7 septembre 2017, 19:50

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D’Israël à Barkly: le clown redessine le sourire

Vous vous demandez ce que peut bien faire un Israélien, habillé en clown, dans les ruelles de Résidence Barkly ? Nous aussi… Hier après-midi, mercredi 6 septembre, les habitants, surtout les enfants, ont été surpris par la présence de ce personnage sympathique et atypique dans leur quartier, qui est encore sous le choc après le récent passage de bulldozers, vendredi, dans le sillage du Metro Express…

Son nom : Sharon Juhl. Il a 34 ans. Il vient bien d’Israël et il est bien clown. Sa mission : redessiner le sourire sur les lèvres des petits, certes, mais aussi des grands. D’emblée, l’on comprend que notre conversation se déroulera en anglais puisque Sharon ne maîtrise pas encore le kreol. «Unless you speak Hebrew…» propose-t-il gentiment. Nous continuerons dans la langue de Shakespeare. Il nous faut quelques minutes pour comprendre que Sharon Juhl est bien plus qu’un simple clown. C’est un clown au grand cœur. Il raconte que la visite à Barkly était tout ce qu’il y a de plus spontanée.

«Je percevais la douleur»

«Des amis se sont rendus là-bas et nous avons décidé de faire quelque chose pour ces gens qui ont connu un traumatisme, affirme-t-il sans détour. J’ai senti la souffrance de ces personnes. Je viens d’Israël et j’ai travaillé avec des Palestiniens. J’ai vécu des situations où des gens étaient malheureux. Mon travail, c’est d’essayer d’aider ces gens-là.» Sharon Juhl affirme avoir suivi les «événements» qui se sont déroulés à Barkly et La Butte sur les réseaux sociaux. «Je ne comprenais pas un mot de kreol mais je percevais la douleur. Je voyais qu’on évacuait des gens de leurs maisons. J’ai demandé à mes amis de m’expliquer ce qui se passait», raconte notre homme.

Comment s’est-il retrouvé à Maurice et que fait-il d’autre à part le clown ? «Tout ce que je fais tourne autour de ça ! Je suis un clown !» lâche-t-il en rigolant. On l’aura compris, faire rire, c’est toute sa vie. Sharon Juhl compte une dizaine d’années d’expérience dans ce métier, qu’il a exercé surtout en Israël. Mais il s’est spécialisé dans ce qu’on appelle, là-bas, «le clown médical». Ainsi, pendant deux ans et demi, il s’est rendu dans des hôpitaux pour apporter son soutien aux patients, surtout aux enfants.

«Les médecins sont des gens très sérieux. Quand je travaille avec des enfants, j’utilise des techniques pour tenter de donner une alternative à la réalité telle qu’elle est perçue par les patients. Je change leur réalité. Par exemple, je leur dis que les médecins sont des ninjas !» confie l’homme au nez rouge…

Pour le plus grand bonheur des petits, qui font face à bien des malheurs.



Le clown de l’hôpital

<p>Cela fait un an et demi que Sharon Juhl vit à Maurice. Il est venu chez nous la première fois pour participer au festival Porlwi by Light.Et puis, il est resté. Entre-temps, il est devenu papa et il s&rsquo;est lancé dans une toute nouvelle aventure. Il a approché les autorités pour pouvoir exercer dans les hôpitaux de l&rsquo;île. Du coup, depuis qu&rsquo;il est là, il fait le clown à l&rsquo;hôpital SSRN trois heures par jour et deux fois la semaine. En sus des spectacles, sous le nom &laquo;The Yool Show&raquo;, qu&rsquo;il anime dans les fêtes d&rsquo;anniversaire, notamment.</p>

À la recherche de bienfaiteurs

	<p>Mais n&rsquo;allez pas croire que Sharon Juhl est payé par l&rsquo;hôpital. D&rsquo;ailleurs, il comprend tout à fait que l&rsquo;établissement dans lequel il travaille n&rsquo;a pas comme priorité de payer un clown<em>. &laquo;Leur priorité, c&rsquo;est de sauver des vies. Je ne sauve aucune vie, moi ! Je suis reconnaissant du fait que déjà, j&rsquo;arrive à voir les patients&raquo;</em>, dit-il humblement. Mais il voudrait en faire plus, beaucoup plus. Son ambition : doter chaque hôpital d&rsquo;un clown permanent. Pour cela, il faudrait que des organisations acceptent de financer ce projet. Ce qui permettra à plus d&rsquo;enfants hospitalisés d&rsquo;avoir accès à &laquo;une autre réalité&raquo;.</p>
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Ray Imin, un mouvement de soutien aux expulsés du Metro

<p>Touchés par le drame humain que connaissent les habitants de la Résidence Barkly et de La Butte, les amis de Sharon Juhl ont formé un groupe sur Facebook. Surnommé &laquo;Ray Imin&raquo;, le mouvement s&rsquo;organise pour tenter d&rsquo;alléger la souffrance des habitants. Ils ont, entre autres, organisé une jamming session pour ramener <em>&laquo;un peu de soleil dans la vie des gens&raquo;.</em></p>