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Il veut réparer Big Ben: les grandes ambitions d’Alain Beetun

3 septembre 2017, 17:29

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Il veut réparer Big Ben: les grandes ambitions d’Alain Beetun

Un brin ambitieux, l’homme ? Non, Alain Beetun a mûrement réfléchi à la question. Cet ancien tourneur-ajusteur sait qu’il peut réparer Big Ben. Et cela, en moins de quatre ans.

D’accord, il n’est pas horloger. Mais Alain Beetun, 62 ans, sait manier les moteurs. Il s’y connaît en mécanique et en engrenages. Et puis, rien ne lui fait peur. Il n’en serait d’ailleurs pas à son premier essai, après tout. 

L’homme a, en effet, déjà réparé plusieurs horloges, dont celles des églises Sainte-Hélène et Sainte-Thérèse, à Curepipe. Fort de cette expérience, il se sent prêt à relever le défi de réparer Big Ben.

Pourtant, le sexagénaire n’a jamais été en Angleterre et n’a jamais entendu le carillon de la célèbre horloge. Il n’empêche que quand il a appris à la télévision que celle-ci sera réduite au silence pendant quatre ans pour des réparations, il ne pouvait rester les bras croisés.

Cet habitant de Curepipe a monté, pièce par pièce, l’horloge qui trône dans son salon. Il a fait venir le moteur de France alors que le meuble, c’est un ami menuisier qui l’a fait. L’horloge date de 15 ans et c’est avec l’aide de son épouse, Marie Lourdes, qu’il l’a construite. 

Pourtant, Alain Beetun n’a jamais été horloger. Il a débuté dans la vie active par un stage chez Taylor Smith alors qu’il n’avait que 16 ans. À l’âge de 18 ans, il prend de l’emploi comme tourneur et ajusteur. Il y travaille jusqu’en 1982, à la fermeture de l’atelier. Il travaillera ensuite dans plusieurs autres ateliers mais, pour lui, rien ne pourra remplacer son premier travail. «Chez Taylor Smith, j’ai tout appris.»

Petit à petit, il se fait un nom

Un jour, alors qu’il est assis sur le perron de l’église Sainte-Thérèse, Alain Beetun se rend compte que l’horloge affiche 14 heures alors qu’il est midi. Il en parle au sacristain de l’église, qui lui confirme qu’elle ne fonctionne plus. L’homme d’église l’informe alors que la réparation doit se faire manuellement. 

«Je lui ai demandé de voir l’horloge et je lui ai dit que je pouvais la réparer. Il était surpris, car je suis tourneur et non horloger, je travaille avec les moteurs. Mais dans les huit jours qui ont suivi, horloge de l’église Sainte- Thérèse fonctionnait à nouveau», se souvient le retraité. 

En 1990, le sexagénaire se charge de la réparation de l’horloge de l’église Sainte-Hélène. «J’ai grandi en écoutant les carillons de l’horloge de cette église. Et ça me rendait triste de ne pouvoir l’entendre.» L’horloge, construite en 1927, avait été endommagée au fil du temps, mais surtout après le passage du cyclone Gervaise. 

Alain Beetun en parle au prêtre. Ce dernier, après avoir consulté le président de la fabrique de l’église, lui donne le feu vert pour démarrer la réparation. Ainsi, petit à petit, le tourneur se fait un nom en tant que réparateur d’horloges et attire une nombreuse clientèle. 

Big Ben fera-t-il bientôt partie de cette liste ?