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Bambous-Virieux: une association où les femmes préservent le métier des anciens

1 septembre 2017, 02:30

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Bambous-Virieux: une association où les femmes préservent le métier des anciens

Elles sont 12 femmes à Bambous-Virieux qui travaillent le vacoas. Elles font partie de l’Association des artisans et planteurs Pandanus du Sud-Est, qui espère sauvegarder cette culture de leurs grands-parents. Elles travaillent ensemble depuis une quinzaine d’années et elles ont évolué avec le temps : de la tente de bazar aux boîtes à sorbet, la liste est longue. 

L’initiatrice de l’association a pour nom Fabiola Marcus. Elle nous raconte le début de ce parcours. «Je travaillais déjà avec le vacoas. Ma grand-mère, ma mère et ma belle-mère travaillaient avec. Mais l’idée de regrouper les femmes est venue en raison du manque d’emplois dans la région. Avant il n’y avait que des usines et c’était dur. Le salaire était trop faible et on n’avait même pas le temps pour soi. Finalement, je me suis dit pourquoi ne pas réunir des femmes qui partagent ce même intérêt. On travaille ensemble depuis l’année 2002 et on a plus de temps à consacrer à la famille et on a aussi une autonomie.»

Les femmes travaillent ensemble sur les commandes, tous les jours. Elles sont de tous les âges.

 Au début, elles se contentaient de tout faire à la maison mais, avec le temps, vu que le nombre de commandes augmentait, elles ont dû se trouver un emplacement. «Ma maison était devenue un atelier et il n’y avait pas suffisamment de place. Finalement, on a fait des démarches et on a pu faire construire cet atelier. On y est depuis cinq ans maintenant.» 

Aujourd’hui, l’association a su se faire une clientèle. Elle reçoit des commandes de l’Aventure du Sucre, des villas, de Four Seasons et des hôtels, des commerçants. La clef de se faire cette clientèle réside dans l’innovation. «Avant, quand on avait débuté, on avait des commandes pour des paniers ronds et des tentes bazar. Aujourd’hui on fait de tout. On crée d’autres modèles quand on travaille et on les propose aux clients. On fait des objets décoratifs commes des boîtes à sorbet, des pots, des sous-plats, des paniers de fruits et de pains.» 

Pour Fabiola Marcus, si les commandes proviennent de partout, elle a un souci pour trouver la matière première. «On cherche cette matière première partout. On ne coupe pas l’arbre. On ne prélève que les feuilles. Pour cela il faut avoir la permission d’un forestier. Mais on trouve de moins en moins cette matière première. Ce n’est plus comme avant.» 

Une fois qu’elles ont récupéré les feuilles de vacoas, c’est un autre processus qui commence. Les feuilles sont nattées et mises à sécher. Certaines, plus larges que d’autres, doivent être découpées. 

Faute de matière première, l’association a dû trouver d’autres moyens d’existence. «Des fois on utilise du vétiver, des feuilles de cocotier et aussi des feuilles des bananiers.» 

Pour l’association, le vacoas est une ressource dont peu de gens connaissent la valeur. «Ou kapav fer tou avek vakwa. Avan ti pe servi so rasinn pou fer pinso pou pintir bato. Ti pe fer poto avek so tron. Avek so leker ki nou apel chou de vacoas ou kapav fer salad. Ou met li tranpé dan vineg apre ou prepar li. Kapav fer parfin avek so fler. Dan so rasinn ou gayne pain de vacoas ou kapav faire benye apre avek fey la ou fer panie.» 

Pour les membres de l’association, ce métier des anciens mérite non seulement d’être connu mais aussi d’être préservé et transmis aux jeunes également car il occupe une place importante dans l’histoire.