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Bananes: là où les bananiers sont rares

30 août 2017, 01:45

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Bananes: là où les bananiers sont rares

Il faut parcourir plusieurs mètres le long d’une route déserte, bordée de champs de canne, avant d’apercevoir les premières habitations de Bananes, annoncé plusieurs mètres plus tôt. Et là, nous tombons des nues. Dans un village portant un tel nom, on s’attend au moins à voir quelques bananeraies. Ce qui fait sourire Pritty Quirin, présidente du conseil de village. «C’est ironique», concède celle qui y a toujours vécu. «Même dans les cours c’est très rare de trouver des bananiers», ajoute-t-elle. Pourquoi un tel nom alors ?

«Certains pensent que c’est dû aux ravenalas. Pour ceux qui ne s’y connaissent pas, au premier coup d’œil, ces plantes ressemblent à des bananiers», explique la conseillère de village. En effet, dans ce village situé au pied de la montagne La Grave, les nombreux plants de ravenala qui recouvrent les pentes peuvent laisser cette impression.

Toutefois, Indira Upadhya, une habitante, explique que Bananes n’a pas toujours été le nom de ce village. Âgée de 70 ans, elle est venue y vivre à 18 ans, lorsqu’elle s’est mariée. «Cet endroit était appelé Fressanges», informe la septuagénaire qui a quitté la capitale pour venir dans ce petit village du Sud. «À l’époque, il n’y avait pas de téléphone, ni Facebook. Ma famille et moi correspondions alors par voie postale et c’était l’adresse que je donnais pour ma localité.» Néanmoins, Indira Upadhya ne peut expliquer comment ce village a pu finir avec ce nom de fruit.

Qu’importe son appelation, s’il y a une chose qui n’a pas changé dans cette localité, c’est le fait qu’il fait bon y vivre. «On est proche de la nature. Autrefois, les gens élevaient des animaux, travaillaient dans les champs de thé et l’établissement sucrier», raconte Chitralekha Ramjutthun, une autre habitante de Bananes. Maintenant, c’est la culture de fleurs et de légumes hydroponiques qui prend le dessus sur la canne. La vieille dame, qui a vu l’évolution du hameau isolé, où l’autobus ne passait que deux fois par jour, le matin à 8 heures et l’après-midi à 17 heures, soutient que les gens entretiennent toujours de bonnes relations. «Tout le monde se connaît et on vit presque comme une famille ici, même si nous sommes presque 500 maintenant», dit Pritty Quirin.