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Textile: environ 200 ouvriers licenciés et privés de salaire

26 août 2017, 18:09

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Textile: environ 200 ouvriers licenciés et privés de salaire

«Nou lé nou salér», ont-ils scandé pendant une heure. Ces quelque 200 ouvriers mauriciens et indiens de l’usine de textile Avant, à La Source, Quatre-Bornes, ont été licenciés. Vendredi 25 août, c’était leur dernier jour de travail. Or, ils n’ont pas touché leurs salaires depuis au moins deux mois et devaient les percevoir avant de partir. Mais ils sont retournés chez eux bredouilles.

La direction de l’usine de textile a annoncé la nouvelle dans la matinée. Elle leur a indiqué que les caisses sont vides et qu’elle ne peut honorer ses engagements financiers. Elle a donc décidé de mettre la clé sous la porte. Haine, désespoir et colère se lisaient sur les visages des ouvriers hier. Certains comptent une trentaine d’années de service. Le bruit court que le patron serait déjà reparti en Inde.

Très remontés, les 200 ouvriers de l’usine dont 120 travailleurs indiens venant de Chennai et de Delhi, ont décidé d’observer un sit-in pour réclamer le paiement de leurs salaires. La police; ainsi que les inspecteurs du ministère du Travail et des relations industrielles; ont été mandés sur les lieux afin de parer à toute éventualité.

Selon les Indiens, le paiement de leurs salaires est irrégulier depuis septembre. Ils affirment que la direction de l’usine les a enjoints de ne prendre aucun jour de congé de maladie pour redresser la situation financière de l’usine. Ils affirment qu’ils ont obtempéré pour rendre les commandes à temps. «Maintenant, la direction dit qu’elle n’a pas de sous pour payer mon salaire. Moi je n’ai pas une seule roupie en poche. Qu’est-ce que je vais faire ?» s’inquiète l’un d’eux.

Selon les ouvriers mauriciens, ce licenciement est injuste car il intervient à la veille de la célébration de Ganesh Chaturthi. Certaines ouvrières avancent qu’elles ont été traitées «comme des animaux» lorsqu’elles sont allées chercher leurs salaires. «On m’a dit de ne pas rester là», dit une ouvrière de l’usine. Dans l’après-midi, la police leur a conseillé de rentrer chez elles.

L’usine montrait des signes de mauvaise santé financière en raison d’une baisse de ses commandes. Du coup, le fabricant de tee-shirts a été placé sous administration judiciaire. Selon la direction, la situation se serait aggravée il y a quelques jours lorsque des ouvriers auraient commencé à faire un go-slow à l’usine. C’est cela qui aurait contraint l’usine à fermer. Pourtant, la direction avait préalablement informé les ouvriers qu’elle allait les indemniser avant la fermeture de l’usine. Une somme de Rs 3 millions devait être décaissée pour payer un mois de salaire à tous les ouvriers licenciés.

De son côté, le ministère du Travail s’occupe en priorité du sort des 120 Indiens de l’usine. Les employés effectuent des démarches pour que certains d’entre eux puissent trouver un autre emploi à Maurice. Toutefois, les autres seront rapatriés.

Les ouvriers n’ont pas encore dit leur dernier mot. Ils ont signifié leur intention de porter plainte pour non-paiement de salaires et mauvaises conditions de travail au ministère dès lundi.