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Dans les coulisses de la rencontre Pravind Jugnauth - presse

26 août 2017, 15:44

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Dans les coulisses de la rencontre Pravind Jugnauth - presse

Le PM a reçu, vendredi 25 août, à son bureau, des responsables de presse pour «assainir» les relations presse-pouvoir. Un courant présent à la réunion a estimé que celle-ci ne devrait pas être rapportée dans les détails. Le représentant de La Sentinelle s’y est opposé, arguant que «le lecteur a le droit de tout savoir».

«Merci d’être venus. J’anime cette réunion après deux “incidents” qui, j’estime, trahissent une détérioration des relations entre la presse et le gouvernement», a d’emblée lancé Pravind Jugnauth, après avoir accueilli chacun par une poignée de main. «Il y a un article que je n’ai pas apprécié – bon, chacun est libre de ses opinions – et puis il y a eu un journaliste qui m’a abordé à sa manière, et j’ai répondu à ma manière. Je ne cherche pas à avoir bonne presse, je ne suis pas allergique aux critiques, mais je veux juste que nous travaillions sainement. D’ailleurs, généralement, je réponds quasiment à chaque fois que je suis sollicité après les cérémonies et autres activités auxquelles je participe. Je vous écoute.» À partir de là, ceux présents se sont embarqués dans un long tour de table sans que Pravind Jugnauth n’intervienne, ni pour acquiescer ni pour contester.

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Il y avait unanimité des journalistes sur plusieurs points avancés. Le premier étant la nomination de Chayman Surajbali à la présidence du Media Trust. Ce dernier, présent à la réunion, a eu droit à cette phrase de Finlay Salesse : «Je n’ai rien contre vous, si je le dis en votre présence, c’est que ce n’est pas inélégant ; votre nomination ne fait pas consensus.»

Autre critique : cette manie du Premier ministre à accorder des interviews à la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC). «Pourquoi n’organisez-vous pas des conférences de presse régulièrement ? Disons quatre fois par an avec des journalistes expérimentés ? Cela vous évitera de faire des déclarations dans des circonstances pas idéales à l’issue des activités auxquelles vous participez», a conseillé quelqu’un. Un autre renchérissant : «Votre cellule de communication fonctionne comme un groupe d’amateurs. Vous ne pouvez pas après une cérémonie parler, dans une même déclaration, de la drogue, des affaires étrangères et de dizaines d’autres sujets. C’est un kari-briyé. Il vous faut structurer votre communication.»

Respect

La position exprimée de La Sentinelle à cette dernière proposition : «Nous ne sommes pas là en tant qu’Advisors in Communication Matters censés vous conseiller sur votre communication. Nous dénonçons juste que vous accordiez systématiquement des interviews exclusives à la MBC, que vous ayez nommé un ex-GIS au Media Trust, qu’il n’y a toujours pas de Freedom of Information Act, qu’Étienne Sinatambou nous menace avec un press regulator, que le bureau du Premier ministre entretienne des relations incestueuses avec certains sites d’information. Dans ce contexte oui, il y a une détérioration des relations. Maintenant, vous définissez votre communication et nous faisons notre travail de contre-pouvoir comme nous l’avons fait quand Navin Ramgoolam était Premier ministre. Il n’est pas nécessaire que les relations presse-pouvoir soient “bonnes”, pourvu qu’il y ait un minimum de respect et de bon sens.»

Autre proposition d’un confrère : «On peut poursuivre ces rencontres sur une base informelle. Cela peut permettre de dissiper des malentendus.» Clôturant les débats, Pravind Jugnauth a remercié tous ceux qui se sont exprimés en disant: «Maurice, ce n’est quand même pas la Corée du Nord.»

Embarrassant pour Rudy Veeramundar

<p>La réunion a eu lieu en présence de Rudy Veeramundar, le<em> &laquo;Senior Communication Advisor&raquo;</em> du Prime Minister&rsquo;s Office. Il n&rsquo;a pas pu prononcer un mot quand un des responsables de presse a qualifié sa cellule <em>&laquo;d&rsquo;amateur&raquo;</em>. Il a dû faire face, dans le silence, à une autre critique plus personnelle d&rsquo;un rédacteur en chef : <em>&laquo;Rudy Veeramundar ne répond jamais au téléphone. Il est payé des fonds publics pour le faire. Je ne lui demande pas des infos. Il a le choix de ne pas m&rsquo;en donner. Mais la communication, c&rsquo;est la politesse de retourner un appel ou répondre à un SMS.&raquo;&nbsp;</em></p>