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L'ex-Première ministre thaïlandaise en exil pourrait se trouver à Dubaï

26 août 2017, 11:15

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L'ex-Première ministre thaïlandaise en exil pourrait se trouver à Dubaï

L'ex-Première ministre thaïlandaise Yingluck Shinawatra, partie en exil pour échapper à son procès, pourrait se trouver à Dubaï, où son frère Thaksin a une résidence de luxe, a annoncé samedi un haut-responsable de son parti.

Les spéculations vont bon train en Thaïlande sur le point de chute de Yingluck Shinawatra, qui ne s'est pas présentée vendredi au verdict de son procès et observe depuis un silence radio.

«Elle pourrait se trouver à Dubaï», a déclaré à l'AFP un haut-responsable de son parti, sous le couvert de l'anonymat.

C'est là que son richissime frère Thaksin, ex-Premier ministre renversé par un coup d'Etat militaire en 2006, a trouvé refuge en 2008, lui aussi pour échapper à la justice. Il y passe une partie de l'année, mais voyage beaucoup, en Asie et en Europe.

Samedi, les journaux thaïlandais s'interrogeaient sur sa destination d'exil. «Yingluck, où es-tu?», se demandait le journal anglophone The Nation, tentant de retracer les derniers mouvements de Yingluck. Sa dernière apparition publique en Thaïlande remonte à mercredi, dans un temple bouddhiste de Bangkok.

Le lendemain, elle avait appelé via sa page Facebook ses partisans à ne pas se déplacer pour son verdict à la Cour suprême, disant craindre des violences. Elle y apparaissait tout de noir vêtue, dans un lieu non spécifié.

Selon les responsables de son parti interrogés par l'AFP, elle a quitté le pays dès mercredi. De nombreux médias locaux évoquaient un départ via le Cambodge voisin.

Les médias spéculent sur le fait que son départ a été négocié avec les militaires au pouvoir.

«Si Yingluck choisit de passer sa vie à l'étranger, cela réduira l'opposition à la junte», qui a désormais les coudées franches pour redessiner la scène politique, souligne le journal Thairath.

«Le rideau est tombé sur le clan Shinawatra et sa mainmise sur la politique thaïlandaise», souligne de son côté le Bangkok Post, qui titre en Une et en rouge «fin de l'ère des Shinawatra».

Début août, Yingluck avait dénoncé un procès «politique» mené par la junte, qu'elle accusait de vouloir nettoyer la scène politique de l'influence des Shinawatra qui remportent tous les scrutins nationaux depuis 2001.

Celle dont le gouvernement a été renversé par un coup d'Etat militaire en mai 2014 risquait gros: dix ans de prison ferme si elle avait été reconnue coupable de négligence dans la gestion d'un programme de subvention aux riziculteurs par son gouvernement, avant le coup d'Etat militaire de 2014.

Ses deux co-accusés ont été condamnés à de lourdes peines: 42 ans de prison pour son ancien ministre du Commerce Boonsong Teriyapirom, et 36 ans pour son adjoint.