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Commission drogue: «Zot pé bat dan lamok», insiste Teeluckdharry

23 août 2017, 19:45

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Commission drogue: «Zot pé bat dan lamok», insiste Teeluckdharry

Des piles et des piles de papier jonchent le bureau de Sanjeev Teeluckdharry au 3e étage de  St James Court. Parmi, ses relevés téléphoniques de 2010 à 2017, ainsi que ses fiches d’impôts. L’avocat les a remis à la commission d’enquête sur la drogue la semaine dernière. 

Lors de son audition, le 6 juillet, le vice-président de l’Assemblée nationale avait eu une trentaine de jours pour s’expliquer, entre autres, sur ses appels téléphoniques et ses visites non sollicitées effectuées aux trafiquants de drogue en prison. Est-ce suffisant pour convaincre Paul Lam Shang Leen et ses deux assesseurs ? 

Une chose est sûre, l’avocat compte désormais soumettre une copie des documents à l’Assemblée nationale. Tout le lot comprend 12 pages et des milliers de pages détaillées se trouvent dans les 25 annexes. «Tous ces documents seront accessibles au grand public parce que j’ai tout le temps fait mon travail selon les paramètres de la loi», déclare Sanjeev Teeluckdharry. 

Difficile de passer à côté de l’amertume que ressent l’avocat envers la commission, plus d’un mois après son audition pour le moins tumultueuse. Faisant référence à Paul Lam Shang Leen et à ses deux assesseurs, Sam Lauthan et le Dr Ravin Domun, il lance : «Est-ce qu’ils sont prêts à dévoiler leur fiche d’impôts, eux ?»

La Commission of Inquiry Act est dépassée

Pour Sanjeev Teeluckdharry, Paul Lam Shang Leen et ses deux assesseurs font fausse route et il estime que la Commission of Inquiry Act, qui date de 1944, est complètement dépassée. «Zot pé bat dan lamok. Je pense qu’ils ont encore le temps de se ressaisir. Je suis prêt à leur faire des recommandations», avance le Deputy Speaker. 

Il leur demande de présenter des excuses aux enfants de sa «soeur» Roubina Jadoo-Jaunbocus. «Ils se sont trompés grossièrement sur sa personne. S’il m’avait donné l’opportunité de contre-interroger ceux qui font des allégations gratuites à ce point, dans trois minutes mo ti pou démont zot.»

Que pense Pravind Jugnauth de son opinion sur la commission ? Ne tente-t-il pas de décrédibiliser, une fois de plus, une commission mise sur pied par le gouvernement dont il fait lui-même partie ? 

À ces questions, Sanjeev Teeluckdharry reste évasif. Mais après insistance, il finit par faire comprendre qu’il n’a pas besoin de soutien politique et que son avis lui est propre, étant un «one-man army». Quid du Premier ministre ? «Pravind Jugnauth ne s’ingère pas dans mes affaires et vice versa.»


Visite en prison : faux pas interdit pour les avocats

<p>Une première retombée pour la commission drogue. Les avocats n&rsquo;ont plus d&rsquo;excuse et sont obligés de remplir le formulaire en ligne pour visiter des détenus en prison.&nbsp;</p>

<p>Cette mesure ne date pas d&rsquo;hier. Mais elle n&rsquo;était pas forcément respectée avant que les avocats soient récemment, tour à tour, auditionnés devant la commission Lam Shang Leen. Les directives y sont bien claires et exigent que les avocats justifient leurs visites en prison. Celles-ci sont effectuées uniquement après l&rsquo;aval d&rsquo;un supérieur de la prison.</p>

<p>Ce n&rsquo;est qu&rsquo;après plusieurs consultations entre le Bar Council et le commissaire des prisons, Vinod Appadoo, que cette mesure a vu le jour en début d&rsquo;année. Le but : assurer un meilleur contrôle des visites des avocats en prison. Un fait souvent décrié par Paul Lam Shang Leen.&nbsp;</p>

<p><em>&laquo;À mon arrivée, j&rsquo;ai constaté qu&rsquo;il y avait eu trop d&rsquo;abus de la part des avocats en ce qui concerne les visites en prison.&raquo; </em>Pourtant, la majorité des avocats ont fait fi de cette mesure depuis qu&rsquo;elle est en vigueur. Mais la donne a changé depuis que la commission d&rsquo;enquête sur la drogue a convoqué les avocats. <em>&laquo;Nous avons fait une requête au Bar Council pour qu&rsquo;il en informe tous les avocats. Ils ont tous reçu une note en ce sens&raquo;</em>, soutient Vinod Appadoo.</p>