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Baby : La vie pimentée d’une cultivatrice de gingembre

18 août 2017, 00:30

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Baby : La vie pimentée d’une cultivatrice de gingembre

Elle a perdu son époux, il y a dix ans. Et, n’écoutant que courage cette mère de deux enfants a décidé de prendre le taureau par les cornes. Ou plutôt le gingembre par la racine. Depuis, grâce à sa persévérance, les finances ne sont plus dans les choux.

Ils étaient bien installés, là, au bord de la route, à Les Mariannes… Au sol, les gingembres ont pris racine. Plantés à côté, Baby Lutchanah et son fils Ashish. Nous nous sommes mêlés de leurs oignons.

La maman et son fiston lavent, frottent, frottent encore. Il faut le débarrasser de toute la terre qui lui colle à la peau, le rendre beau, attirant, luisant, ce gingembre, pour attirer le regard d’éventuels acheteurs. Il faut ensuite les faire sécher et les stocker dans un sac en jute.

Baby mène la danse, Ashish suit la cadence. Mère et fils «louent» plusieurs arpents de terre afin de pouvoir cultiver leurs précieuses plantes aromatiques utilisées comme condiment. Ainsi que d’autres légumes dont des bringelles.

Baby, âgée de 45 ans, n’avait, en fait, jamais travaillé de toute sa vie. Mais, après la mort tragique de son époux, Ravi, décédé dans un accident il y a dix ans, la mère de famille a dû enfiler le tablier. Histoire de pouvoir élever ses deux fils, Ashish, donc, et Luchman. «Mes enfants et moi étions locataires, les finances, n’en parlons pas… Il fallait que je trouve du travail

«Mo pa ti konn fer okenn travay...»

C’est son endroit, Les Mariannes, son climat, qui lui a donné l’idée de se lancer dans la culture de gingembre. «Mo pa ti konn fer okenn travay. Monn ésey fer sa ek monn trouvé ki mo pé kapav fer li», explique-t-elle tout simplement. Baby démarre lentement, cultivant de petites surfaces. Et puis petit à petit, la maman courageuse a su se faire une place au soleil. «Mo ti komansé avek enn travayer ek apré mo gran garson Luchman ek aster, éna mo ti garson ek ankor impé travayer. Mo kontan ki travay-la inn grandi ek monn arivé ar sa travay-la…»

Grâce à ses gingembres, elle a pu nourrir sa famille. Cerise sur le gâteau, elle est aujourd’hui propriétaire d’une maison… «Zordi, mo’nn ressi ranz mo lakaz. Mo sagrin ki mo pann ressi fer mo dé garson aprann kuma bizin mé banla inn préfer vinn ed mwa. Zordi, banla pa bizin al rod travay, zot fer sa travay lamem», souligne-t-elle, non sans fierté.

Désormais, Baby vend ses gingembres à des particuliers mais elle fournit également de nombreux marchands. Le fait est que «dimounn zamé pa pou aret servi zinzam, li enn zepis ki bien importan dan nou lakwizinn»

Qui lui permettent, dans sa cuisine à elle, de mettre du beurre dans les épinards.