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Hôpitaux: le recrutement de deux conseillers «nécessaire», soutient le ministère

17 août 2017, 21:35

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Hôpitaux: le recrutement de deux conseillers «nécessaire», soutient le ministère

Un gastroentérologue et un oncologue ont été recrutés comme conseillers. Ils exercent dans les hôpitaux sans l’aval de la PSC. Une action qui, selon le ministère, était nécessaire.

Grogne chez les médecins de la fonction publique. Depuis quelques semaines, ils ne cachent plus leur frustration quant au recrutement d’un gastro-entérologue et d’un oncologue en tant que conseillers. Le hic, selon eux, c’est que ces médecins exercent dans les hôpitaux publics alors que le recrutement n’est pas passé par la Public Service Commission (PSC). Mais du côté du ministère de la Santé, on fait comprendre que cela était «nécessaire».

«Ils ont été embauchés parce que nous avons besoin de conseillers techniques hautement qualifiés», explique le ministère de la Santé au sujet de ces spécialistes. On dit d’ailleurs ne pas comprendre la frustration face à ces recrutements.

«Le gastro-entérologue est le seul qualifié pour être conseiller technique à Maurice. Nous avons besoin de médecins extrêmement qualifiés pour occuper ce poste», souligne une source autorisée du ministère de la Santé. Quant à l’oncologue, elle a été recrutée car le ministère veut créer un «state-of-the art cancer hospital», affirme-t-on. Elle a été consultante en Angleterre et serait très qualifiée.

En outre, le choix de ces conseillers ne serait pas fait par le ministère de la Santé seulement. «Il y a une série de conditions à remplir avec le Pay Research Bureau, les ministères de la Fonction publique et des Finances», soutient-on. Le recrutement de deux autres conseillers, un autre en gastroentérologie et un en diabète, est également annoncé. «Nous voulons amener ces services plus loin», indique la Santé.

Autre discours du côté de la Medical and Health Officers Association. Un membre de cette association déplore que de jeunes oncologues travaillent dans les hôpitaux comme généralistes contrairement au cancérologue et au gastro-entérologue qui ne sont pas passés par la PSC.

Il est rejoint dans ses propos par le Dr Bhooshun Ramtohul, président de la Government Consultant in Charge Association qui confirme que de jeunes spécialistes sont, en effet, en attente d’être embauchés comme oncologues.

Le salaire des nouvelles recrues attire aussi l’attention. Le conseiller technique en gastro-entérologie touche Rs 150 000 par mois alors qu’un chef de service dans la fonction publique ne perçoit que Rs 101 000.

On se demande à qui répondent ces deux médecins car l’un d’eux consulterait aussi en privé et cela, souvent pendant les heures où il devrait être à l’hôpital. Ce dernier le dit lui-même dans un message enregistré sur son répondeur: il reçoit des patients du lundi au vendredi de 8 heures à 9 heures le matin, et l’après-midi entre 15 h 30 et 22 heures ou jusqu’à 16 h 30. Mais ce n’est pas tout, il consulterait aussi «sur rendez-vous» dans deux cliniques réputées.

Or, selon un ancien ministre de la Santé, le recrutement de fonctionnaires sous le titre de conseillers est chose commune. Il souligne que cela a été fait dans le passé uniquement lorsqu’il y a une forte demande pour une spécialité particulière et qu’il y a un seul spécialiste de ce genre à Maurice. L’ancien ministre affirme qu’il a lui-même eu recours à cette pratique pour «gagner du temps sans passer par la PSC».

Il fait néanmoins ressortir que beaucoup de jeunes attendent une offre, surtout dans le domaine de l’oncologie. D’ajouter que les conseillers travaillent au sein des ministères et pas dans les hôpitaux.

Quelles sont les fonctions des deux spécialistes dans les hôpitaux ? L’express s’est procuré une copie de leur contrat. Malgré son titre de conseiller, le gastroentérologue est responsable du «management of the gastroenterology unit». Mais il traite aussi les patients. Les fonctions de l’oncologue sont, entre autres, «to perform clinical duties in relation to oncology and cancer as delegated by Consultantin-Charge» et «to participate in palliative care of patients under treatment».

Les Health Care Assistants montent au créneau

<p>Après les médecins, place aux Health Care Assistants (HCA). Ces employés dénoncent le manque de communication du ministère de la Santé. Selon Rabin Seetohul, président de la Ministry of Health Employees Union (MoHEU), il n&rsquo;y a pas eu de réunion entre le syndicat et le ministère depuis 2013.</p>

<p>Les membres de la MoHEU ont adressé une lettre au ministre de la Santé, Anwar Husnoo, le 6 avril mais celle-ci serait restée sans réponse. <em>&laquo;Entre-temps, les problèmes vont crescendo dans les hôpitaux&raquo;</em>, s&rsquo;insurge Rabin Seetohul. Parmi eux : la recrudescence des actes de violence contre le personnel et le système d&rsquo;heures supplémentaires qui ne serait pas respecté. Et d&rsquo;affirmer que le nouveau principe de grade préconisé par le Pay Research Bureau &laquo;<em>n&rsquo;a jamais été appliqué&raquo;.</em></p>