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[Vidéo] Teddy Sheringham: «Mon but en 1999 a changé ma vie…»

17 août 2017, 17:04

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[Vidéo] Teddy Sheringham:  «Mon but en 1999 a changé ma vie…»

A 51 ans, Teddy Sheringham est un retraité qui a du mal à se passer du ballon. Après avoir prolongé sa carrière jusqu’à 41 ans et défendu les couleurs de 9 clubs différents (de Milwall à Colchester, en passant par Tottenham et Manchester Utd), le voilà entraîneur à Calcutta dans la Premier League indienne. De passage à Maurice pour le compte de «Football Escape», il anime un stage de foot payant du 14 au 18 août, dans le cadre mirifique du «Four Seasons Resort Mauritius», à Anahita, aux côtés de David Kingston (qui a notamment travaillé à Chelsea). Très sympa et humble, ses yeux pétillent dès qu’on le fait replonger dans son ancienne vie de footballeur pro…

Teddy Sheringham, comment se passe votre stage de foot au Four Seasons ?

Très bien. On voit un grand sourire sur leurs visages quand ils s’entraînent avec nous. Les enfants sont très satisfaits et font des efforts dans leurs entraînements. C’est très enthousiasmant de les coacher. On passe du bon temps ensemble, on s’entraîne main dans la main. Les séances d’entraînement sont sympas. On a un bon feedback auprès d’eux. Ils sont un peu fatigués après plusieurs séances mais ils se débrouillent bien.

Que leur faites-vous travailler ?

Ils sont tous très différents et n’ont pas les mêmes besoins en fonction de leur catégorie d’âge. On travaille pas mal la technique et on leur donne quelques conseils précis.

Trouvez-vous des caractéristiques spécifiques aux joueurs mauriciens par rapport à ceux que vous côtoyez en Angleterre ou ailleurs ?

Je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de différences, mais leur tempérament est un petit peu différent. En Angleterre, ils sont habitués à jouer plus dur et sont plus prêts à se battre.

Avez-vous testé le golf d’Anahita ?

J’ai testé la dernière fois que je suis venu. C’est prévu pour samedi, on va s’y mettre

Teddy Sheringham c’est 9 clubs différents, 898 matches et 354 buts. Si vous deviez ne retenir qu’un seul but dans votre carrière ce serait lequel ?

Ce n’est peut-être pas le plus beau but que j’ai marqué mais c’est le plus mémorable. Que ce soit ici à Anahita ou les Allemands que je croise, tout le monde me parle de mon but de 1999 (NdlR : contre le Bayern Munich, en finale de la C1). Comme je l’ai dit ce n’est pas le plus beau but que j’ai marqué mais chacun me dit où il était au moment où ils m’ont vu marquer ce but. Cela a joué une part importante dans le triplé de Manchester.

Qu’avez-vous ressenti après avoir marqué ce but devenu historique contre le Bayern ?

On sentait que si on égalisait on irait aux prolongations et le Bayern Munich aussi. Mais parfois le football ça ne marche pas comme ça. On a eu une autre occasion, on avait l’énergie et le désir pour reprendre ce centre et le mettre au fond des filets et c’est ce qu’on a fait en équipe. Et on l’a emporté au terme des deux dernières minutes les plus courageuses et les plus excitantes de tous les temps dans une finale de Champions League.

Vous êtes-vous dit quelque chose de spécial avec Ole Gunnar Solskjaer après cet exploit ou en avez-vous reparlé plusieurs années après ?

Toujours. On en reparle toujours avec Solskjaer. On ne se voit pas souvent mais nous sommes toujours bons amis même si on n’est pas trop en contact. C’était amusant qu’on sorte du banc de cette façon-là car on avait eu tous les deux une saison très difficile, alors qu’on a terminé avec de grands souvenirs et une saison fantastique pour Manchester United.

Ce but a complètement changé votre vie n’est-ce pas ?

 Evidemment. Tous ceux qui supportent Man- chester United dans le monde se souviennent des buts mémorables dans les finales de FA Cup, dans les finales de Champions League. Ça les marque et c’est pourquoi on me reparle encore de ce fameux but aujourd’hui…

Même à l’île Maurice…

 A l’île Maurice et jusque dans les endroits les plus éloignés de la planète… Comme cette fois où on faisait du safari en Afrique du Sud et l’un des gardiens vient vers moi en me disant : «Vous êtes Teddy Sheringham n’est-ce pas ?» Je me suis dit «waow, comment savent-ils tout ça de si loin ?» A différents endroits du monde des gens viennent me voir pour en parler. C’est une chose à laquelle je ne m’attendais pas.

Le Bayern Munich a perdu deux finales en ayant dominé dans le jeu, en 1999 contre Man Utd et en 2012 contre Chelsea. Les Anglais sont-ils la bête noire du club allemand ?

 J’ai souvent eu des déconvenues face aux Allemands donc c’est toujours bon de battre le Bayern Munich. C’est toujours dur contre eux, cette équipe allemande est fantastique. Elle l’a toujours été et elle l’est encore. C’est bien de les avoir battus parfois au niveau international.

Vous avez arrêté votre carrière à plus de 40 ans, comment expliquez-vous une telle longévité ?

J’ai vraiment eu beaucoup de chance de ne pas trop me blesser. J’avais le désir aussi de continuer. Avec le temps, cela de- vient difficile pour votre corps. Il y a des joueurs comme Ryan Giggs qui ont cette envie aussi et qui continuent jusqu’à 40 ans, mais ce n’est pas facile.

Vous avez joué 277 matches pour Tottenham et 145 pour Man Utd, mais quelle est votre équipe préférée vous qui êtes passé par 9 clubs différents ?

 On me pose souvent cette question. J’ai beaucoup de souvenirs de tous les clubs dans lesquels je suis passé. Mais à Milwall j’ai fait mes premiers pas comme joueur pro, ce n’est pas comparable à Tottenham ou Manchester, mais nous avons pourtant remporté le Championship ensemble et on a fait monter le club parmi l’élite pour la première fois de son histoire. Quand je regarde en arrière, Milwall est peut- être un petit club mais c’est celui qui a le plus illuminé sur mon visage. Mais j’ai connu des moments fantastiques à jouer pour Tottenham de même qu’à Manchester United. Je suis vraiment privilégié d’avoir eu la chance de faire tout ça.

Le t-shirt de Football Escape bleu que vous portez ressemble quand même à un maillot de Tottenham…

 (D’humeur badine) Aujourd’hui oui, mais on ne peut jamais dire ce que je porterai demain… (rires)

A votre époque, vous avez été transféré de Tottenham à Manchester United pour 3,5 millions de livres. Aujourd’hui, les grands joueurs se vendent à 100 millions d’euros. Quel regard portez-vous sur cette inflation ?

Je pense que les sommes dépensées dans le football anglais sont ridicules. Même en Chine, les sommes sont folles. (Dépité, il secoue la tête) Pfff… Ce n’est vraiment pas réaliste. A mon avis, c’est très dur de voir quelqu’un valoir près de 200 millions de livres et gagner 1 million de livres par semaine pour jouer au football.

Donc Neymar au PSG pour 220 millions c’est une folie pour vous ?

Pfff. Jusqu’où ça va aller ? Si Neymar vaut 200 millions quelqu’un un peu moins bon que lui vaudra 150 millions ? Alors les Ronaldo, les Messi valent combien 300 millions ? Ou est-ce qu’on va là ? Je ne comprends pas…

Le Brésilien est-il le meilleur joueur de la planète à l’heure actuelle selon vous ?

 Non. Messi et Ronaldo sont toujours devant lui. Ils ont été extraordinaires et ils répètent ça depuis 10 ans en restant au top. Neymar fait partie des trois ou quatre meilleurs et c’est un joueur fantastique mais il a encore du chemin à faire pour devenir le meilleur au monde.

A l’Euro 96, l’Angle- terre avait une superbe équipe et a frôlé le sacre, s’inclinant a u x tirs au but contre l’Allemagne. Est-ce votre plus grand regret en sélection à ce jour ?

Oui, avec la relégation avec Milwall ce fut une énorme déception. Aller jusqu’en demi-finale de l’Euro et perdre c’était très dur. Chuter contre les Allemands aux tirs au but nous a fait mal car on pensait avoir une vraie chance de gagner cette compétition. Plus on avançait dans la compétition et plus on commençait à y croire.

Que manque-t-il aux Three Lions pour remporter la Coupe du monde ?

Il faut jouer un meilleur football. Quand on regarde les meilleurs en Europe et dans le monde, je ne crois pas qu’on joue le meilleur football depuis ces 15 dernières années. On doit s’améliorer, et ne plus se contenter de jouer hard et d’être combatifs. Il faut plus jouer.

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Vous pensez que les Anglais manquent de technique ?

Oui. Il faut se concentrer plus sur la technique. On a l’envie, la passion, l’intensité, le fighting spirit n’a rien de mauvais non plus. Mais on doit avoir plus de finesse et de technicité. Lorsque vous vous faites surclasser sur un terrain vous vous fatiguez.

Votre favori pour remporter la Coupe du monde l’an prochain ?

(réflexion) L’Allemagne. Ce sont les meilleurs, il faut les respecter

Manchester Utd sera-t-il champion cette saison ?

Ils doivent se positionner dans le Big Four. Ils ont fini 6e l’an dernier. S’ils sont placés en mars, ils seront des challengers pour le titre. Ils devront transformer leurs matches nuls de la saison dernière en victoires.

Etes-vous un grand fan de Jose Mourinho ?

 Oui, parce qu’il ramène des titres. Le club est encore en phase de transition mais regardez Tottenham, ils ont un manager stable qui se débrouille très bien mais ils ne gagnent rien. Mourinho gagne des titres.

Les Spurs font mieux chaque année, Mauricio Pochettino a-t-il l’étoffe pour les mener au titre de champion ?

Ils doivent gagner des choses avant. Que ce soit une FA Cup ou une League Cup, il faut avancer petit à petit. Je ne vois pas une autre équipe faire comme Leicester, sorti de nulle part devenir champion.

Liverpool peut-il exister sans Coutinho ?

  Non, ils ont besoin de tous leurs joueurs pour être dans le Top 4 et briller en Champions League aussi.

Les clubs anglais sont à la traîne par rapport au Real Madrid, Barcelone ou au Bayern, pourquoi selon vous ?

(réflexion) C’est dur… Ils ont des joueurs fantastiques en Espagne, j’adore leur façon de jouer. Il faut être plus fort qu’eux. Les clubs anglais doivent s’améliorer.

Que pensez-vous de l’arbitrage vidéo ?

 Cela peut aider à la longue. A la fin de la saison, personne ne peut dire qu’il n’a eu que de mauvaises décisions contre lui, parfois elles sont en votre faveur, parfois non. A la fin de la saison, honnêtement, c’est toujours du 50-50.

Mais ça aurait pu empêcher la «Main de Dieu» de Diego Maradona contre l’Angleterre en 1986 non ?

Oui, on a besoin de l’assistance vidéo juste pour ça !

Que diriez-vous à vos fans à Maurice ?

Quel pays fantastique vous avez ! J’apprécie vraiment cette deuxième visite chez vous. Je profite vraiment de chaque seconde passée ici. Et les gens sont super aussi !