Publicité

Mauvais temps: à la rescousse de ses fraisiers

16 août 2017, 23:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Mauvais temps: à la rescousse de ses fraisiers

Govinden Umavassee veut doubler sa production de fraises et contribuer à réduire les importations. Toutefois, les récentes pluies ont endommagé ses plantes.

Govinden Umavassee adore les fraises. Tant et si bien que cet habitant de St Julien d’Hotman a voulu en faire son business, comme la quarantaine d’autres planteurs de fraisiers répartis surtout dans les Plaines-Wilhems et à Moka. Il n’y a qu’à voir son regard au contact de ses plantes pour voir tout l’amour qu’il leur porte. Mais depuis quelques semaines, son enthousiasme a viré à l’inquiétude à cause du mauvais temps qui persiste et qui affecte ses plantes. Il nous a accordé une petite visite dans sa culture de fraise. 

Govinden Umavassee, habitant St Julien-d’Hotman,  fait pousser ses fruits préférés dans son arrière-cour.

C’est dans l’arrière-cour de la maison familiale que Govinden Umavassee a choisi de faire pousser ses fruits préférés. Étalés sur 300 m2 sous une bâche en filet, ses quelque 5 000 fraisiers sortent timidement des mètres de tuyaux en PVC sous ce qui s’apparente à une serre. Mais la bâche n’arrive pas à protéger les plants de la pluie ; or la fraise étant un fruit délicat, elle doit rester au sec. L’arrosage même se fait avec précaution. En raison des pluies persistantes de ces dernières semaines, les feuilles et les fruits se sont détériorés. 

Bien que la situation soit «stressante», Govinden Umavassee ne baisse pas les bras. Il y a deux mois, il a entamé des démarches auprès du Food and Agricultural Research and Extension Institute (FAREI) pour bénéficier du Sheltered Farming Scheme, un programme de financement à travers lequel les planteurs peuvent obtenir une serre professionnelle. «Avoir une serre serait salutaire pour ma plantation car les fraisiers sont fragiles et doivent être protégés des intempéries.» 

Par contre, Sanjay Fowdar, un autre planteur de fraisiers, indique, lui, que sa plantation n’est pas affectée par le mauvais temps étant donné qu’elle est protégée par une serre. S’il conçoit que les intempéries peuvent être fatales aux fraisiers mal protégés, Sanjay Fowdar parle du manque de connaissance de certains petits planteurs quant aux spécificités de cette culture. 

Parmi les difficultés auxquelles font face les cultivateurs, Sanjay Fowdar, qui pratique cette culture depuis une vingtaine d’années, parle d’une maladie qui avait affecté certaines plantations l’année dernière, dont les siennes. «J’ai dû déraciner et brûler la totalité de mes plantes pour éviter la propagation de la maladie à d’autres plantations», explique le planteur de Ripailles. Depuis, il s’en est remis. Ses plantations, combinées à celles de sa famille, sont réparties sur six arpents. 

Prix stable 

Pourquoi avoir choisi de cultiver des fraises plutôt que des légumes ? «Le prix de la fraise est bien plus stable que celui des légumes, qui est en constante fluctuation. De plus, puisqu’on n’en produit pas beaucoup à Maurice, je parviens à les vendre à un bon prix», avance Govinden Umavassee. Mais cela est plus sentimental qu’il n’y paraît. «Les fraises, c’est ma passion. J’ai eu l’occasion de voir une culture de fraise lors d’un voyage en Angleterre en 2002. Et depuis, je me suis mis en tête d’en planter à Maurice.» 

Autodidacte, Govinden Umavassee cherche par tous les moyens à apprendre comment cultiver les fraises. Petit à petit, avec l’apport des techniciens du FAREI, il parvient à monter sa plantation. Et finit par démarrer sa production en 2005, non sans avoir déboursé quelque Rs 150 000 de ses poches. Ses fraises, le petit planteur, qui peut compter sur l’aide de sa famille, les vend en barquette de 150 grammes dans des supermarchés, notamment à Lallmatie. 

Le petit planteur voit déjà loin. «L’année prochaine, je veux passer à 10 000 fraisiers en augmentant ma surface de culture, modernisant ma production et créant de l’emploi», projette-t-il. Mieux : il souhaite se lancer dans l’agriculture biologique. Il a déjà commencé à le faire, à travers l’installation d’un système de récupération d’eau d’un pluie pour l’arrosage. 

«J’ai également des berri rouges. J’utilise l’eau de leurs bassins comme fertilisant pour mes fraisiers à travers un système de goutte-à-goutte», explique-t-il, enthousiaste. Govinden Umavassee possède également deux chèvres, qu’il utilise surtout pour le fumier. Il employait jusqu’ici deux personnes pour la récolte de fraise, mais avec la diminution de ses activités survenues récemment, il ne peut employer qui que ce soit. 

«Mon but, c’est de créer de l’emploi et contribuer à réduire les importations. Pourquoi importer des fraises si on peut en produire localement ?» soutient Govinden Umavassee. Sa priorité demeure la protection de ses fraisiers. C’est pour cela qu’il a acheté une bâche en plastique qu’il compte installer au plus vite. En attendant que le FAREI ramène sa fraise…