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France: l'homme qui a foncé sur une pizzeria avait pris de nombreux «médicaments»

15 août 2017, 15:11

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France: l'homme qui a foncé sur une pizzeria avait pris de nombreux «médicaments»

L'homme qui a foncé sur une pizzeria lundi soir en région parisienne, tuant une adolescente et blessant 13 personnes, avait absorbé une forte quantité de médicaments et les autorités écartent pour l'heure une motivation terroriste.

Le conducteur du véhicule a confirmé aux policiers «qu'il avait absorbé une quantité importante de médicaments», a déclaré mardi à l'AFP une source judiciaire, ajoutant que «les propos qu'il tient pour l'instant ne permettent pas d'établir son mobile».

Dans un pays traumatisé par une série d'attentats depuis deux ans, les autorités françaises avaient, au vu des premiers éléments, écarté dès lundi soir une piste terroriste, moins d'une semaine après une attaque à la voiture-bélier contre des militaires à l'ouest de la capitale. 

En début de soirée lundi, cet homme né en 1985 est sorti de la route sur laquelle il roulait dans sa BMW pour foncer sur la terrasse d'une pizzeria dans le village de Sept-Sorts, à l'est de Paris, et venir s'encastrer dans le restaurant.

Une adolescente d'une douzaine d'années a été tuée et cinq personnes - dont le petit frère de trois ans de la victime - grièvement blessées.

Le pronostic vital des cinq blessés graves, dont l'enfant de trois ans, «n'est plus engagé», a déclaré mardi à l'AFP l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris.

Huit autres personnes ont été légèrement blessées, et sept personnes choquées ont été prises en charge par une cellule psychologique.

Des enquêteurs s'affairaient mardi matin derrière la bâche noire qui recouvre entièrement la pizzeria située dans une zone industrielle, entre un restaurant chinois et un salon de coiffure, alors que des champs s'étendent de l'autre côté de la route.

Des bouquets et des peluches ont été déposés devant un grillage rouillé bordant le périmètre de sécurité.

Jérôme Calvez, qui travaille dans une entreprise voisine, est venu déposer un bouquet de roses rouges: «Je viens souvent manger ici... Je suis venu rendre un petit hommage. C'est choquant de se dire que des gens sont capables de faire ça à d'autres, qui n'ont rien fait», a-t-il dit à l'AFP.

Sous le choc

«C'est une commune de 491 habitants. Dans les communes rurales on n'est pas habitués à subir de tels évènements. C'est un drame absolu. Nous sommes sous le choc», a confié Alain Lecomte, premier adjoint au maire. 

Soulignant que la famille fauchée était «de la région», le maire François Arnoult a indiqué avoir, «comme tout le monde», «d'abord pensé a un attentat terroriste».

Si le caractère délibéré de l'acte ne fait pas de doute pour les autorités, le procureur adjoint de Meaux, Eric de Valroger, a rapidement fait savoir qu'«à ce stade de l'enquête», il écartait le «mobile terroriste».

Le conducteur est inconnu des services de renseignements comme de la justice, selon le ministère de l'Intérieur. 

Il a déclaré en garde à vue «avoir tenté de mettre fin a ses jours sans succès» dimanche et «aurait décidé de recommencer de cette manière-là», avait rapporté après le drame une source judiciaire.

Une enquête été ouverte pour homicide volontaire avec arme, tentative d'homicide volontaire avec arme et conduite sous l'emprise de produits stupéfiants.

«Ce soir, je pense aux victimes et à leurs proches. Merci aux gendarmes et aux secours pour leur mobilisation. #SeptSorts», a tweeté le président français Emmanuel Macron.

Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a fait part à la famille de la jeune fille décédée de ses condoléances, auxquelles se sont associés le chef de l'Etat et le Premier ministre Edouard Philippe.

Les faits sont intervenus dans un contexte de menace terroriste élevée: la France est confrontée depuis 2015 à une vague d'attentats jihadistes sans précédent, qui ont fait 239 morts.

La dernière attaque, sur laquelle enquête le parquet antiterroriste, remonte à mercredi: un homme de 36 ans, Hamou B., a renversé à bord de son véhicule six soldats en patrouille dans la banlieue ouest de Paris.

Blessé par balle lors de son interpellation dans le nord de la France, cet homme, inconnu des services de renseignement, était toujours hospitalisé lundi.