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Athlétisme: un cru exceptionnel pour les Bleus

14 août 2017, 02:01

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 Athlétisme: un cru exceptionnel pour les Bleus

Le pire était à craindre mais l’athlétisme français repart des Mondiaux-2017 la tête haute avec un excellent bilan de 5 médailles dont 3 d’or (Pierre-Ambroise Bosse, Kevin Mayer, Yohann Diniz), du jamais vu depuis Paris-2003.

Un après les six breloques ramenées des JO de Rio, une première depuis les Jeux de Londres en 1948, les Bleus sont restés sur la même dynamique et ont démenti les pronostics alarmants. Ils ont même fait mieux en s’offrant trois titres à Londres (0 aux JO-2016), égalant la moisson historique des Championnats du monde organisés au Stade de France il y a 14 ans.

La saison avait pourtant été très délicate pour de nombreux cadres, entre forfaits (Dimitri Bascou, Pascal Martinot-Lagarde, Floria Gueï), blessures malvenues (Jimmy Vicaut, Christophe Lemaitre) et résultats en dents de scie (Renaud Lavillenie), voire en berne (Pierre-Ambroise Bosse, Melina Robert-Michon). Prudente, la Fédération française d’athlétisme (FFA) n’avait même pas osé formuler un objectif chiffré, expliquant cette précaution par la mise en route d’un nouveau cycle en vue des JO-2020 de Tokyo.

La FFA et la Direction technique nationale, désormais dirigée par Patrice Gergès depuis le départ en début d’année de l’emblématique Ghani Yalouz, artisan des rafles des Euros 2010 (18 médailles), 2014 (23 médailles dont 9 en or, un record) et des JO-2016, ont pourtant de quoi jubiler, la France terminant à la 4e place au classement des nations.

«C’est un excellent bilan qui peut étonner beaucoup de personnes», s’est félicité Patrice Gergès. «Les athlètes français ont tous été jusqu’au bout et ont cru en eux et on a des jeunes en demi-finales, donc ce sont d’excellents Mondiaux. Cela fait partie des 3 meilleurs résultats de l’athlétisme français.»

Déception relative pour le sprint

Tous les voyants sont au vert, surtout si on additionne aux cinq médailles les quatre 4e places décrochées par Garfield Darien (110 m haies), Mahiedine Mekhissi (3000 m steeple), Quentin Bigot (marteau) et le relais 4x400 dames.

Au total, les Bleus reviennent des Mondiaux avec 14 finales, signe d’une très belle densité.

Mais ce sont surtout les trois premières places de Bosse, Mayer et Diniz qui ont marqué les esprits et fait des Mondiaux-2017 un cru exceptionnel.

La victoire de Mayer était la plus attendue, le Français, vice-champion olympique, étant déjà le N.1 mondial virtuel du décathlon depuis la retraite du double champion olympique et recordman du monde Ashton Eaton. Mais, avec Bosse, déjà 4e sur 800 m aux JO-2016, la France s’est découvert un personnage haut en couleurs à la fraîcheur contagieuse. Son accélération incroyable dans les 200 derniers mètres restera dans les annales, tout comme la démonstration de Yohann Diniz sur le 50 km marche, qui offre enfin, à 39 ans, une consécration mondiale au détenteur de la meilleure performance de tous les temps sur la distance.

Tous les leaders de l’équipe de France ont globalement répondu présent, le seul bémol venant du sprint, avec toutefois des circonstances atténuantes pour Christophe Lemaitre et Jimmy Vicaut, arrivés à Londres après une préparation tronquée. Et ils n’ont pas à rougir de leurs prestations vu leurs moyens du moment, Vicaut, sans course depuis le 15 juin (blessure aux ischio-jambiers), ayant fini 6e du 100 m alors que Lemaitre, touché à la cuisse et au mollet en 2017, n’a manqué la finale du 200 m que pour deux centièmes.

Deux échecs relatifs par rapport à la qualité d’ensemble de l’équipe de France à Londres.