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Gorges de la Rivière-Noire: un soutien nécessaire...

13 août 2017, 00:30

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Gorges de la Rivière-Noire:  un soutien nécessaire...

L’ébauche du plan de gestion du parc national de Rivière Noire 2017-2021 propose de rendre son accès payant. Mais pourquoi payer alors que l’état des lieux laisse à désirer? La parole à la Mauritius Wildlife Foundation et à Friends of the Environment.

Mettre la main à la poche pour descendre dans les Gorges de la RivièreNoire. C’est l’une des mesures préconisées dans l’ébauche du plan de gestion du parc national de Rivière-Noire, récemment rendue publique. Ce plan 2017-2021 compte parmi ses objectifs : «Explorer, créer et mettre en place des opportunités de développement économique local.» 

Quels sont les attraits de ce parc qui, «part des hauteurs de l’île et descend presque jusqu’à la mer», comme le décrit Vikash Tatayah, Conservation director à la Mauritius Wildlife Foundation (MWF) ? En somme, le visiteur paierait pour voir quoi? Outre les paysages ? «Il y a là plus de 150 espèces de plantes endémiques.» Parmi elles : les tambalacoques, dont «une grande proportion de la population est dans le parc», des ficus, des forêts de bruyère et de mousse. Il y a aussi les espèces d’oiseaux, certains visibles uniquement dans le parc, comme le merle cuisinier. Et les reptiles, tels les lézards. «Toute la population de scinque de Macchabée se trouve dans le parc.» 

Mais le constat est là : «l’écosystème y est dégradé», affirme Vikash Tatayah. Les autorités mentionnent dans le plan de gestion leur intention de faire inscrire le parc au patrimoine mondial. Le responsable de la MWF souligne qu’un «gros travail de restauration» est nécessaire avant que cela ne devienne une réalité. Il ajoute que, «l’État n’a pas les moyens de mener cette restauration. Sur les milliers d’hectares du parc, une centaine d’hectares uniquement sont en cours de restauration». 

Énumérant les frais, il cite : «Dépendant de l’état des lieux, cela coûte environ Rs 200 000 par hectare.» Une restauration qu’il est «urgent» de mener. Tout comme l’amélioration des services et facilités proposés au public. Comme revoir l’aménagement du centre d’accueil des visiteurs, les programmes éducatifs. 

Vikash Tatayah déclare qu’il «ne veut pas rentrer dans le débat sur la formule appropriée».Toutefois, il commente : «Il y a tout à gagner à faire payer.» Cela, tout en s’assurant que «ceux qui n’ont pas les moyens ne seront pas pénalisés». Il insiste également sur la «transparence dans la gestion des fonds récoltés si le parc était payant». 

Les aspects financiers du parc interpellent aussi Philippe la Hausse de Lalouvière, président de l’association Friends of the Environment. L’association se penche actuellement sur l’ébauche du plan de gestion et soumettra ses recommandations dans les semaines à venir. 

D’emblée il trouve «formidable» que les autorités aient rendu le document public. Et qu’il y mentionne la possibilité de participation de divers partenaires, dont le secteur privé. «Mais il faut savoir de quoi le secteur privé pourra se mêler.» 

En attendant les propositions formelles de Friends of the Environment, il estime que la réflexion «proactive» doit porter sur, «le pourquoi» de rendre payant l’accès au parc national. «Il faut se demander pourquoi, après 25 ans d’existence, le parc est dans son état actuel ? Est-ce à cause du manque d’argent, de volonté ou de compétences ?» Plus important : «Est-ce que c’est l’argent qui va apporter des changements ? Si c’est seulement pour générer des revenus, on peut augmenter les taxes.»

Identifié pour le patrimoine mondial avant Le Morne et Aapravasi Ghat

<p>Cet espace qui comprend la forêt de Macchabée-Bel Ombre a le statut de parc national depuis 1994. L&rsquo;ébauche du plan de gestion 2017-2021 mentionne l&rsquo;intention des autorités de demander, éventuellement, l&rsquo;inscription du parc national des Gorges de la Rivière-Noire sur la liste du patrimoine mondial. Philippe la Hausse de Lalouvière, ancien président du National Heritage Trust Fund, rappelle que, dans le processus d&rsquo;inscription, il faut d&rsquo;abord que le pays demandeur inscrive le site qu&rsquo;il souhaite sur une <em>&laquo;tentative list&raquo;</em>. Le parc de la Rivière-Noire est sur cette liste avant même Le Morne et l&rsquo;Aapravasi Ghat. Il souligne qu&rsquo;un des critères d&rsquo;inscription est un plan de gestion <em>&laquo;solide&raquo; </em>du site.</p>