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Commission drogue:  Peroomal Veeren ne dit rien contre Me Raouf Gulbul

11 août 2017, 09:07

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Commission drogue:  Peroomal Veeren ne dit rien contre Me Raouf Gulbul

C’était l’audition la plus attendue depuis le début des travaux de la commission d’enquête sur la drogue. Jeudi 10 août, Peroomal Veeren a fait de graves allégations contre Pravind Jugnauth. Par contre, aucun propos à l’encontre de Raouf Gulbul, un de ses avocats. Le «parrain» a précisé qu’il n’est qu’un «livreur».

PLSL : Dans votre lettre, vous aviez dit que vous alliez nous faire des révélations sur le financement des partis politiques.

PV : Je souhaite d’abord mettre les points sur les «i». Je n’étais pas un dealer auparavant. J’avais un travail comme tout le monde. En 2002, l’inspecteur Tuyau m’a arrêté à la suite d’une affaire de drogue. J’avais été libéré sous caution. Dans le rapport du Forensic Science Laboratory, il était mentionné qu’on avait retrouvé 4,38mg de drogue sur moi, mais quand je suis passé en cour, c’est devenu 4,38 g. J’ai été condamné à trois ans de prison. Et c’est dans le milieu carcéral que je suis devenu dealer. J’avais besoin d’argent pour payer mes avocats.

PLSL : Mais quels sont les partis politiques que vous avez financés ?

PV : C’était en 2014. J’y ai investi beaucoup d’argent. J’ai donné de l’argent à Gowressoo et Dewdanee pour le compte de Pravind Jugnauth. Zot ti dir zot pou réouver mo case.

PLSL : Vous avez financé sa campagne électorale en 2014 ?

PV : Oui. Il y a tout une clique. Parmi elle, on retrouve Navind Kistnah, son frère et son oncle.

PLSL : Mais vous, vous avez aussi mis la main à la poche ?

PV : Oui

PLSL : Parlez-nous des événements qui se sont déroulés à St-Pierre.

PV : Je ne vais pas me mêler de ce qui est arrivé entre Tisha Shamloll et Raouf Gulbul. Ça ne me concerne pas. Je n’ai aucune idée de ce qui s’est passé.

PLSL : Votre contribution, elle s’élève à combien ?

PV : Rs 25 à Rs 30 millions.

PLSL : Vous avez financé un seul parti politique ?

PV : Oui. Tous mes avocats sont proches du gouvernement. (…)

PLSL : Donnez-nous les noms de ceux qui font partie de votre réseau.

PV : Je n’ai pas de réseau. Au contraire, je fais partie d’un réseau. Chacun a une tâche spécifique. En ce moment, on parle d’importation de drogue par tonnes. Je n’ai pas cette capacité. Je ne suis qu’un livreur. Je ne finance pas ce réseau.

PLSL : Qui le finance alors ?

PV : Gowressoo, Dewdanee, Pravind Jugnauth. Ils ont demandé à Kistnah de revenir à Maurice pour porter le chapeau. Cela a déjà été négocié entre eux. Moi, j’étais en contact avec son frère. Il y a des Bangladais dans ce réseau. Ils arrivent à travers la compagnie de Sibi Thomas.

PLSL : Donc, les 150 kg de drogue leur appartiennent ?

PV : Oui. 30 a 40 fwa sa kantité ladrog la inn rant dan péi.

PLSL : Comment la distribution est-elle effectuée ?

PV : Une fois que la drogue arrive au pays, l’oncle de Kistnah la transporte dans un camion jusqu’à un endroit spécifique. Là, la drogue est extraite et le réseau de Bangladais effectue la distribution. (…)

PLSL : Quel est le rôle de votre femme dans tout cela ? Elle a payé des avocats pour vous.

PV : Évidemment. C’est ma femme après tout !

PLSL : Vous connaissez Martha Elizabeth Roux ? Elle est en Afrique du Sud. Elle avait été arrêtée pour trafic de drogue. Vous étiez en communication avec elle ?

PV : Oui. C’est possible. J’ai gardé de bons rapports avec elle.

PLSL : Une femme, ça ne vous suffit pas ? De surcroît, celle-là vous a demandé vos contacts en Afrique du Sud pour vendre de la drogue. Elle vous a même communiqué son numéro de compte bancaire.

PV : Ça ne veut rien dire. Je ne fais pas de trafic.

PLSL : Parwiza Jeeva. Kisanla sa ?

PV : Cette histoire-là, c’était en 2005. J’attendais la visite de ma mère. Mais c’est cette femme qui a débarqué. Elle m’a confié qu’elle avait vu mon nom dans les journaux. Elle m’a rendu visite à l’hôpital et quand je passais en cour, etc. Elle m’apportait même à manger. Monn rant dan so fébless. Mais dès que j’ai su qu’elle était mariée, notre relation a empiré. Et quand elle a été poursuivie dans une affaire de drogue, elle m’a supplié de l’aider. Je me suis marié en 2009 entre-temps. Je ne savais pas ce qu’elle manigançait. Elle s’est vengée par la suite. J’ai dû payer Gulbul pour elle. C’est son père qui a pris l’argent et l’a remis à l’avocat. Par la suite, j’avais sollicité l’aide d’un avocat pour son frère Altaf.

PLSL : Vous avez payé Erickson Mooneapillay pour le compte de Radhessen Arekion ? L’avocat le défend et vous aussi ?

PV : J’ai le droit de solliciter les services de n’importe quel avocat. Cela ne veut pas dire que je l’ai payé pour le compte de quelqu’un. J’ai payé Samad Golamaully pour Altaf. (…)

PLSL : La presse affirme que vous bénéficiez d’un traitement princier en prison. Êtes-vous d’accord ?

PV : La seule demande que j’ai effectuée en prison, c’est de pouvoir bénéficier de la nourriture pour diabétique. Sa pa vé dir ki mo pé rod manzé spésial. Je n’ai jamais fêté mon anniversaire en prison. Vinod Appadoo a une dent contre moi. Li’nn aret mwa ek zamé monn trouv li dan lakour.

PLSL : Et les gardiens de prison dans toute cette affaire ?

PV : Kan enn haut gradé rantré, enn ti ofisié pa fouy li. Protokol sa. Zot ki amenn téléfon andan.

PLSL : Vous utilisez Whatsapp ?

PV : Oui. Mé mo pa servi téléfon souvan. Une fois la semaine peut-être.

PLSL : Comment recrutez-vous les gardiens de prison ?

PV : Bann lézot ki fer sa, pa mwa. Mwa kouma mo kosté kot enn, li gagn sispision lor li. (…)

PLSL : Ou’nn dir ki ou finn pey avoka ek kass ladrog. Kisanla ?

PV : Hervé Duval et Guy Olivry, entre autres.

PLSL : Vous connaissez Nawaz Ibrahim ?

PV : Oui. Vous voulez sûrement parler des Rs 1,5 million ?

PLSL : Oui.

PV : Je lui dois encore de l’argent, mé pa sa kantité-la. Pa mo kass sa.

PLSL : Kisanla ou avoka ankor ?

PV : Il y a Yousuf Mohamed et Akil Bissessur. Mais je ne les ai pas encore payés. J’ai réglé la facture de Samad Golamaully et celle de Sanjeev Teeluckdharry depuis longtemps. (…)

PLSL : Parlez-nous de votre chaîne en or valant Rs 1 million.

PV : C’était celle de mon père. Il était un businessman. Quand il est décédé, ma mère me l’a léguée.