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Colombie: les indigènes dénoncent des violations de leurs droits

10 août 2017, 11:02

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Colombie: les indigènes dénoncent des violations de leurs droits

Les indigènes de Colombie ont dénoncé mercredi des violations de leurs droits, dont la confiscation de leurs terres, par des groupes armés et des multinationales, en dépit de l’application de l’accord de paix avec la guérilla des Farc.

«Les territoires indigènes restent disputés par des groupes paramilitaires, par l’ELN, les forces armées, les groupes dissidents des Farc, les trafiquants de drogue, les multinationales», a déclaré Luis Fernando Arias, premier conseiller de l’Organisation nationale indigène de Colombie (ONIC).

M. Arias a souligné que «l’horrible nuit pour les peuples indigènes» n’est pas terminée, en dépit de la signature en novembre d’un accord de paix historique mettant fin à plus d’un demi-siècle de confrontation avec la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), la principale rébellion du pays et la plus ancienne du continent américain.

«Les assassinats sélectifs, les déplacements, les menaces, les disparitions, les confiscations de terres, les victimes de mines anti-personnel, le recrutement forcé et, de manière systématique, tous les types de violations des droits humains, ont continué», a-t-il ajouté lors de déclarations à l’AFP, en marge d’une conférence organisée à Bogota à l’occasion de la Journée internationale des peuples indigènes.

Le dirigeant de l’ONIC a appelé le gouvernement et l’Armée de libération nationale (ELN), dernière guérilla active en Colombie, à «ne pas se lever de la table» des négociations de paix, entamées en février, jusqu’à parvenir à un cessez-le-feu bilatéral et définitif.

La conseillère présidentielle pour les droits humains, Paula Gaviria, a souligné que l’un des défis du post-conflit était de dédommager la population indigène.

Selon le gouvernement, 190.619 indigènes sont enregistrés comme victimes directes du conflit armé, qui au fil des décennies a opposé guérillas, paramilitaires et forces armées, faisant au moins 260.000 morts, plus de 60.000 disparus et 7,1 millions de déplacés.

La Colombie compte 102 ethnies indigènes, dont 32 menacées de disparition car comptant moins de 200 personnes, selon l’ONIC, et 34 autres communautés sont menacées d’extermination par la violence du conflit dans leurs territoires, selon la Cour constitutionnelle.

Martin Santiago, coordinateur résident de l’ONU en Colombie, a estimé que des «progrès» ont été accomplis ces dix dernières années pour la reconnaissance des droits des indigènes. Il faut «souligner certaines brèches dans les défis qu’il nous reste à affronter afin que la reconnaissance se convertisse en jouissance pleine et entière, et en exercice de ces droits», a-t-il déclaré à l’AFP.