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La Valette: la musique pour ne pas sombrer

9 août 2017, 01:00

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La Valette: la musique pour ne pas sombrer

Dawson Martin, 14 ans, et Delvin Larhubarbe, 19 ans. Deux ados liés par une passion : celle de la musique. Très conscients du drame qui se joue dans un quartier à la réputation ternie par les histoires de drogue, de vol et de violence, eux s’accrochent à leurs instruments de musique et à leur rêve d’en vivre.

Guitare, djembé, ravanne, clavier… Dawson Martin en joue. Véritable touche-à-tout, l’adolescent avoue qu’il ne peut résister à un instrument de musique. «Mon frère jouait de la guitare avec un professeur de guitare qui venait nous enseigner la musique ici, c’est comme ça que j’ai appris. J’adore aussi jouer du clavier, c’est l’instrument que je préfère», confie le garçon aux cheveux bouclés dont les yeux s’illuminent rien qu’en parlant de musique.

Et ses instruments ? Peut-il nous jouer un morceau ? «Mon frère a vendu la guitare», lâche-t-il, revenant à la dure réalité de son quotidien. Quotidien où beaucoup de choses restent un luxe ou un rêve inaccessible… comme un terrain de football ou un gymnase.

Dawson Martin rêve néanmoins de devenir musicien. De la musique, il n’en joue que pendant les répétitions avec le groupe de musique d’Éric Armelle, responsable de l’association Groupe Jeunes Solidaires, qui encadre une trentaine de jeunes de la Résidence.

D’ailleurs, c’est au sein du groupe de musique qu’évolue Delvin Larhubarbe depuis neuf ans. Il y joue de la ravanne. «De savoir faire de la musique m’a donné une chance de progresser. Celle-ci m’a ouvert les portes des hôtels où je me produis une fois par semaine», confie le jeune homme, très réaliste.

«J’ai cherché des jobs dans plusieurs entreprises mais le fait que je sois domicilié à La Valette gâche toutes mes chances. Alors je vis de l’animation dans les hôtels», continue-t-il. Il ne se voile pas la face : la musique lui a permis de ne pas succomber aux tentations de la rue et surtout à l’oisiveté. «Isi tanto tou tifi dan lakaz ek tou garson lor térin basket. Mé péna rol, péna aktivité», résume celui qui a trouvé une échappatoire.

«Il y a beaucoup d’autres jeunes qui veulent faire de la musique avec Eric Armelle. Cependant, il manque des instruments. On aurait pu accueillir encore plus de jeunes si on avait des ravannes, des djembés et des guitares», confie le jeune homme. D’ajouter qu’il croit en la force musicale face aux fléaux.

Groupe Jeunes Solidaires: Un exutoire

<p>L&rsquo;Association existe depuis presque une décennie. Elle est née du désir d&rsquo;Eric Armelle, le président de l&rsquo;association, de donner des loisirs aux enfants de la Résidence La Valette afin qu&rsquo;ils ne tombent pas dans la drogue et l&rsquo;alcool. Étant lui-même chanteur et musicien, il donne de son temps et de ses connaissances aux enfants. C&rsquo;est d&rsquo;ailleurs dans sa cour que se tiennent les cours de musique et de danse pour la trentaine d&rsquo;enfants et d&rsquo;adolescents qu&rsquo;il encadre.<em> &laquo;Je vis ici depuis 2009 et depuis on lutte pour avoir un centre polyvalent&raquo;, </em>confie celui qui s&rsquo;avoue quelques fois las de l&rsquo;absence de réponse positive à leurs demandes. <em>&laquo;Nous en sommes au point de ne demander qu&rsquo;un terrain et nous nous débrouillerons pour monter le centre&raquo;</em>, dit-il.</p>