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Hausse du prix des carburants: le pain pourrait coûter jusqu’à 50 sous plus cher

8 août 2017, 22:25

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Hausse du prix des carburants: le pain pourrait coûter jusqu’à 50 sous plus cher

Allons-nous bientôt manger du pain noir ? Une augmentation du prix du pain, qui se situerait, selon nos informations, dans la fourchette de 5 à 50 sous (soit entre 2 à 5 %) se profile à l’horizon. Le pain maison, rond, baguette et moule pourraient en effet connaître une hausse de prix si le ministère du Commerce accède à la demande d’augmentation de l’Association des propriétaires de boulangeries (APB).

L’exécutif de l’APB s’est réuni hier, afin d’entériner le principe d’une demande de majoration de cette denrée. Le quantum est en passe d’être finalisé et la demande effectuée, vendredi. Motif : le coût du transport et de fabrication de notre pain quotidien va augmenter après la hausse du prix de l’essence et du diesel, samedi.

Cinq ans après la dernière hausse de 8 %, et deux mois après la baisse de 10 sous sur le pain de 100 g, le ministère du Commerce a du pain sur la planche. Interrogé par l’express, hier, à l’issue de la réunion, le président de l’APB, Nasser Mooraby, a affirmé que la hausse du prix des carburants aura un effet boule de neige sur celui du pain. Depuis la dernière augmentation, le 18 juin 2012, le coût de production du pain, dit-il, n’a pas cessé d’augmenter. «Nous avons continué à payer la compensation salariale annuelle, à payer plus cher les intrants pour fabriquer le pain, à appliquer les recommandations du National Remuneration Board. C’est pourquoi nous allons réclamer une augmentation du prix du pain avant la fin de la semaine. De plus, nous employons un grand nombre de travailleurs.»

Il devait déclarer que l’association a décidé de faire appel aux compétences d’un comptable pour décider du quantum de cette hausse, qui sera soumis au ministère du Commerce. Ledit ministère décidera alors si cette demande d’augmentation est justifiée ou pas.

Pour Jayen Chellum, porte-parole de l’Association des consommateurs de l’île Maurice, l’éventuelle augmentation du prix du pain est de mauvaise foi. Il a affirmé que lorsque le prix de la farine avait accusé une baisse d’une roupie sur le demi-kilo, le 9 juin dernier, celle-ci n’a pas été répercutée sur les consommateurs.

Il devait faire ressortir que le prix du pain n’a pas baissé non plus lorsqu’il y a eu des baisses du prix du diesel sur le marché local. Il insiste aussi sur le fait que le ministère de la Santé doit surveiller les conditions dans lesquelles le pain est fabriqué dans les boulangeries. «J’ai réclamé à plusieurs reprises des statistiques sur la qualité d’huile, de farine et d’intrants utilisés pour la fabrication du pain. Jusqu’ici, ma demande est restée lettre morte.» Il devait aussi souligner que le ministère du Commerce doit veiller à ce que les boulangers n’effectuent pas de profits exorbitants sur la fabrication des pains spéciaux et autres pâtisseries, dont les prix ne sont pas contrôlés.

En juin 2012, le prix du pain avait connu une hausse de 8 %. Le pain maison est sorti de Rs 2,50 pour passer à Rs 2,70 et celui de la baguette de 400 g est passsé à Rs 11,20 au lieu de Rs 10,40. Or, en juin, après le Budget, le prix du pain maison est passé à Rs 2,60 et celui de la baguette de 400 g à Rs 10,80.


Pâtisseries : rien ne change

<p>Bon nombre de pâtisseries ne comptent pas réviser leurs prix sur les gâteaux. Parmi elles, la pâtisserie <em>Eclair,</em> à Port-Louis.<em> &laquo;Nous ne sommes pas affectés car nous n&rsquo;utilisons pas de diesel pour assurer la production&raquo;</em>, explique un représentant de cette pâtisserie. Même son de cloche chez <em>Nabeel</em>, toujours à Port-Louis. On nous confie que le coût d&rsquo;opération augmentera avec la hausse du prix du carburant car la pâtisserie dispose de divers points de vente. <em>&laquo;Mais par respect pour nos clients, nous n&rsquo;allons pas augmenter nos prix maintenant.&raquo;</em></p>


Contrôle de qualité : amende de Rs 100 000

<p>Les officiers de la<em> &laquo;Consumer Affairs Unit&raquo;</em> du ministère du Commerce effectuent régulièrement des visites surprises dans les boulangeries pour voir si la fabrication du pain se fait dans les normes prescrites. Selon un haut responsable de ce département, deux facteurs sont surveillés : (i) le poids et (ii) si les boulangeries disposent d&rsquo;équipements pour tamiser la farine. <em>&laquo;Si l&rsquo;un de ces deux éléments n&rsquo;est pas respecté, le boulanger risque d&rsquo;écoper d&rsquo;une amende qui peut aller jusqu&rsquo;à Rs 100 000</em>&raquo;, dit-il.</p>


1,5 à 2 M de pains par jour

<p>La consommation journalière de pain maison ou rond se situe actuellement dans la fourchette de 1,5 à 2 millions. Selon un ancien dirigeant de l&rsquo;APB, les prix de 80 % des pains sur le marché sont contrôlés par l&rsquo;État. Il indique aussi que plus de 60 % de la consommation de farine du pays (100 000 tonnes annuellement) est utilisée pour la production de pain. Le pain est fabriqué dans pas moins de 200 boulangeries, y compris les grandes surfaces.</p>