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Riche-Mare: un cimetière de voitures hante les habitants

8 août 2017, 10:00

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Riche-Mare: un cimetière de voitures hante les habitants

Les habitants de Riche-Mare en ont ras-le-bol depuis plusieurs mois. Si, au début, un cimetière boisé et presque à l’abandon était la source de leurs préoccupations, ils avouent que depuis sept mois, ils ne peuvent plus fermer l’oeil la nuit. La cause ? Un commerce de vente de pièces de voitures, qui prend de l’ampleur dans cet endroit résidentiel, sans tenir compte de leurs doléances.

Si ces habitants déplorent les problèmes qu’engendrent les activités de ce commerce, le résultat fait mal aux yeux. À quelques mètres du cimetière, des carcasses de voitures sont entassées et créent une montagne de ferraille. Le même scénario se réplique sur plusieurs perches de terrains vagues à l’arrière du cimetière : des piles de carcasses de voitures et une montagne de voitures accolée au crématoire.

Pour Aujyobee Pawan Kumar, habitant de la région, ces vieilles voitures attirent des malfrats dans le coin. Sa maison se situe juste à côté d’un terrain loué par le propriétaire. «Des voleurs rôdent dans le coin à cause des pièces de voitures. Il y a eu plusieurs cas de vols. Le soir, c’est à nous de veiller et ce n’est pas facile parce que ceux qui opèrent ce commerce n’ont pas d’heure fixe. Ils viennent quand bon leur semble, même au beau milieu de la nuit. On est tout le temps sur nos gardes ici.»

En sus de gâcher le décor et du bruit occasionné par les allées et venues de nuit, ces carcasses de voitures attirent toutes sortes de malfrats.

Il déplore aussi le bruit incessant des activités. Père de deux enfants, il avoue que le bruit pose problème. «Même si on tente d’ignorer ces activités, le bruit d’à-côté nous agace. On n’est pas contre les opérations de cette personne mais elle doit savoir respecter les autres aussi. Un bel exemple, le propriétaire a déposé plusieurs pylônes électriques à côté de ma maison. Ces pylônes contiennent des substances chimiques. Il aurait très bien pu les mettre ailleurs, du moins, s’il se souciait de la sécurité des autres.»

Moustiques et chiens

Si le mode opératoire interrompt leur tranquillité, un autre souci des habitants est leur santé. Pour eux, l’endroit commence à être infesté de moustiques. Les voitures attirent moustiques et chiens errants qui viennent chercher refuge dans les voitures abandonnées. «Mes enfants sont déjà tombés malades à cause des moustiques. À la suite de cela, j’avais lancé un appel auprès du ministère de la Santé et celui de l’Environnement mais j’attends toujours qu’ils interviennent.»

Hurryparsad Kutowaroo, autre habitant de la région, pointe du doigt les autres voitures qui bloquent la rue. «Ma maison est à quelques mètres du garage. Des fois, cela me prend 10 à 15 minutes pour pouvoir passer devant cet établissement. Des automobilistes se garent même sur la double ligne jaune. Et cela passe inaperçu des autorités et des policiers.»

Il dénonce aussi les activités du propriétaire. «Cela fait sept mois déjà que l’endroit se transforme en dépotoir pour vielles voitures. On dirait un second Mare-Chicose pour voitures usagées. Le propriétaire du garage loue plusieurs terrains autour des maisons et du cimetière de Riche-Mare. On se pose des questions sur son permis d’opérer dans la région. On a essayé en vain de contacter le ministère de l’Environnement et les autres autorités concernées.»

En sus de gâcher le décor et du bruit occasionné par les allées et venues de nuit, ces carcasses de voitures attirent toutes sortes de malfrats.

Dépassés par l’immobilisme du propriétaire, les habitants ont lancé une pétition pour attirer l’attention des autorités. «Nous demandons seulement que le propriétaire respecte les normes. S’il veut agrandir son commerce, il n’a qu’à construire des garages autour. Mais c’est aussi la responsabilité de ceux qui louent leurs terrains de savoir à qui ils les confient», martèle Hurryparsad Kutwoaroo.

Sollicitée au sujet des activités du garage, la fille du propriétaire, qui n’a pas souhaité que l’on dévoile son identité, n’a pas fourni non plus les coordonnées du responsable. Elle s’est contenté de dire que l’établissement opère dans la légalité. «Nous avons tous nos permis. Nous sommes conscients que nos opérations posent problème et nous avons entamé des démarches pour y remédier. Nous ne pouvons en dire davantage pour l’heure car c’est une entreprise familiale.»