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Benoît Jolicœur :«L’aéroport de Plaine-Corail méritait de retrouver son nom originel»

6 août 2017, 20:41

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Benoît Jolicœur :«L’aéroport de Plaine-Corail méritait de retrouver son nom originel»

Aujourd’hui, Benoît Jolicœur tient gîte et table d’hôte pour ceux qui choisissent de passer des vacances à Rodrigues, loin du stress de l’animation et de la pollution des grandes villes. L’ancien ministre trouve dans cette activité une manière de continuer à servir son île. Il s’efforce de mettre en valeur tout ce qui est authentiquement rodriguais. «Avec mon épouse Antoinette, nous accueillons des touristes en gîte et chambre d’hôte. Nous donnons la possibilité aux touristes de faire l’expérience de l’accueil dans une famille rodriguaise et nous privilégions la cuisine locale avec des produits frais de notre ferme et du lagon», déclare Benoît Jolicoeur. Mais, l’incursion du politicien à la retraite dans le tourisme va plus loin. Il fait partie d’une association qui regroupe des opérateurs touristiques.

Cependant, celui qui a été depuis sa jeunesse un infatigable engagé social pour le bien-être de ses compatriotes ne peut se contenter de cette seule activité professionnelle, aussi prenante soit-elle. Ainsi Benoît Jolicœur, ancien séminariste, proche de l’Église catholique et homme des médias, reprend ses activités journalistiques. Il retrouve une fonction qui était la sienne en 1986 : correspondant à Rodrigues du journal La Vie Catholique. Il était également le rédacteur en chef de l’hebdomadaire l’express Rodrigues. Comme il aime la communication, il prend sur son temps pour apporter sa contribution à une équipe qui anime deux émissions religieuses à la radio tous les dimanches.

L’ancien ministre apporte aussi sa pierre dans le domaine de l’éducation. Il est actuellement le président du conseil d’administration du Rodrigues Educational Development Company Ltd, qui gère six collèges dans l’île.

Toutes ces activités permettent à Benoît Jolicœur de rester en contact avec la réalité du terrain. Il ne peut s’empêcher de s’inquiéter pour les jeunes Rodriguais. «Quand je vois le nombre des jeunes sur les routes à la sortie des collèges, je suis inquiet. Je me demande si notre système d’éducation leur donne vraiment les moyens d’affronter l’avenir avec sérénité. Les parents leur donnent-ils des repères pour la vie ?» Mais le travailleur social est un battant. Il exhorte ses compatriotes à ne pas baisser les bras. «Je demande aux jeunes de cultiver le sens de l’effort, d’être fiers de la culture rodriguaise tout en restant toujours ouvert aux autres.»

Le plus jeune au Cabinet

Ce sont ces principes qui ont conduit Benoît Jolicœur à la politique, engagé au sein des mouvements diocésains depuis son adolescence. «En 1991, j’étais journaliste à la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC). La direction de l’Organisation du peuple de Rodrigues m’a approché pour être candidat aux élections générales», se souvient l’ex-ministre. Il en sort vainqueur aux côtés de Serge Clair et se fait réélire en décembre 1995. Toutefois, à la surprise générale, aucun des élus rodriguais n’est nommé ministre, contrairement à la pratique établie depuis 1982.

C’est après quelques mois que Benoît Jolicœur fait son entrée au Conseil des ministres. Il est alors le plus jeune membre du Cabinet. Il est fier du travail accompli avec le soutien de son équipe : la création de l’aéroport de Rodrigues, le début de la construction de la route Port-Mathurin– Plaine-Corail, l’organisation du premier Festival Kréol à Rodrigues en 1999. «Cet événement est maintenant entré dans le calendrier culturel à Maurice.»

Que pense l’ancien ministre de Rodrigues de la polémique autour du changement de nom de l’aéroport connu jusqu’à récemment comme «aéroport sir Gaëtan Duval» ? La réponse est directe : «L’aéroport de Plaine-Corail méritait de retrouver son nom originel qui a un lien avec sa situation géographique et géologique.»

Benoît Jolicœur ne se voit pas revenir en politique. «J’ai apporté ma modeste contribution à mon pays en faisant de la politique active pendant presque dix ans. Aujourd’hui, je continue à contribuer au développement du pays de manière différente, à travers mes divers engagements.»

En fait, les engagements variés de ce Rodriguais, aujourd’hui âgé de 57 ans, répondent à une unique préoccupation : Rodrigues. «Toutes mes actions trouvent une unité dans ma passion et mon amour pour le bien-être des Rodriguais. C’est ce qui me fait courir.»

Son parcours

<p>1986 : Termine ses études en Théologie de l&rsquo;université catholique d&rsquo;Angers en France</p>

<p>1986 : Responsable d&rsquo;un supplément de la &laquo;Vie Catholique&raquo; pour Rodrigues</p>

<p>1988- 1991 : Journaliste, correspondant de la MBC à Rodrigues</p>

<p>1991 et 1995 : Élu député de Rodrigues w 1996 : nommé Junior Minister</p>

<p>1997 : nommé ministre de Rodrigues</p>

<p>2000 : Arrête la politique active</p>