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Village du Tamarinier: dix ans de pont entre villageois et aides sociales

4 août 2017, 13:13

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Village du Tamarinier: dix ans de pont entre villageois et aides sociales

Il y a un peu plus de dix ans, au pied du vieux tamarinier de Rivière-Noire se trouvait Camp La Colle. Un amalgame de squatteurs dans des maisons en bois et tôle, aux alentours de cet arbre, entre des herbes folles et de la boue. C’était la vue qui s’offrait aux visiteurs sur cette agglomération de squatteurs.

Aujourd’hui, Camp La Colle n’est plus qu’un souvenir. Il ne reste plus rien du village en tôle, sans eau courante ni électricité. De cette époque révolue ne demeure plus que le tamarinier qui tient encore debout, au centre du village dont le nom même a changé. Désormais, c’est le vocable de Tamarinier qui s’applique et non plus Camp La Colle.

Des maisons en béton, construites au début des années 2000, occupent la place autrefois dévolue au bois et à la tôle. Marlène Laboudeuse, qui habite l’endroit depuis des années, a été le témoin privilégié de tous les changements intervenus au village et raconte comment cela a aidé les habitants.

«Quand je suis venue vivreici il y a presque 19 ans, c’étaitdans une maison dont le toit coulait. Kan lapli tonbe, savat res dan labou, bel problem kan ti ena siklonn», se remémore-t-elle. «Depuis le village a bien changé, les familles ont grandi. Tout a commencé quand nous avons rencontré Anièle Ducray et d'autres personnes avec elle. Elles nous sont venues en aide pour faire de Camp La Colle le village qu’il est aujourd’hui.»

L’organisation non gouvernementale (ONG), le Pont du Tamarinier, fêtera les dix ans d’existence du village. L’ONG y a joué et y joue toujours un rôle prépondérant et  c'est ainsi que l’endroit a pris son essor. Ici vivent désormais une soixantaine de familles, soit environ 300 adultes et enfants.

«Quand nous avons commencé, ce n’était rien de plus qu’un regroupement de personnes, qui voulaient venir en aide à ceux dans le besoin à Camp La Colle», explique Anièle Ducray, l’une des membres de l’ONG. «Nous nous sommes donné le nom de Pont du Tamarinier parce que nous faisons le pont entre les gens, qui ont besoin d’aide et ceux qui veulent ou peuvent les aider.»

Porte-parole existant

Elle est l’une des membres qui travaillent sans relâche pour le bien du village. Elle ajoute que «nous avons travaillé avec le gouvernement et le privé pour donner au village ce dont il avait besoin, des maisons, l’eau courante. Le terrain lui-même était privé. Il nous a été donné pour aider les habitants du village.»

Depuis, la localité ne cesse d’évoluer, les petites maisons que la National Housing Development Company (NHDC) avait fait construire sont méconnaissables. Les familles y ont ajouté un étage, des chambres et il y a de l’espace pour que tous puissent y vivre décemment.

«Les familles ont réussi à rembourser le coût des maisons auprès de la NHDC et elles ont pu le faire parce que tous les habitants ont réussi à trouver les moyens de joindre les deux bouts», fait valoir Annelise Pigeot, l’une des responsables de l’ONG. «Le village a maintenant des endroits communs dont l’utilisation est à la discrétion du village. Comme la véranda au pied du vieux tamarinier que les personnes peuvent utiliser lors des fêtes ou pour les jeux d’enfants. Et les habitants gardent ces endroits propres sans que personne n’ait à le leur rappeler.»

De plus, pour toutes les décisions impliquant le village, un villageois les représentant est présent au moment des décisions. Marlène Laboudeuse a, durant toutes ces années, joué le rôle de porte-parole pour les villageois. En sus d’être un pont pour ces derniers, le pont du Tamarinier offre aussi aux jeunes et aux enfants d’autres activités pouvant les intéresser durant les vacances et à la sortie de l’école. Les célébrations marquant ce dixième anniversaire du village auront lieu en septembre.