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Hécatombe à Ankazobe – Des détails scellent les identifications
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Hécatombe à Ankazobe – Des détails scellent les identifications
Résignation. Les recherches des dernières dépouilles calcinées, piégées dans l’épave d’un bus à étage qui s’est abîmé dans un ravin à Sambaina Ankazobe se sont terminées dans la soirée d’avant-hier vers 20 heures. Bien qu’elles relevaient d’un véritable casse-tête, les identifications des corps carbonisés ont pu être effectués.
Vingt-et-un morts et cent dix-huit blessés : tel est le dernier bilan de la gendarmerie en charge de l’enquête. Aucun disparu n’est signalé. Il y avait donc cent trente neuf personnes dans le «Boeing» avant que le crash meurtrier ne se produise. Ces chiffres sont restés statiques. Complètement carbonisés, la plupart des corps désincarcérés des entrailles du mastodonte étaient friables au toucher comme s’ils avaient été atomisés.
L’opération d’identification de seize victimes calcinées, s’est déroulée à la morgue de l’hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona. Sensibles aux plus infimes détails sur les effets personnels des défunts ayant été épargnés par les flammes, à l’instar de bouts de tissus, des prothèses dentaires, des bijoux ou encore des boucles de ceinture, les proches des victimes pensent tant bien que mal ne pas s’être trompés de corps à inhumer.
Outre ces indices, des tâtonnements aléatoires par comparaison des dépouilles avec l’apparence physique des victimes de leur vivant ont été décisifs. Pour les trois derniers corps, complètement méconnaissables, la tâche s’est avérée plus compliquée.
Après l’échec de la méthode d’identification visuelle, les médecins légistes ont préconisé le recours à un test génétique par prélèvement d’échantillon d’Acide Désoxyribonucléique (ADN), en collaboration avec l’Institut Pasteur de Madagascar. Alors qu’au moment où tout espoir d’enterrer dans des délais respectables les trois derniers corps semblait perdu, d’infimes détails décelés lorsque ceux-ci ont été scrutés avec minutie ont fait renaître une lueur d’espoir.
L’une des victimes a pu être identifiée grâce à une boucle d’oreille et la deuxième par un collier. Un lambeau de sous-vêtement a en revanche permis de reconnaître la troisième. La découverte de ces indices décisifs a été confortée par une méthode par élimination.
Auditions
La compagnie territoriale de la gendarmerie nationale d’ Ankazobe est saisie de l’enquête. Avant-hier, deux passagers rescapés du bus, dont l’un âgé d’une quarantaine d’années ont pu être entendus. Les versions convergent. « Un passage à la vitesse inférieure a échoué pendant que notre véhicule gravissait la montée escarpée. Il a ensuite reculé pour débouler dans le ravin en partant en tonneaux », tels sont les premières déclarations.
Les témoignages de la pasteure Saholinirina Ranaivomanana, membre du comité central des jeunes chrétiens (STK) du synode de Soavinandriana, rescapée du drame aux côtés de ses quatre enfants évoquent en revanche des signes avant-coureur de l’accident à l’instar d’un problème persistant de passage de rapport et du système d’air qui actionne les freins.
Hospitalisé après avoir été touché à la poitrine après l’accident, le conducteur du géant des routes qui s’est écrasé n’a pas encore pu être interrogé.
Les survivants ayant déjà rejoint Soavinandrina, les enquêteurs d’Ankazobe entendent travailler de concert avec leurs homologues du groupement Itasy pour la poursuite des auditions.
La Mercedes Benz Néoplan impliquée dans ce tragique accident transportait à son bord des jeunes de la STK ainsi que des scouts du synode qui devaient rejoindre Mahajanga pour un rassemblement national lorsque leur périple a viré au cauchemar sur la nationale numéro 4, au point kilométrique 72. Tout ce qu’ils avaient sur eux est parti en fumée lorsque le véhicule s’est embrasé.
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