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Mondiaux-2017 - Afrique du Sud: un pur diamant et de l'or attendu

2 août 2017, 16:03

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Mondiaux-2017 - Afrique du Sud: un pur diamant et de l'or attendu

Le diamant Wayde Van Niekerk (WVN), recordman du monde du 400 m (43.03), n'est pas seul en son écrin: l'Afrique du Sud, puissance émergente de l'athlétisme, ambitionne d'autres médailles du plus beau métal aux Mondiaux de Londres (4 au 13 août). 

«On percevait une ébullition depuis quelques années, même si le pays avait régulièrement produit des athlètes de valeur au cours des décennies, au temps de l'apartheid déjà», avait expliqué  tante Ans Botha (74 ans), la coach aux chevaux blancs que le monde avait découverte à Rio au soir du titre olympique de WVN, enrichi au couloir 8 de la nouvelle marque planétaire. 

Début juillet 2017, à la veille du meeting de Lausanne, où il effectuait sa grande rentrée sur le tour de piste, le métis Van Niekerk avait admis qu'il courrait «aussi pour (sa) mère, qui n'avait pas eu la possibilité d'exprimer son potentiel en son temps». 

Effectivement, Odessa Swarts n'avait pu donner libre cours à son talent de sprinteuse en raison du boycott sportif de l'Afrique du Sud, sanctionnée par la communauté internationale pour sa politique d'apartheid. 

Dans les années 60-70, le pays possédait une remarquable école de spécialistes de niveau mondial sur 400 et 800 m. Italien par son père, Marcello Fiasconaro, joueur de rugby à la foulée puissante, avait opté pour la Squadra, améliorant en 1973 le record du monde du 800 m (1:43.7) à Milan. Blessé et perdu pour l'athlétisme, il avait ensuite renoué avec ses premières amours. 

Frontières du sprint

Van Niekerk symbolise la renaissance. L'athlète du Cap, 25 ans, explore toutes les frontières du sprint, avec également des records de 9 sec 94 au 100 m et 19 sec 84 sur le demi-tour de piste. A Londres, WVN tente le doublé victorieux 200-400 m, à la poursuite de l'Américain Michael Johnson qui avait réussi l'exploit aux Mondiaux 1995 puis aux JO d'Atlanta l'année suivante. 

L'avènement de Van Niekerk, c'est un bol d'air frais pour l'athlétisme sud-africain empêtré ces dernières années dans les affaires Oscar Pistorius, le multiple médaillé d'or paralympique meurtrier de sa compagne, et Caster Semenya, la double championne olympique (2012/2016) et du monde (2011/2013) hyper-androgène du 800 m. 

Une récente étude scientifique, commandée par la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), a démontré que les sportives produisant de la testostérone en excès, comme Semenya, étaient avantagées par rapport à leurs rivales. 

Sourde à ces preuves, la demi-fondeuse a réagi à sa manière, en décidant elle aussi de doubler, avec l'ajout du 1500 m à son programme londonien. 

Le rêve de Manyonga

En tête des listes 2017 de la longueur, on trouve deux représentants de la «nation arc-en-ciel»: le médaillé d'argent des Jeux de Rio Luvo Manyonga (8,65 m) et Ruswahl Samaai. L'histoire édifiante du premier, que le sport a sauvé de la drogue et de la délinquance, a fait le tour du monde au printemps. «Mon rêve, c'est de devenir le premier athlète à sauter au-delà des 9 mètres», a-t-il affirmé à l'AFP.

Finaliste olympique en 2016, Akani Simbine compte parmi les candidats au podium sur 100 m à Londres. Et, dans le sillage de Van Niekerk, c'est à toute vitesse que les sprinters sud-africains ont rejoint l'élite mondiale. 

Aux récents Mondiaux cadets de Nairobi, les sprinters sud-africains se sont taillés la part du lion avec deux doublés sur 100 et 200 m. Certes les Américains et les Britanniques étaient absents, mais le réservoir en talents est réel. Au Kenya, Sokwakhane Zazini, 16 ans, a lui survolé le 400 m haies avec près de trois secondes d'avance sur le deuxième. 

«C'est de bon augure, mais laissons-les grandir. Comme moi j'ai eu la chance qu'on me donne le temps», a remarqué Van Niekerk.