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Mahébourg: la prolifération de drogue parmi les jeunes inquiète

25 juillet 2017, 02:30

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Mahébourg: la prolifération de drogue parmi les jeunes inquiète

À première vue, Mahébourg est un village paisible. Mais seuls les habitants sont conscients des ravages de la drogue parmi les jeunes de 13 ans à peine...

13 heures, vendredi. Mahébourg grouille de monde et d’activités. À première vue, tout a l’air normal ici. Ce qui n’est pas le cas, selon certains habitants. Ces derniers avancent que la drogue serait devenue un véritable problème dans ce village du Sud. Notamment parmi les jeunes… 

«Isi, dan sant Mahebourg, tou korek dan lazourné. Mé bizin atann aswar pou trouvé ki déroulé. Ti zénes 14-15 zan arpant lari, kas poz partou. Pa koné lor ki sibstans zot été», lance un poissonnier, à ce sujet. Mais ce fléau, nous dit-il, serait plus répandu dans les quartiers à la périphérie du village, dont cité Ville-Noire et Résidence La Chaux. 

Nous nous rendons tout d’abord à cité Ville-Noire pour un constat de visu. Certains nous toisent du regard. Des jeunes, qui semblent méfiants, sont regroupés près d’une boutique et sous un arbre, en train de griller des cigarettes. Nous rencontrons quelques personnes, qui acceptent de nous parler sous le couvert de l’anonymat. Tous se plaignent des ravages de la drogue dans la localité.

Rs 50 la dose 

«Si get sa kartié-la koumsa, ou kapav pansé ki sé enn landrwa trankil. Mé sintétik pé fer ravaz isi, kouma partou dans Mahebourg é dan Moris. C’est un problème qui dure depuis longtemps déjà. Les autorités ne peuvent rien y faire car tout est fait en catimini. C’est un réseau de consommateurs plutôt discrets. Zot pa fer bel tamtam ar sa», nous confie un homme de 55 ans. 

Marie-Jeanne, qui passait par là, est d’avis que tout commence par une simple clope. Elle tient les commerçants pour responsables. «Si sa bann boutikié-la pa ti vann sigaret ar sa bann miner-la, kouma ou kwrar zot ti pou fim sa bann ladrog-la ?» 

Et qui plus est, c’est surtout la synthétique qui détruit les jeunes. Car les autres drogues, telles que la drogue dure, sont présentes dans les quartiers retirés du village et sont consommées uniquement par les toxicomanes depuis bien des décennies. 

Direction ensuite Résidence La Chaux. Il est environ 14 heures lorsque nous y mettons les pieds. Un accueil similaire à celui de Ville-Noire nous est réservé à l’entrée de cette localité. Des femmes sont assises avec leurs enfants en bordure de route. 

Même son de cloche chez ceux qui y habitent. Ils s’accordent tous à dire que la drogue synthétique a accaparé ce quartier. Cela, car son prix est très abordable, soit Rs 50 la dose. Et comme pour ne pas changer, les jeunes en sont les principales victimes. 

«Isi, preské tou zéness ladan. Éna zanfan 11 zan ki fim sigaret isi. Bann zénes 13 ou 14 zan aret lékol pou al trasé é zot fini par tom dan ladrog. Zot infliansé par zot kamarad», nous relate une jeune mère. 

Plus loin, on rencontre un maçon, qui est en train de travailler. Selon lui, les jeunes qui tombent dans le piège de la drogue finissent par avoir des regrets. D’ajouter qu’«auparavant, les jeunes fumaient du gandia. Une pratique pour le moins normale ici. Mais l’introduction de la drogue synthétique a tout changé. C’est beaucoup trop accessible et dangereux.» 

Qu’en est-il des autorités concernées ? Sont-elles au courant de ce mal qui ronge la jeunesse issue de la région de Mahébourg ? Selon les habitants, elles n’y sont pas indifférentes. Toutefois, faute d’effectifs et de moyens, elles ne peuvent faire grand-chose. «Enn van lapolis fer patrol a kat. Si zot désann isi, 20 dimounn kapav débous ar zot. Kouma oulé zot fer zot travay ?»