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Le recrutement de Mauriciens sur les bateaux de croisière compromis

24 juillet 2017, 22:21

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Le recrutement de Mauriciens sur les bateaux de croisière compromis

Au total : 25 000 emplois dans cinq ans dans le secteur de l’économie bleue. C’est ce que mettait en avant la Vision 2030 du gouvernement en 2015. Toutefois, deux ans après, on est bien loin du compte. Bien que la volonté de recruter une quantité importante de Mauriciens pour travailler sur des bateaux de croisière existe, dans la pratique la Mauritius Maritime Training Academy a du mal à assurer la formation. Une étape pourtant nécessaire, voire fondamentale, pour l’embauche.

Selon Fabio Fiorentino, de MSC Cruises, avec le quota de marins que la MMTA propose de former, il sera impossible d’assurer la formation de ceux qui ont déjà reçu une offre d’emploi.

En avril, Fabio Fiorentino, à la tête du département Crew Development pour l’océan Indien de MSC Cruises, une des plus grandes compagnies de croisière au monde, a écrit au ministère de l’Économie bleue pour lui faire part de la situation. «…I regret to say that so far we have not a satisfactory result…», peut-on lire dans son mail mettant en cause la Mauritius Maritime Training Academy. Il ajoute qu’avec le quota de marins que la Mauritius Maritime Training Academy propose de former, il sera impossible d’assurer la formation professionnelle de ceux qui ont déjà reçu une offre d’emploi.

«À ce jour, nous avons sélectionné environ 140 futurs marins qui devront embarquer d’ici juin, mais à cause du plan de formation qui fait défaut, seuls 50 embarqueront», indique Fabio Fiorentino dans son courrier. Et d’ajouter faire une croix sur les autres engagements, dont le recrutement de 50 candidats additionnels qui devaient passer une interview en mai. 

Le responsable ajoute que si la situation ne s’améliore pas, il sera obligé d’annuler le recrutement de nouveaux marins et éviter de créer de longues attentes qui risquent «d’embarrasser et affecter l’image de la compagnie et de créer une influence négative sur le moral de futurs marins».

Extrait d’une lettre envoyée par Fabio Fiorentino de la société MSC Cruises à l’Économie bleue.


Dans un courrier envoyé au ministère de l’Économie bleue en mars, David Goboodun, le directeur de l’International Cruise Recruitment Services Ltd, tire la sonnette d’alarme par rapport à la formation tardive des marins par la Mauritius Maritime Training Academy. 

«La semaine dernière, des représentants de Costa Croisières à Maurice ont sélectionné 75 candidats. Des recrutements par Aida Cruises sont également en cours. Les deux compagnies auront besoin de candidats détenant des certificats de Standards of Training Certification and Watch Keeping for Trainers et National Discharge Book», écrit-il. Et d’ajouter que les compagnies ont donné deux mois de préavis avant l’embarquement des marins.

Extrait d’un courrier de David Goboodun, directeur d’une agence de recrutement, au ministère de l’Économie bleue.


«Ces recrutements en cours sont des indices positifs par rapport à l’emploi dans le secteur des croisières. Si nous ne sommes pas capables de fournir des candidats à temps, ne serait-il pas considéré comme inefficace ? Ces compagnies de croisière ne perdront-elles pas confiance en les Mauriciens ?» se demande David Goboodun. 

À ce jour, on indique qu’aucune amélioration n’a été notée depuis l’envoi de ces courriers et que la situation demeure «pénible» au niveau de la Mauritius Maritime Training Academy. «Les compagnies de croisière identifient déjà les candidats, ils ont déjà une promesse d’embauche ! Il faut juste qu’ils soient formés, mais la Mauritius Maritime Training Academy ne peut assurer le quota», explique-t-on. Et d’ajouter que plusieurs grandes compagnies s’intéressent à Maurice pour le recrutement du personnel, mais le pays n’arrive pas à répondre à la demande.

L’express a tenté de contacter Sanjiv Babooa, le responsable de la Mauritius Maritime Training Academy, mais nos appels sont restés vains. Idem pour le ministre de l’Économie bleue, Prem Koonjoo.