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Exportations: De grandes firmes au chevet de la vanille

21 juillet 2017, 02:30

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Exportations: De grandes firmes au chevet de la vanille

Vos enfants connaîtront-ils le parfum de la vanille ?, s’inquiète le site Challenge dans un article publié hier. Le magazine français dresse un tableau sombre de la filière dopée par la désorganisation et la spéculation de la vanille malgache. «Certains cuisiniers ont renoncé à la vanille», a soutenu pour sa part l’Agence France Presse (AFP) dans une dépêche publiée hier. Devant ce fait sombre, des industriels annoncent des investissements faramineux pour remettre sur pied la filière malgache.

En espérant renverser la tendance, le Fonds Livelihoods a décidé d’investir 2 millions d’euros dans la filière dans la région de Sava. Le projet a pour but de tripler les revenus des agriculteurs et de fournir aux entreprises de la vanille de qualité et entièrement traçable pendant dix ans. Portant sur trois mille fermes familiales, il intègre des solutions pour améliorer non seulement la qualité et la traçabilité de la production de vanille, mais également la sécurité alimentaire des agriculteurs ainsi que la préservation de la biodiversité.

Qualité prix

«Nous croyons que le projet vanille Livelihoods peut avoir un vrai impact car il permet aux agriculteurs de reprendre le contrôle de leur production et aux entreprises de maîtriser leur approvisionnement», a indiqué Bernard Giraud, co-fondateur et président de Livelihood, un fonds d’investissement dans l’agriculture durable, financé par de gros industriels de l’agroalimentaire comme Danone, Firmenich, Mars et Veolia.

Les producteurs de vanille et les industriels sont confrontés à une situation difficile. En cinq ans, le prix de la vanille sur le marché mondial a été multiplié par huit. Selon le rapport Cyclope «le prix moyen des gousses de Madagascar a gonflé à plus de 400 dollars le kilo en 2016-2017 contre 50 dollars en 2012-2013». Avec ce prix, les industriels ont du mal à rentabiliser leurs produits. Alors que sa qualité ne cesse de se dégrader.

Pour la filière malgache, la recrudescence des vols de gousses sur pied, la violation des règles de production, de récolte et de conditionnement, les problèmes d’insécurité avec les justices populaires dans certaines localités, la flambée des prix et le passage du cyclone Enawo n’arrangent pas la situation. La hausse est observée depuis l’avènement des trafics de bois de rose dont les capitaux seraient blanchis dans la filière vanille.

Mais ces industriels regroupés au sein du Fonds Livelihoods veulent à tout prix sauver la filière. «Nous allons mettre en place une organisation de production, sorte de coopérative agricole, avec des formateurs, des agronomes, pour faire la récolte de la vanille verte, puis le long et délicat travail de la préparation de la vanille au sud de la Sava», explique Bernard Giraud.

Source: L'express Madagascar