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Derek Hip Hoy Chong: vivre de sa passion

21 juillet 2017, 01:45

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Derek Hip Hoy Chong: vivre de sa passion

Les courses hippiques ne se résument pas qu’à une histoire d’argent, avait déclaré un propriétaire après la victoire de son cheval samedi dernier. Pour beaucoup, c’est l’amour pour ce bel animal qu’est le cheval qui prime, ces personnes n’hésitant pas à consentir à de nombreux efforts pour vivre de leur passion. Derek Hip Hoy Chong fait partie de ceux-là.

Se donner les moyens de ses ambitions. C’est ainsi qu’on pourrait résumer jusqu’ici le parcours de Derek Hip Hoy Chong dans le giron hippique. Pour celui qui gère aussi un restaurant (NdlR : Choice Restaurant à St-Paul) malgré son jeune âge, il était quelque part vital de rester au contact de la plus belle conquête de l’homme. C’est donc dans cette optique qu’il met le cap sur l’Australie en 2012 pour approfondir sa connaissance du cheval. Pour ce faire, Derek Hip Hoy Chong opte pour le Marcus Oldham College, une référence dans le farm business management, agribusiness and equine business management.

Conciliabule entre l’état-major de l’écurie Perdrau au training matinal à Port-Louis.

Durant son séjour au pays des kangourous, celui qui occupe actuellement les fonctions de stable supervisor au sein de l’écurie Perdrau, effectuera un stage d’un mois auprès de l’entraîneur Robert Smerdon à Caulfield mais aussi au sein de Darley Australia, pépinière de la puissante écurie Godolphin. «Il y avait beaucoup de jeunes chevaux là-bas, parfois même des inédits. J’y ai appris le pre-training, comment faire nager les chevaux pour la première fois et les aider à s’adapter au mors entre autres. J’ai même été track rider», se rappelle celui qui monte à cheval depuis l’âge de 17 ans.

De retour au pays en 2013, c’est en tant que trainee auprès de feu Serge Henry que Derek Hip Hoy Chong fait ses premiers pas dans le monde hippique mauricien. Pendant un an, il fera le va-et-vient entre Port-Louis, Floréal et le centre privé de l’écurie à Labrasserie. En 2014, il rejoint l’écurie Foo Kune et travaille sous les ordres de Budeshwar Gujadhur avec à la clé un titre de champion. La fermeture de l’écurie l’année suivante le contraint cependant à se trouver un nouveau point de chute et c’est ainsi qu’il occupe les fonctions de stable supervisor du yard d’Alain Perdrau depuis 2015.

Des entraîneurs qu’il a côtoyés, qui sont ceux qui lui ont laissé la meilleure impression ? «Difficile à dire car ils sont tous entraîneurs de talent. À bien y voir, ils ont chacun leur façon de travailler. Serge Henry était plus dur avec ses coursiers à l’entraînement tandis que Bud Gujadhur préparait ses chevaux sur le long terme. Avec Alain Perdrau, c’est une autre école de pensée puisqu’il ne force pas ses protégés. Il laisse l’opportunité à ses chevaux de révéler leur potentiel d’euxmêmes.» Après cinq années passées dans le giron, et surtout fort de son expérience étrangère, Derek Hip Hoy Chong estime que l’hippisme mauricien a encore du chemin à faire.

«Grande culture hippique»

«Je trouve que les courses à Maurice n’ont pas beaucoup progressé durant ces trois dernières années. Il y a certes de meilleurs chevaux qui sont importés mais je pense que le MTC devrait améliorer les conditions de courses, ne serait-ce que pour augmenter les stakes money afin de valoriser les propriétaires. Au niveau des infrastructures, il y a aussi moyen de faire mieux. Il est vraiment dommage que nous n’ayons pas une piscine pour aider les chevaux à problème.» Le stable supervisor ne dresse cependant pas un tableau complètement noir de la situation car les courses de 950m sont, selon lui, une innovation appréciable pour nos compétiteurs qui souffrent souvent de problèmes de tendon et de boulet.

Et sinon, comment se passe l’expérience au sein du yard Perdrau ? «Très bien je dois dire. Le père et le fils ont tous deux une grande culture hippique. On s’entend très bien avec Yannick et dans le doute, on demande conseil à Alain. Cela a été assez dur pour nous quand il s’est blessé mais on s’est tous serré les coudes.» Les habitués du training auront certainement remarqué la complicité de Derek avec Battle Ready. Il faut savoir que c’est lui qui a choisi cet inédit en Afrique du Sud. Si Battle Ready n’a rien réussi de probant jusqu’ici, Derek Hip ne perd pas espoir pour autant. «Il n’est pas en confiance pour le moment, ça prend du temps. À bien y voir, on aurait peut-être dû le laisser débuter sa carrière là-bas car l’environnement y est bien moins stressant, surtout lors d’une journée de course. Mais le métier viendra, j’en suis persuadé.»

Reçu aux derniers examens d’entraîneurs en février 2017, Derek Hip n’est toutefois pas prêt à brûler les étapes, même s’il ambitionne de diriger un jour sa propre écurie. En attendant, le jeune homme compte profiter au maximum de toutes les opportunités qui lui seront offertes.