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Un Chinois arrêté au Botswana pour trafic de peau d'âne

13 juillet 2017, 19:10

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Un Chinois arrêté au Botswana pour trafic de peau d'âne

Un ressortissant chinois de 24 ans a été interpellé au Botswana en possession de quelque 500 ânes maltraités, un animal dont la peau est au coeur d'un trafic juteux à destination de l'Asie.

«Le suspect a été arrêté pour cruauté envers des animaux», a déclaré jeudi un porte-parole de la police, Witness Bosija. «Les ânes étaient en très mauvaise santé», a-t-il ajouté pour justifier la décision du gouvernement de tous les abattre. 

L'interpellation du jeune Chinois a eu lieu fin juin dans la banlieue de Francistown (est), la deuxième ville du Botswana. Il doit comparaître prochainement devant la justice.

La police cherche toujours à déterminer les motivations du suspect. Mais les ânes sont actuellement victimes d'un trafic à destination de l'Asie, et principalement la Chine.

La peau d'âne est bouillie et transformée en gélatine, prisée des médecins traditionnels qui l'utilisent pour traiter notamment la ménopause, l'anémie ou les troubles sexuels. Son efficacité n'est cependant pas scientifiquement prouvée.

Principale consommatrice, la Chine a vu sa population d'ânes chuter de 11 millions de têtes dans les années 1990 à 6 millions en 2013, selon les statistiques chinoises.

Pour satisfaire la demande, le trafic d'ânes, chiffré à des millions de dollars, s'est alors déplacé vers l'Afrique, où leur peau est désormais une matière première très recherchée par les braconniers, au même titre que la défense d'éléphant ou la corne de rhinocéros.

Devant l'ampleur du trafic, le gouvernement du Botswana a interdit en juin les exportations d'ânes et de leurs produits dérivés. 

Victimes eux aussi d'une chasse qui a décimé leur cheptel, plusieurs autres pays africains dont le Burkina Faso, le Mali, le Sénégal, le Niger et la Gambie ont également préféré interdire l'exportation des ânes vers l'Asie.

Les autorités du Botswana ont appelé les fermiers à la plus grande prudence, leur demandant de signaler tout vol ou tout achat suspicieux.

Selon l'enquête en cours, les quelque 500 ânes récemment saisis avaient été achetés dans plusieurs régions du pays.