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«Les Réunionnais sont des fainéants et les Mauriciens sales»

12 juillet 2017, 14:10

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«Les Réunionnais sont des fainéants et les Mauriciens sales»

La scène s’est déroulée dans un tribunal, à l’île soeur. Maximin Samarapaty, un agriculteur de 51 ans, y comparaissait hier, mardi 11 juillet, pour plusieurs délits. Parmi :  travail dissimulé et traite d’êtres humains, pour ne citer qu’eux. Et, l’accusé, originaire de Sainte-Anne, à la Réunion donc, n’a pas hésité à vider son sac. Faisant preuve d’arrogance et d’un manqué évident d’empathie.

Les faits remontent, en fait, à 2014. Les policiers reçoivent des renseignements concernant plusieurs Mauriciens qui seraient venus travailler clandestinement dans une exploitation réunionnaise de fruits et de canne. Sur place, ils découvrent plusieurs individus, tous, en effet, de nationalité mauricienne, qui récoltent des letchis. Ils expliquent qu’ils sont payés 50 euros par jour (environ Rs 2 000), moins 25 euros de frais d’hébergement et de nourriture, pour 12 heures de travail au quotidien. Ils racontent aussi que leur seul repas au cours de la journée est constitué d’une baguette pour trois et d’une boîte de sardines…

En mars 2016, un nouveau contrôle est effectué chez Maximin Samarapaty. Cette fois, les personnes retrouvées sur place s’attellent à la construction d’un mur. Parmi elles, toujours des Mauriciens, mais également des Réunionnais. En décembre 2016, l’agriculteur est  interpellé et placé en garde à vue. Lors de la perquisition, les enquêteurs montrent également du doigt l’insalubrité de l’endroit où sont hébergés les travailleurs.

Maximin Samarapaty est mis en examen pour travail dissimulé et emploi d’étrangers, entre autres. S’il reconnaît globalement l’ensemble des faits, le quinquagénaire a tenu, devant les juges, hier, à s’expliquer. «Ici à La Réunion, c’est pas facile. Les Réunionnais, ils ne veulent pas que je les déclare. Le Réunionnais, il va venir deux heures et puis, parce que c’est trop difficile, il va partir. Il est feignant par rapport au RSA (NdlR, allocation que perçoivent les Réunionnais). Il faut bien que je trouve une solution pour mes fruits et pour la canne.»

Quid des conditions inhumaines dans lesquelles les ouvriers étaient hébergés ? «Les lieux étaient propres. Ce sont eux qui ont tout cassé. Les Mauriciens, ils vivent par terre. Ils sont sales et c’est comme ça. Ce n'est quand même pas à moi d'aller nettoyer la salle de bains et les toilettes.»

Maximin Samarapaty a été condamné à deux ans de prison avec sursis et a écopé d’une amende de 45 000 euros.

Source : clicanoo.re