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Incursion «derrière les barreaux» d’Imrane Elahee

11 juillet 2017, 23:58

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Incursion «derrière les barreaux» d’Imrane Elahee

Entre le marché et l’autoroute à Port-Louis, vous trouverez «dans baro». La petite tabagie d’Imrane Elahee y est depuis trois décennies déjà. Des années remplies de rencontre que le propriétaire affectionne.

Derrière les «barreaux». C’est là où opère Imrane Elahee depuis plus de 30 ans. Mais détrompez-vous, le bonhomme, âgé de 60 ans, ne purge aucune peine de prison. Il est, en fait, propriétaire de la petite tabagie «Dans Baro», qui se situe à l’intérieur du marché de Port-Louis, face à la poste centrale. 

Si son lieu de travail n’a rien d’un pénitencier, c’est le décor, dit le commerçant, qui l’a inspiré à le nommer ainsi. En effet, c’est derrière d’épais barreaux en fer et peints de couleur verte qu’il exerce. 

Pris entre le marché, plus précisément la boucherie et les trottoirs jouxtant l’autoroute, Imrane Elahee a pignon sur rue. Tout un beau monde traverse par là et sa clientèle est variée: travailleurs, touristes, jeunes et vieux. Il faut préciser qu’il est le seul boutiquier du marché dont le commerce donne sur ce côté du marché. 

D’ailleurs, soutient notre interlocuteur, obtenir un emplacement sur ce côté du marché «était une occasion». Surtout à un moment où il avait besoin de trouver du travail. Aujourd’hui, dans cet espace restreint, il dispose sa marchandise avec le même foisonnement de couleurs de ces commerces purement mauriciens. Dans sa tabagie, on retrouve deux frigos remplis de toutes sortes de boissons non alcoolisées, mais aussi des gâteaux, des bonbons Valda et, à des heures spécifiques, du pain fourré. 

L’habitant du Ward IV poursuit, racontant ses débuts, dans les années 1980. «J’avais dans les 25 ans, précise Imrane Elahee. Ma famille aussi tenait une boutique et moi je suis venu ici.» Derrière ses barreaux, il en a vu des transformations, à Port-Louis. Un des plus grands changements aura été la création du front de mer du Caudan. «Puis, beaucoup de choses ont disparu, comme cet arrêt de bus Tiptop», dit-il souriant, nostalgique de ce temps que certains n’auront pas connu. Il cite aussi la douane qui a été déplacée et le grenier qui avait été un point incontournable de cette partie de la capitale. 

Si la plupart des commerces donnent sur la rue Farquar que certains estiment plus «busy», Imrane Elahee ne regrette aucunement son choix d’occuper l’autre face. Ouvert dès 5h30, il a une clientèle distincte: celle des travailleurs qui, immanquablement, s’y arrête chaque matin. «Je suis là tôt pour les servir et je ferme à 16 heures.» Un travail rempli de rencontres, qui lui plaît et qu’il compte faire tant «qu’il en aura le courage».