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Sega typik: « Mo pa ipokrit...»

7 juillet 2017, 01:23

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Sega typik: « Mo pa ipokrit...»

«Alor mwa mo santi mwa pi! » De l’humour, Marclaine Antoine en a à en revendre. Et il n’a pas manqué d’éclater de rire devant notre mine déconfite.

Avant de lancer, plus sérieusement : «Mo pa ipokrit. Si mo dir ou mo santi mwa bien, sé ki mo pou fer ipokrit. Sega, li la dépi touzour ek inn ariv ler pou ki bann artis sega typik gagn zot kas

Nous l’avions approché hier, au jardin de la Compagnie où une pléiade d’artistes s’étaient réunis pour le lancement de lasosiasion pratikan sega typik. Lancement qui s’est fait au son de la ravanne. Reste que pour Marclaine Antoine, le sega, ce n’est pas qu’une histoire de «met zip dansé ek pran ravan alé».

Assis à ses côtés, Serge Lebrasse. Lui, est plus nuancé. Ce moment, dit-il, est «un cadeau qui (le) ramène à de beaux souvenirs». Ils se disent heureux que le sega soit enfin reconnu à l’échelle mondiale et espèrent que l’évolution ira de plus belle.

Parmi les nombreuses icônes du sega typik présentes, hier, il y avait, pêle-mêle, Josiane Cassambo ; José, le fils de Michel Legris ; Mimose Ravaton, la nièce de Ti Frer ; Rosemonde Verloppe ; Alain Muneean ; Marousia Bouvery d’Abaim ; Anabella Henry, fille de Fanfan qui n’a pas pu faire le déplacement… «Ces personnes représentent des traditions», a fait ressortir Alain Muneean, secrétaire de lasosiasion pratikan sega typik. C’est à la suite de l’inscription du sega typik sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, en 2014, que l’idée est venue aux artistes de se regrouper.

«Le sega fait partie de nous»

 Outre les artistes, des personnes qui portent le sega dans leur cœur ont fait le déplacement. Neermala Luckeenarain est une figure du talent et de la détermination de la Mauricienne. Inspirée par Gaugin, peintre postimpressioniste français, elle a répondu à l’invitation, car «le sega typik représente avant tout le Mauricien». Elle a enseigné les techniques de gravure et d’impression durant plus de trente ans à l’école des beaux-arts du Mahatma Gandhi Institute. Aujourd’hui à la retraite, Neermala Luckeenarain n’a pas pour autant rangé ses pinceaux et autres objets lui servant à peindre et graver. Neermala Luckeenarain a d’ailleurs peint un magnifique tableau qu’elle a offert à Serge Lebrasse.

Assise à sa gauche, Gilberte Marimootoo Natchoo. Elle s’est fait connaître il y a 20 ans. Elle s’exerce au Craft Market au Caudan Waterfront et dit baigner dans l’art depuis son enfance. Sous nos yeux ébahis, Gilberte peindra trois danseuses de sega avec… un morceau de plastique, qui provient à vue d’œil d’un emballage, qu’elle a écrasé pour faire une boule. Le rendu est tout simplement incroyable.

Un peu plus loin, le sculpteur Jean Marc Mardi est également venu apporter son soutien. Tronc sur les jambes, il sculpte un homme à genou, une ravanne à la main. Tout un symbole.

N’aimant pas l’école, il a suivi une formation en ébénisterie, ce qui lui a permis de découvrir sa passion pour la sculpture. Il réalise à l’âge de 13 ans sa première d’œuvre. Il se souvient que ce jour-là, en sortant des cours, il avait ramené des outils chez lui, avec l’autorisation de son professeur. En rentrant, Jean Marc Mardi avait commencé à tailler un morceau de bois. Son inspiration : un dodo figurant sur une boîte d’allumette. En voyant le résultat, il dit avoir lui-même été surpris et se souvient de s’être empressé de montrer son œuvre à ses parents.

Le lancement de lasosiasion pratikan séga tipik, il ne pouvait pas la rater. «En tant que Mauricien, le sega fait partie de nous. Que nous le voulions ou pas, nous portons le sega dans nos cœurs et il fait partie de nous