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Harry Mootoosamy: il croque les malfrats

5 juillet 2017, 23:09

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Harry Mootoosamy: il croque les malfrats

Cela fait plusieurs années que harry mootoosamy fait des portraits robots. Dans le cadre des 250 ans de la police, nous sommes allés à la rencontre du portraitiste.

Deux minutes chrono. C’est le temps qu’il faut à Harry Mootoosamy pour faire un portrait-robot. Avec ou sans modèle. Demandez-lui son secret. Il répondra qu’il n’en a pas. Que «tout est dans la tête». À 45 ans, ce père de deux enfants est le seul portraitiste de la police. Affecté au département Crime Scene Photographer du Scene of Crime Office (SOCO), Harry Mootoosamy prend des clichés des scènes de crime. Et crée également des portraits-robots sur ordinateur. 

Réputé comme peintre portraitiste, il est d’une grande aide à la police dans l’arrestation de suspects ayant commis des vols audacieux, des meurtres et des viols. D’expliquer que le crayonnage doit être naturel, immortalisant des visages et des expressions faciales. Il a une préférence pour le portrait en noir et blanc. Mais attention, la caricature, ce n’est pas pour lui. Il souligne qu’il n’aime pas déformer les traits d’une personne. En fait, il est très méticuleux. Son objectif est que le portrait soit fidèle au visage de la personne. 

Harry Mootoosamy a fait ses débuts dans la police il y a 24 ans. Pendant plusieurs années, il a été affecté dans divers postes de police du pays. Après avoir fait une demande en ce sens, il se retrouve au département de la photographie. J’y suis, j’y reste. Là, il peut enfin exploiter son plein potentiel. 

La fibre artistique, il l’a depuis l’enfance. Harry Mootoosamy raconte que très jeune, il faisait déjà des portraits. Sa source d’inspiration : l’artiste italien Leonardo de Vinci et sa fameuse Joconde. Le dessin est d’ailleurs une filière qu’il a suivie jusqu’au Higher School Certificate au collège Sir Abdool Razack Mohamed. Et avant de prendre de l’emploi au sein de la police, il a suivi un cours en BeauxArts au Mahatma Gandhi Institute. 

Dans son atelier, à Coromandel, des portraits de plusieurs personnalités, telles que sir Gaëtan Duval, Kaya, Sandip Bhimjee ou encore Amitabh Bachchan et Michael Jackson, entre autres Kaya, sont éparpillés sur un lit. Harry Mootoosamy les a dessinés au crayon graphite. De nombreux tableaux qu’il a complétés sont aussi posés au sol, contre le mur. En fait, dans chaque pièce, on en retrouve. Une partie de ses œuvres sont prêtes pour la livraison. «Je reçois beaucoup de commandes pour des anniversaires, les mariages et autres événements.» De confier : «J’ai portraituré le directeur d’ABC Motors, monsieur Ah Cheung, ainsi que la présidente de la République.» Ameenah Gurib-Fakim l’avait chaleureusement remercié, ne se doutant pas qu’il est membre de la police. 

Et des périodes de doutes, il n’en a pas ? Certes, révèle l’artiste. «Parfois, on peut être enclin à manquer de confiance en soi et de douter de son travail.» Mais lorsque cela lui arrive, il peut compter sur sa famille. «Ma famille m’aide à corriger mes erreurs avant la livraison de chaque portrait.» 

Justement, avec un emploi du temps aussi chargé, trouve-t-il du temps à consacrer à sa famille ? Certainement, répond Harry Mootoosamy. «Je consacre énormément de temps à mon épouse et à mes enfants.» Et aussi, ajoutet-il, avec le sourire, à la gym !

Peindre sens dessus dessous

Cette année, invité à l’ouverture d’une exposition de tableaux au Centre Nelson Mandela, «j’ai participé à un nouveau genre d’exposition, le live painting, au son du djembé». Harry Mootoosamy avait cinq minutes pour peindre le portrait de Nelson Mandela, devant un parterre d’invités. 

Jusqu’ici rien de très difficile pour le portraitiste. Si ce n’est qu’il fallait qu’il le fasse sens dessus dessous. «J’ai réussi dans le temps imparti, dit-il fièrement. Après avoir terminé, j’ai retourné le tableau, au grand étonnement des invités.» Il y a deux mois, il a également participé à une soirée en présence du ministre des Arts et de la culture. Il a, là aussi, fait un portrait du dieu Shiva sens dessus dessous, lors d’un live painting. L’artiste regrette toutefois que son talent soit passé inaperçu auprès du ministre. 

En revanche, au café-théâtre, le tableau qu’il a fait de Nitish Joganah, toujours en live painting, a été «bien accueilli». Et Harry Mootoosamy ne compte pas s’arrêter là. Il prépare, en effet, une nouvelle exposition en live painting. Le quadragénaire compte cette fois-ci utiliser la technique du glue painting et de la poudre couleur or pour faire un portrait… sens dessus dessous !

Le dessin, une thérapie

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<p>Tous les soirs, après le dîner, il passe une demi-heure dans son atelier, à dessiner. C&rsquo;est, dit-il, une thérapie. Cela l&rsquo;aide à oublier tous les problèmes de la journée.</p>