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Philip Lim: Un lauréat d’une grande humilité

2 juillet 2017, 18:09

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Philip Lim: Un lauréat d’une grande humilité

Grand par le talent et par l’humilité. Ce sont là les caractéristiques les plus notables de Philip Lim, qui a remporté ex aequo avec Edmond Maurel le prix Jean-Fanchette 2017. Pour lui, ce n’est qu’un commencement…

Quel effet cela fait d’avoir remporté le prix Jean Fanchette ?

J’ai concouru sur un coup de tête et je ne croyais pas vraiment que je pouvais gagner. Mon amie Christine Duvergé m’avait dit : «Si tu n’essaies pas, tu ne sauras jamais !» Je suis nouveau à l’écriture et j’étais conscient qu’il y avait dans les Mascareignes une multitude de gens qui écrivaient beaucoup mieux et qui pouvaient tous être mes aînés. Ma soeur Mimi, qui allait assister à la cérémonie, m’avait dit qu’elle me téléphonerait en cas d’une bonne nouvelle. Et c’est ce qu’elle a fait. 

Je suis à la fois ému et heureux d’avoir décroché ce prix. Je ne pense pas que cela est une fin en soi. Je considère au contraire que c’est un commencement et un encouragement. C’est comme si les membres du jury me disaient : «Bon, tes contes ne sont pas mauvais. Continue et écris-nous quelque chose d’encore meilleur !»

Ce prix va-t-il changer quelque chose dans votre vie ?

Je pense que oui. Tout comme les pilotes d’un port qui prennent la barre d’un paquebot momentanément pour le mener dans des eaux profondes, ce prix me guide et m’encourage à maintenir le cap en suivant le bon chenal. Je continuerai à écrire de plus en plus de contes sur la vie mauricienne. Et cela, avec plus d’assurance.

Quel sera votre prochain livre ?

Mon prochain livre devrait logiquement être une série de contes sur l’immigrant qu’était mon père, le photographe François Lim, en terre mauricienne, ses difficultés, ses joies, ses angoisses…

Que faites-vous durant votre temps libre et durant les week-ends ?

Je suis retraité. Je n’ai pas d’horaires fixes. C’est samedi et dimanche tous les jours ! Je traite les images faites par mes amis photographes (post-processing) et j’en fais des sites Web. Je bricole et fais des portraits photographiques de mes petits-enfants, neveux et nièces, tout en mettant l’accent sur leur ingénuité, ainsi que ceux de mes amis essayant cette fois de divulguer une partie de leur âme. Je fais aussi du baby-sitting.

Parlez-nous de votre famille…

Du côté mauricien, il y a mon père, Lin Shao Ying, connu plus tard comme François Lim, arrivé à Maurice en 1937. Il a travaillé dans la boutique chinoise des Lam Po Tang en tant que cuisinier. En 1938, il a gagné une somme de Rs 800 à la loterie. Cela lui a permis d’ouvrir un studio de photographie à Rose-Hill. Les affaires allant bien il a pu faire venir ma mère, Wong Ping Moy, l’année suivante. Au niveau canadien, il y a l’ancêtre de mon épouse, Louise, qui s’appelait Pierre Ledoux. Il était originaire de la Normandie, en France. Il est arrivé à Montréal en 1660. J’ai deux fils, Kim et Sacha, et cinq petits-enfants, que j’ai tendance à gâter.

Cuisinez-vous ?

J’aime faire de la cuisine hakka, celle de ma mère, mais aussi quelques currys et rougailles.

Gourmand ou gourmet ?

Les deux. Le boeuf au chou-fleur et le bortsch, cette soupe russe à la betterave et au chou…

Un péché mignon ?

La crème glacée et le gato piment.

Pratiquez-vous du sport ?

Malheureusement, je ne pratique pas de sport en ce moment. Quand j’avais 18 ans, je faisais de la course à pied de demi-fond et du badminton. Ces dernières années, je vais à la gym deux à trois fois par semaine pour du cardio et pour un peu de musculation.

Quels livres lisez-vous actuellement ? De quoi traitent-ils ?

La fille du train, un roman écrit par l’écrivain britannique Paula Hawkins, publié en 2015. C’est un thriller, un peu noir à mon goût ! Au fond de l’eau, également de Paula Hawkins, est un thriller psychologique angoissant, plein de fantômes du passé. Marlène, de Philippe Djian, est un roman tout entier tendu par la brusque fuite en avant de ses héros, Dan et Richard.

Qu’écoutez-vous à la radio ?

J’écoute du jazz. Coltrane, Brubeck…

Et la télévision ?

J’ai aimé Downton Abbey, The Crown, Millennium, House of Cards et Game of Thrones.

Quel type de musique écoutez-vous ?

Du Bach, du jazz et les ragas d’Anoushka Shankar.

Pour vous, c’est quoi le bonheur ?

Aimer, être aimé et le don de soi.

Qu’auriez-vous souhaité réaliser avant de quitter ce monde ?

Réaliser un album de portraits photographiques des personnalités qui ont marqué et bâti la république mauricienne, rédiger leurs histoires et les vérités profondes, secrètes mêmes, qui nous inspireront du respect, de l’admiration et de la sympathie.