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Courses d’autobus : ces fous du volant

1 juillet 2017, 01:00

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Courses d’autobus : ces fous du volant

Sur les lignes du sud, on se croirait en plein rallye, déplorent les habitants. Ces autobus, disent-ils, mettent en danger la vie des passagers.

Leur destination est commune. Il s’agit de la gare de Curepipe ou de la gare de Port-Louis. D’où une «intense compétition» entre les autobus venant du Sud pour faire le plein de passagers. Résultat : des «rallyes» sur la route, au péril de la vie des passagers et des usagers de la route.

Sont concernées les lignes 9 (Mahébourg–Curepipe), 10A (L’Escalier–Curepipe), 62 (Rivière-du-Poste–Curepipe), 87 (St-Hubert–Curepipe), 198 (Mahébourg - Port-Louis), 200 (L’Escalier–Port-Louis) et 252 (Express Mahebourg–Curepipe). Ces lignes sont majoritairement desservies par les bus individuels. Sauf pour la 87, la 198 et la 200, qui sont partagées entre différents opérateurs. La Compagnie nationale de transport opère sur le tronçon St-Hubert–Curepipe, et l’United Bus Service sur les trajets Mahébourg–Port-Louis et L’Escalier–Port-Louis.

Ainsi, dans bien des cas, les limitations de vitesse ne sont souvent pas respectées, notamment dans les villages. Qui plus est, ces autobus trop pressés refusent de prendre à bord des personnes âgées et des étudiants car ils ne paient pas. «Enn senn dimounn parti isi trouvé tou légramatin, bis pasé enn dérier lot mé zot kit vié dimounn ek zélev lékol lor bistop», confie Sharvin Oree. Cet habitant de New-Grove, qui étudie à l’université, dit dépendre du transport en commun pour ses trajets.

Ce n’est pas tout. «Pendant les heures de pointe, il y a beaucoup d’autobus qui passent et qui sont en compétition pour avoir le plus de passagers. Mais dans les heures mortes, ces mêmes autobus roulent lentement tout le long du trajet !» lance l’étudiant, énervé.

Même constat d’Islam, un habitant de Plaine-Magnien âgé de 66 ans. «Éna boukou bis ki pa pran vié dimounn isi, mo krwar enn problem partou éna sa. Gouvernma donn zot kas pou pran nou mé zot pas fer li», s’indigne-t-il. En effet, les compagnies d’autobus et opérateurs individuels reçoivent des subventions de l’État pour transporter gratuitement les étudiants et personnes âgées.

Ces excès de vitesse durant les «rallyes» entre autobus peuvent déboucher sur des accidents. Ceux qui ont été recensés, n’étant pour la plupart pas graves jusqu’ici, ne suscitent pas l’attention. Il n’empêche que le 26 mars, Atish Thumiah, motocycliste de 23 ans, avait été percuté par un autobus à Plaine-Magnien. Celui-ci engageait le rond-point à une vitesse déconseillée…

«Système dépassé en 2017»

Sunil Jeewoorain dit être au courant du problème. Selon lui, cela serait dû au fait que «plusieurs lignes ayant la même destination se croisent en cours de route». C’est, souligne le président de la Mauritius Bus Owners Cooperative Federation, un sytème «depassé en 2017». Ce qu’il faudrait, poursuit-il, c’est «réorganiser la structure des opérations des autobus. Il faudrait une régionalisation des lignes qui se croisent». Un système utilisant la technologie GPS serait souhaitable tout en replanifiant les horaires et routes pour que ces autobus ne se croisent pas, explique Sunil Jeewoorain. Il insiste que des sanctions doivent être prises contre les chauffeurs imprudents.