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Brandon Louis: «J'attends ma première victoire avec impatience»

23 juin 2017, 00:44

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Brandon Louis: «J'attends ma première victoire avec impatience»

Ils sont nombreux les enfants qui caressent le doux rêve de devenir un jour jockey professionnel. Brandon Louis en fait partie. Cette fièvre pour le cheval, le jeune homme l’a contractée dès l’âge de 13 ans et depuis, il se donne les moyens de ses ambitions.

Brandon Louis portant les couleurs traditionnelles de l’écurie Gujadhur.

«J’a tout le temps eu envie de ça. La montée d’adrenaline, la clameur de la foule et de ne faire qu’un avec ce bel animal», nous dit Brandon Louis. Du haut de ses 1,75 m, difficile pourtant de l’imaginer en tant que jockey. Basketteur ou volleyeur à la limite. Mais le garçon voue une véritable passion pour le cheval et il veut en faire son gagne-pain. Un matin de 2011, son père l’emmène voir Raj Ramdin à son centre de Pointe-aux-Sables et c’est ainsi qu’il fait ses premiers pas dans le monde hippique. 

«Dans un premier temps, j’ai été le palefrenier de Bruto avant de me mettre en selle pour la première fois sur Intsu. J’a paissé un an et demi à Pointe-aux- Sables avant de rejoindre le Club Hippique de Maurice après avoir arrêté mes études en Form 5.» Au Club Hippique de Maurice, il évolue sous la férule de Jean- Marc Halbwachs et approfondit sa connaissance du cheval. Il devient handler après deux années seulement. En 2013, c’est en tant que palefrenier qu’il es t employé par la défunte écurie Foo Kune mais il n’y fera pas long feu puisqu’il mettra le cap sur la Malaisie une année plus tard pour rejoindre l’académie des jockeys. 

«Avec Belal Deenath et Palveer Mogun, nous étions six à entamer cette formation grâce au soutien du Mauritius Turf Club», se rappelle-t-il. Brandon Louis y décrochera sa licence pour monter en course en janvier 2015. Pour sa première monte, il termine sur la troisième marche du podium sur Free Gift. Son feeling après la course ? «Je me suis senti très à l’aise tout de suite. Je me suis rendu compte que j’avais besoin de cette sensation.» 

Après deux autres courses et 38 barrier-trials, le Mauricien est contraint de rentrer au pays après l’expiration de son permis de travail. 

“On me sous-estime…” 

Il rejoint alors la jeune écurie Narang où il pilotera La Foce pour son tout premier barrier-trial au Champ de Mars. S’ensuivra l’expérience de la Nouvelle-Calédonie mais celle-ci livrera un bilan mitigé. Et pour cause, Brandon Louis devra remettre le cap sur Maurice après quatre mois seulement car l’écurie auquelle il était rattaché avait dû fermer ses portes. Il intègre alors l’équipe de Jean-Michel Henry, un choix qu’il ne regrettera pas. «J’aurai toujours une reconnaissance envers lui car il m’a permis de décrocher ma première monte au Champ de Mars (NdlR : il a terminé 4e sur No Prisoners). Mo rev finn realise sa zour la.» 

Le jeune homme dit apprendre beaucoup de Steven Arnold.

Ramapatee Gujadhur va par la suite lui donner sa chance et l’a pris sous son aile durant l’intersaison 2016. «Je n’ai pas honte de le dire : mo ti enn zero. Mais M. Gujadhur m’enseigne la discipline dans le travail. Il n’a d’ailleurs pas hésité à me confier Rasta Rebel, un nouveau cheval, en compétition. De par sa grande expérience, Steven Arnold m’aide aussi beaucoup. Il m’apprend à me montrer plus patient en course.» Reste que les opportunités (deux montes seulement) ont été très minces, voire trop peu pour l’apprenti cette année. Comment vit-il cela ? «C’est sûr que la situation n’est pas idéale mais je ne désespère pas. Beaucoup d’entraîneurs ont investi gros cette année et je reste convaincu que, nous les apprentis, nous auront notre chance tôt ou tard. Après tout, l’industrie hippique a aussi besoin de nous pour perdurer. Du fait que je n’ai jamais remporté de course, je trouve dommage qu’on me sous-estime.» 

Agé de 21 ans, Brandon Louis avoue ne pas avoir d’idole mais il dit s’inspirer des jockeys tels que Richard Hughes, Christophe Soumillon et James Doyle. Et quid des local boys ? «Ils nous aident aussi. Il faut reconnaître que nous avons pas mal de jockeys mauriciens talentueux en action et ils sont souvent disponibles pour nous prodiguer de bons conseils.» Sinon, elle est pour quand cette grande première au Champ de Mars ? (rires) «Celle-la, je l’attends avec impatience. Au fond de moi, je sens qu’elle est pour bientôt. Seul le temps nous le dira mais je peux vous assurer d’une chose : mo mont tou mo bann souval avek mo leker.»