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Lorenza Camangue: une jeune fille hors pair

19 juin 2017, 01:30

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Lorenza Camangue: une jeune fille hors pair

Brillante et appliquée dans ses études, la Head Girl 2016 du Collège Lorette de St-Pierre pouvait prétendre à des études supérieures à l’étranger. La mort subite de son père avant ses examens de fin d’études est venue changer la donne. Heureusement, la Barclays a su voir en elle un «Bright Mind» et financera ses études à Maurice.

Une jeune fille enjouée, s’exprimant dans un français impeccable… C’est ainsi qu’apparaît Marie Mirellie Lorenza Camangue, 19 ans, qui, en attendant d’entamer, en août, ses études menant au Bachelor in Humanities à l’université de Maurice (UoM), a trouvé un emploi chez un grossiste et détaillant en pharmacie de Port-Louis. Malgré le long trajet aller-retour jusqu’à l’Aventure, où elle habite, la jeune fille est contente d’avoir trouvé cet emploi, notamment pour l’argent de poche qu’il lui procure.

Les Camangue n’ont jamais roulé sur l’or mais ils vivaient décemment. Pour pouvoir s’occuper convenablement de ses enfants – Lorenza et Yannick, âgé de 24 ans –, Marie-Noëlle, 45 ans, a abandonné l’usine pour travailler comme employée de maison et ainsi avoir des horaires plus souples. Son mari, Georges, forgeron, a fait carrière sur plusieurs sucreries et son dernier emploi en date est chez Alteo Ltd. «Le salaire d’un employé de maison n’est pas très élevé. George pourvoyait à tous nos besoins. Nous n’étions pas riches mais nous pouvions nous permettre un peu de superflu», raconte Marie-Noëlle Camangue, veuve depuis 11 mois.

De leurs deux enfants, c’est Lorenza qui a montré de plus grandes aptitudes pour les études. Elle a adoré ses sept années au collège Lorette de St-Pierre «Lorsque j’ai découvert ce collège, l’environnement naturel, l’encadrement des enseignants, les élèves, tout m’a plu. J’y ai vécu des moments intenses», dit-elle. Très appliquée à l’école, Lorenza obtient 11 unités en Form V. Pour la Form VI, la jeune fille, qui est nommée Head Girl, opte pour le français, l’anglais, les mathématiques comme matières principales et l’espagnol comme matière subsidiaire.

Comme elle figure parmi les meilleures élèves de la classe, elle se prend à rêver d’études supérieures à l’étranger. Les Camangue pensent qu’ils seront en mesure de contracter un emprunt pour cela. Sauf qu’un imprévu va bouleverser leurs plans. Le père de Lorenza tombe malade. Son mal prend d’abord la forme d’une méchante sciatique. Il consulte à l’hôpital de Flacq. Finalement, on l’opère du dos. Mais sa santé empire.

Malgré des leçons particulières, Lorenza a du mal à étudier lorsqu’elle rentre à la maison l’après-midi. «Le fait de voir mon père souffrir et d’être impuissante à le soulager ne me permettait pas de me concentrer. Je préférais aller me coucher. Je me levais à 4 heures du matin pour apprendre.»

George Camangue étant dans l’impossibilité de travailler, le budget familial s’en trouve réduit de 75 %. «En allant faire les courses, il fallait se contenter du strict minimum», dit Lorenza, qui précise que des groupes caritatifs et la paroisse les ont souvent aidés. Entre-temps, son frère Yannick, qui a terminé ses études techniques au Lycée Polytechnique sir Guy Forget, prend de l’emploi pour soutenir financièrement la famille, tout en faisant des économies en vue d’étudier le génie civil à l’université des Mascareignes.

Le père dont la santé avait pourtant donné des signes d’amélioration, meurt subitement à la mi-juillet 2016, laissant la famille désemparée. «Pour un problème de sciatique, on ne s’attend pas à la mort. D’un cancer ou d’une maladie du coeur, oui, mais pas de douleurs à la colonne vertébrale», dit Lorenza. Ses examens sont proches et elle est perdue. Ses enseignants et ses amies l’encadrent. Mais ses peurs sont constantes. Or, lorsque les résultats tombent, elle obtient l’A+ qu’elle recherchait en français, trois A en mathématiques, espagnol et General Paper et un B en anglais.

Acceptée par une université américaine, elle révise ses prétentions et pense à un Bachelor in Humanities à l’UoM qui l’accepte. Elle frappe à plusieurs portes pour une bourse éventuelle pour financer ces études et essuie des refus. C’est sa mère qui apprend que la Barclays offre des bourses d’études aux élèves méritants issus de milieux modestes et qui lui fait remplir les formulaires de demande de bourse à la veille du délai de soumission des demandes. Convoquée le 5 juin pour un entretien, Lorenza s’y rend. Et obtient une réponse positive. Son objectif, aujourd’hui, est d’être enseignante plus tard. «Je ne veux pas être une enseignante basique. Je veux aider les gens à mieux se comprendre et à mieux s’exprimer et leur montrer que les langues ont ce pouvoir de développer leur esprit critique. Je sais que j’ai un potentiel. Je veux apprendre pour mieux instruire

Soutient de la Barclays

	<p>L&rsquo;initiative Bright Minds Scholarship de la Barclays dont l&rsquo;objectif est de prendre en charge les études d&rsquo;élèves brillants issus de milieux modestes, a démarré en octobre 2016. Ils sont dix à obtenir la bourse. Celle-ci comprend le paiement des études universitaires à Maurice, une allocation mensuelle de Rs 5 000, un laptop avec accès gratuit à l&rsquo;Internet pendant trois ans, un mentorat pendant toute la durée des études par un Senior Manager de la Barclays et un stage à Barclays Mauritius durant les vacances. Outre Lorenza, les boursiers sont Priyanka Aleear, Luxmi Rohee, Mehreen Bibi Raichun, Jean Roselio St Pierre, Deshna Devi Servansigh, Vimala Ramma, Pragatee Beeharee et Darissen Savoo.</p>
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