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Rivière-Noire: la (re)découverte de Batterie de l’Harmonie

16 juin 2017, 11:29

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Rivière-Noire: la (re)découverte de Batterie de l’Harmonie

Certains diraient que cet endroit est reculé, voire perdu. Au prime abord, ils n’auraient pas totalement tort, s’ils ne sont pas des résidants du coin. Batterie de l’Harmonie, à Grande-Rivière-Noire, sera l’endroit où se situera le village des artistes, comme annoncé jeudi dernier dans le Budget 2017-2018. Pour atteindre le bout de la péninsule, donc à Batterie de l’Harmonie, il faut prendre immédiatement à droite à la sortie de Grande-Rivière-Noire en direction du sud.

Après avoir suivi la route et dépassé les villas installées, il faut s’engager dans un chemin de terre. Le coin est très calme et sur la route qui mène à Batterie de L’Harmonie, nous avons vu une cateau verte s’enfuir à tire d’aile. Ce n’est qu’après une poignée de minutes supplémentaires que nous nous retrouvons devant les restes de la batterie à canon et de la tour qui l’accompagne.

«Tout cela, c’est l’héritage du pays, mais peu de gens le connaissent», avance Gaëtan Begue, secrétaire des Forces vives de Grande-Rivière-Noire. «C’est un morceau de l’histoire qu’il ne faut pas oublier comme c'est le cas avec la Tour de la Preneuse.»

Le passage des années et les pilleurs ne se sont pas montrés cléments envers la batterie à canon. Les restes de cette époque coloniale ne sont pas les seuls ; en haut de la colline se trouve le vieux «château», construit après la batterie à canon et sa tour. Tout est à l’abandon depuis des années. La plage elle-même n’est malheureusement pas dans le meilleur des états. Certains qui y font escale ne respectent pas l’endroit et jettent leurs déchets partout.

«Il y a quelques mois, nous avons nettoyé la plage pour permettre aux habitants d’en profiter lors de la fête de Pâques», nous explique Jean Rodolphe Laboudeuse, président du village de Grande-Rivière-Noire. «Il faut un suivi du nettoyage par les autorités. Maintenant que le développement va démarrer à Batterie de l’Harmonie, on aura des poubelles et un service de nettoyage pour nous aider à garder la plage propre», pense-t-il.

Cependant, malgré les détritus, on comprend vite l’attrait de la Batterie de l’Harmonie. Là, la vue s’étend sur des kilomètres. Du Morne jusqu’à Tamarin, l’eau est cristalline et surtout calme. Et la nouvelle du développement de Batterie de l’Harmonie n’a pas laissé les forces vives insensibles. En un mot, les représentants du village sont enthousiastes. C’est un long engagement de presque 18 ans qui commence à porter ses fruits.

«Cela fait tellement longtemps que nous nous battons pour que Batterie de l’Harmonie soit au coeur du développement de Grande-Rivière-Noire», lance Soopaya Veerapen, le président des Forces vives du village. «C’est une très bonne nouvelle pour les villageois. Nous ne pouvons que remercier le gouvernement qui, en quelques mois, a fait ce que les précédents n’ont pas réussi à faire durant des années.»

Les Forces vives de Grande-Rivière-Noire racontent que le développement de Batterie de l’Harmonie a été au coeur des discussions des administrations différentes du pays plusieurs fois par le passé. A chaque fois, aucun projet n’a abouti. Elles citent des différends entre les politiciens et/ou des promoteurs du privé.

Cela fait déjà des années que le terrain où se trouve Batterie de l’Harmonie est placé sous l’égide du ministère des Arts et de la Culture et un premier projet élaboré dans les années 2000 n’a pas abouti. Désormais, la mesure budgétaire de Pravind Jugnauth, qui tombe lui-même sous le projet de développement et d’investissement dévoilé durant le mois de mai par le ministre du Logement et des Terres, Showkutally Soodhun, va permettre à Batterie de l’Harmonie d’être un attrait pour le village de Grande-Rivière-Noire.

«La plage sera équipée de toilettes, il y aura des poubelles et d’autres infrastructures pour permettre aux artistes et aux Mauriciens de profiter au mieux du coin. Cela fait plaisir et nous en sommes reconnaissants», ajoute SoopayaVeerapen.

Désormais, c’est avec impatience que Grande-Rivière-Noire attend le début des travaux promis, qui visent à permettre au grand public de profiter de la vue.