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Généalogie: l’ambassade de France aide à retracer les ancêtres esclaves affranchis

31 mai 2017, 22:25

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Généalogie: l’ambassade de France aide à retracer les ancêtres esclaves affranchis

Des réponses sur nos origines. C’est ce qu’offre ce nouvel outil mis en ligne par l’ambassade de France à Maurice. La période ciblée : de 1728 à 1811.

Comment retracer son ancêtre esclave qui a été affranchi par son maître ? Pour les descendants qui veulent entreprendre ces démarches, une nouvelle porte s’ouvre à eux. Il s’agit des registres mis en ligne par l’ambassade de France à Maurice. Plus largement, cette base de données permet de retrouver des ancêtres français à Maurice de 1728 à 1811. Elle permet aussi de consulter des actes d’affranchissement à partir de 1805, ainsi que de retrouver des ancêtres indiens de 1676 à 1914, à Pondichéry et d’autres villes.

Qu’apportent les actes d’affranchissement proposés par l’ambassade de France de plus par rapport au slave database du centre Nelson Mandela pour la culture africaine ? Ce centre de La Tour Koenig offre, lui aussi, une base de données compilée à partir d’une série de recensements d’es- claves de 1826 à 1835. Celle-ci permet de savoir, entre autres, sur quelle propriété sucrière était employé l’ancêtre esclave, s’il a déjà été un esclave marron, etc.

«Des familles sont venues nous voir, mais leur nom ne figurait pas dans nos registres», reconnaît Stephan Karghoo, Acting Director du centre Nelson Mandela. Soit «c’est parce que la base de données s’arrête à 1835», soit, contrairement à ce que pensent les familles, «leurs ancêtres sont venus en tant que travailleurs engagés». Et dans ce cas, c’est vers les Archives de l’immigration indienne, au Mahatma Gandhi Institute, qu’elles doivent se tourner.

Héritage

Stephan Karghoo précise : «Si le nom que ces familles cherchent ne figure pas sur la liste des esclaves, il faut consulter les listes de propriétaires d’esclaves qui sont aux Archives nationales. Après l’affranchissement, les anciens esclaves devenaient parfois propriétaires d’esclaves.»

Si le centre Nelson Mandela a, autrefois, accueilli plusieurs vagues de personnes avides de connaître le passé de leur famille – surtout celles qui croyaient à l’éventualité d’une compensation – le contexte a changé aujourd’hui. Bien que le responsable du centre souligne que «nous ne demandons pas aux gens pourquoi ils font des recherches», il estime que «certains sont motivés car ils pourraient avoir un terrain en héritage».

Pour sa part, Jacques David, qui a été commissaire de la Commission justice et vérité, accueille les registres mis à disposition du public par l’ambassade de France à Maurice comme une décision «extraordinaire». «Cela concernera beaucoup de monde.»

Selon lui, le principal obstacle rencontré par les enfants «issus de métissage entre esclaves et propriétaires d’esclaves, c’est le fait d’établir le lien entre les descendants et l’ancien maître». Un problème de disponibilité de documents et de difficulté d’y avoir accès aux Archives nationales, qui a été mis en exergue dans le rapport de la Commission justice et vérité. Cela concernait surtout les cas allégués de dépossession de terres.

Centre de généalogie national, l’Utopie ?

	<p>En 2014, un projet de loi concernant un centre de généalogie national avait été annoncé. À terme, ce cadre légal devait centraliser toutes les archives. Un budget avait même été réservé pour le projet qui attend de voir le jour.</p>
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Retrouver les ancêtres français à Maurice

<p>C&rsquo;est en ligne que l&rsquo;ambassade de France propose de retrouver les ancêtres français à Maurice de 1728 à 1811. Ce lien permet d&rsquo;accéder à des actes de naissance, baptême, mariage, décès et affranchissement, classés par régions. Le premier acte enregistré disponible concerne le mariage de deux personnes originaires de la Bretagne, à Port-Louis, le 19 août 1728. Le dernier acte enregistré figurant sur le site est un acte de naissance en date du 2 janvier 1811. Le premier acte d&rsquo;affranchissement connu, enregistré par l&rsquo;administration française le quinze thermidor de l&rsquo;an treize, c&rsquo;est-à-dire, le 3 août 1805, dans la commune de Plaines-Wilhems, est consultable en ligne. Il s&rsquo;agit de l&rsquo;acte de Pierre Tolbig, affranchi par François Giblot. À voir à l&rsquo;adresse &laquo;https://mu. ambafrance.org/ retrouvez-vos-ancetres-francais-a-Maurice-Ile-deFrance-de- 1728-a-1811-1385&raquo;.</p>