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Roland-Garros: le «Djoker» abat sa dernière carte

25 mai 2017, 10:32

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Roland-Garros: le «Djoker» abat sa dernière carte

Novak Djokovic va tenter de conserver le dernier trophée du Grand Chelem encore dans son escarcelle lors de Roland-Garros, qui débute dimanche, avec un nouvel atout dans sa manche en la personne d’Andre Agassi, devenu son entraîneur.

Le «Kid» de Las Vegas, 47 ans, a accepté de sortir de sa retraite paisible pour relancer la carrière du «Djoker», en proie au doute depuis son triomphe à Paris en 2016.

En un an, il a perdu sa place de N.1 mondial et trois de ses quatre couronnes majeures, à Wimbledon, l’US Open, puis Melbourne.

Avant les Internationaux de France, sa préparation sur terre battue n’a pas été convaincante (0 titre) même si le Serbe a fait meilleure impression à Rome où le prodige allemand Alexander Zverev l’a vaincu dimanche dernier en finale.

Pour rebondir, le N.2 mondial a décidé de faire un grand ménage dans son encadrement début mai, se séparant de son kinésithérapeute, de son préparateur physique et du Slovaque Marian Vajda, l’entraîneur qui l’a accompagné dans tous ses plus grands succès, dont ses douze trophées majeurs, en près de onze ans.

Après avoir travaillé aussi pendant trois ans avec l’Allemand Boris Becker, remercié fin 2016, Djokovic tente donc un nouveau pari avec une autre ancienne gloire du tennis.

Agassi devra l’aider à résoudre ses problèmes de confiance qui sont assez peu de choses à côté de la traversée du désert vécue par l’Américain durant les années 90. Blessures, problèmes de drogue, divorce, contrôle positif (classé sans suite par l’ATP) et un certain ras-le-bol du tennis, qu’il a même «détesté» selon ses termes dans son autobiographie («Open»), l’avaient fait chuter de la première à 140e place au classement ATP (1997).

Quel fonctionnement avec Agassi?

C’était avant de conquérir enfin Roland-Garros en 1999 et d’accomplir alors le Grand Chelem en carrière. Comme le vin, l’Américain s’est bonifié avec l’âge puisqu’il a amassé plus de trophées majeurs entre 29 et 36 ans (cinq) qu’avant sa renaissance à Paris (trois). Djokovic, 30 ans depuis lundi, a donc encore de belles années devant lui...

S’ils n’ont pas suivi la même trajectoire, les deux hommes présentent quelques similitudes sur terre battue. Ils ont tout deux cravaché avant de s’imposer à Paris, au même âge (29 ans). Agassi a dû attendre sa troisième finale, Djokovic la quatrième.

Dans le jeu, l’Américain était considéré comme l’un des meilleurs retourneurs de tous les temps. Le retour est aussi l’une des grandes forces du Serbe. «C’est un choix cohérent. Agassi peut aider Djokovic à faire évoluer son jeu que je n’ai jamais vu aussi bon qu’en 2011 lorsqu’il gagnait tout. Il jouait de manière plus agressive en restant très près de la ligne de fond de court mais il a beaucoup reculé depuis», estime l’entraîneur de Serena Williams, Patrick Mouratoglou.

A Roland-Garros, les premiers échanges ne porteront pas sur des aspects technico-tactiques selon Marc Rosset, ex-joueur suisse devenu consultant télé, qui a bien connu Agassi dans les années 90.

«C’est quelqu’un qui a de l’empathie pour les gens et dispose d’une dimension humaine importante avec tout ce qu’il a traversé», affirme à l’AFP l’ancien N.9 mondial (meilleur classement en 1995), champion olympique à Barcelone en 1992 sur l’ocre. «Il ne va pas lui dire +Joue comme ci ou comme ça+. Il essaiera, à mon avis, surtout de savoir où en est Djokovic et comment il veut avancer», ajoute-t-il.

Il reste toutefois plusieurs interrogations concernant Agassi. «Il n’a jamais coaché et c’est un vrai métier. D’autres avant lui n’ont pas réussi. Saura-t-il le faire?», pointe Mouratoglou.

«Quel sera son niveau d’investissement? Si cela a très bien fonctionné avec Boris (Becker), c’est parce qu’il a dépensé beaucoup de temps, d’énergie et de passion», souligne l’entraîneur français.