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Ti Bye, le débrouillard

22 mai 2017, 02:29

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Ti Bye, le débrouillard

Rien ne prédestinait Hossen Buckreedun, dit Ti Bye, à se lancer dans la réparation de téléphones portables. Lui, vendait des pistaches. Mais à force de persévérance, il a pu ouvrir son petit commerce, Phone Us Ltd, il y a trois ans.

«Mo ti aprann vann pistas salé ar mo papa pou swagn mo fami», dit Ti Bye, de son vrai nom Hossen Buckreedun. Issue d’une fratrie de 10 enfants, tous des garçons, il a dû, très jeune, accompagner son père vendre des pistaches salées à la gare Victoria. À l’époque, les pistaches salées se vendaient à cinq sous sur mesure. 

En 1983, alors qu’il est employé dans une usine de fabrication de barres de fer, Ti Bye est victime d’un accident du travail et est amputé du pied gauche. Il ne se laisse pourtant pas abattre par ce coup du sort. Et se reconvertit en marchand ambulant. Il vendra chaussettes à Rs 2,50 la paire, lacets pour souliers, photographies, etc., aux abords de la gare Victoria et au Ruissea- du-Pouce. «Mo ti bizin nouri mo fami.» 

Dans les années 2000, Ti Bye se lance dans la vente d’étuis et autres accessoires pour téléphones portables de la marque Motorola. Il s’agit du premier téléphone cellulaire à avoir été commercialisé sur le marché local. Bien que n’ayant jamais été formé, il commence à réparer ces appareils. De fil en aiguille, il se bâtit une réputation. Et finit par ouvrir son petit commerce, qu’il nomme Phone Us Ltd (voir encadré). Il agit désormais comme mentor. 

Son fils, Ali Buckreedun, que nous avons rencontré, ne tarit pas d’éloges sur son père. «Mo fier azordi mo papa ki ti enn marsan pistas salé, ki’nn vinn andikapé apré enn aksidan travay, inn vinn enn teknisien téléfon portab.» 

Tandis qu’il nous parle, Ali répare un téléphone complètement abîmé par l’eau. Il manipule la minuscule pièce électronique avec une petite pince. «Time is money, lance-t-il. Il faut faire la réparation le plus vite possible. C’est la meilleure façon d’attirer la clientèle.» Certaines réparations, poursuit-il, peuvent être effectuées en trois quart d’heure. N’empêche, dit-il avec humour, «vomié ou aranz enn bis ki enn portab !».

Formation en Chine 

<p>Il y a trois ans, Ti Bye et ses fils Nawaz, Shakeel et Ali ouvrent Phone Us Ltd, à la rue John Kennedy. Dans la vitrine, sont exposés des accessoires pour téléphones portables, de minuscules pièces électroniques, des écrans et protège-écran, des chargeurs, écouteurs, câbles USB&hellip; Dans un coin de la petite pièce, on retrouve également des appareils dernier-cri ainsi qu&rsquo;un multimètre. Seules trois personnes y sont autorisées. En l&rsquo;occurrence Ali, son frère Shakeel et sa fiancée.&nbsp;</p>

<p>Phone Us Ltd accueille des clients de divers horizons et même des ressortissants étrangers en vacances à Maurice. Cependant, Phone Us Ltd ne vend pas de téléphones cellulaires. Si leur père a appris sur le tas, Ali et Shakeel se sont, eux, rendus en Chine pour une durée de six mois afin de se former.</p>